De nouveaux frigos pour les médicaments thermosensibles au CH du Cotentin

Pour sécuriser la conservation de ses médicaments thermosensibles, le CH du Cotentin s’est rééquipé à neuf d’enceintes réfrigérées professionnelles beaucoup plus fiables. Le matériel, dont la dernière tranche a été livrée à la fin 2022, concourt aussi à améliorer les conditions de travail des équipes soignantes qui ont été débarrassées des tâches d’entretien ou de dégivrage et n’ont plus qu’un seul relevé de température quotidien à effectuer.

Un réfrigérateur mal fermé ou gagné par le givre… Et les médicaments thermosensibles qu’il contient deviennent inutilisables pour la prise en charge des patients. De quoi entraîner une perte sèche pour un établissement. Alerté des risques par la PUI, l’hôpital de Cherbourg décide changer de braquet. « Jusqu’ici on s’équipait avec du matériel du type de celui qu’on trouve dans les grandes surfaces », expose Jean-Claude Le Guen, responsable des achats, sur le point de jouir d’une retraite bien méritée.

Avant d’éplucher les catalogues des enceintes réfrigérées sécurisées, l’établissement commence par mener l’enquête sur les pratiques et les besoins des unités de soins. L’audit révèle déjà que la traçabilité peut être améliorée. « Les médicaments thermosensibles doivent être stockés à 5° avec une tolérance de plus ou moins trois degrés », rappelle Jean-Claude Le Guen. En théorie, les personnels notent la température des réfrigérateurs deux fois par jour sur une fiche papier. Un suivi plus ou moins régulier d’un service à un autre. Conséquence, il est compliqué de savoir, en cas de problème d’un produit, si la chaîne du froid a été respectée.

La question de l’entretien

Autre souci mis en lumière : le nettoyage et le dégivrage des réfrigérateurs, à la charge des services de soins. Là aussi, la régularité de l’entretien diffère en fonction des unités. L’enquête cherche aussi à savoir si les frigos sont susceptibles de conserver d’autres choses, en particulier de la nourriture. « Cela n’a pas été le cas. Cependant, certains services conservaient des poches de glaçons destinées à soulager des patients, des produits qui auraient dû se trouver dans de petits congélateurs. »

En revanche, dans la plupart des cas, le volume des équipements (en général 140 litres) correspond aux attentes des professionnels. A la fin de l’audit, l’établissement décide de remplacer l’intégralité de ses frigos. Fort de tous ces éléments, le service de la pharmacie brosse le profil des matériels adéquats : des réfrigérateurs capables d’afficher en façade de manière permanente leur température et de la garantir entre 2 et 8 degrés maximum, tout en fournissant du froid ventilé pour réduire la fréquence de nettoyage. Avec un dégivrage automatique et des clayettes grillagées pour favoriser la circulation de l’air.

Moins de travail pour les équipes soignantes

© CHPC

« Les anciens matériels comportaient, comme un frigo de particulier, des portes pleines. Nous avons donc aussi exigé des portes transparentes vitrées. Cela permet au personnel soignant de vérifier le stock sans ouvrir, et donc de ne plus provoquer de variations de température en raison de la répétition des ouvertures et des fermetures », complète Jean-Claude Le Guen.

Le renouvellement se fait en deux vagues, en raison du surcoût. « Une enceinte sécurisée réfrigérée avoisine les 1500 euros, soit trois à quatre fois le prix d’un frigo standard », argue le responsable des achats. Une partie du matériel (22 appareils) est installé durant l’automne 2021. Le complément à la fin 2022 (25 machines). Jean-Claude Le Guen est allé dans certains services prendre la température. « Ils m’ont fait part de leur

grande satisfaction. D’une part, ils n’ont plus d’entretien à faire. C’est une charge de travail contraignante en moins, puisqu’il fallait sortir les médicaments, pouvoir les stocker ailleurs dans de bonnes conditions, procéder au nettoyage puis tout ranger », témoigne-t-il.

Les anciens frigos réutilisés pour les salles de repos

© CHPC

L’affichage en façade est également plébiscité. « Avant, il fallait sortir une petite sonde, pas toujours très fiable, et située à l’intérieur du frigo », fait remarquer le responsable des achats qui indique que le relevé des températures est passé de deux à une fois par jour. « Un rythme qui pourrait encore baisser à l’avenir si les matériels se révèlent fiables ». Enfin, l’alarme sonore et visuelle, dont sont équipés les réfrigérateurs, sécurise aussi les agents.

Malgré l’inflation, l’enveloppe prévisionnelle de 120 000 euros n’a pas été entièrement consommée. Outre la sécurité accrue, l’hôpital devrait aussi faire des économies d’électricité puisque le nouveau matériel est moins gourmand en énergie. Développement durable oblige, les anciens frigos n’ont pas été jetés. « Ils ont été réaffectés dans les services pour des besoins plus classiques, pour permettre aux agents de stocker leurs repas dans les salles de pause », termine Jean-Claude Le Guen.

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