Séduit par cet hébergement temporaire capable de booster autant l’accueil que l’accompagnement des patients, le CH de Valenciennes penche très tôt en faveur de l’hôtel hospitalier. Avec, comme bon nombre de ses homologues, l’idée d’y arriver au plus vite par un moyen aisément ficelé, à savoir le conventionnement (lire notre article du 16 novembre 2022).
Mais la réalité s’avère rapidement rattrapée par « une offre locale bien inférieure à nos besoins potentiels et, surtout, des distances conséquentes imposant d’apporter, en sus, des solutions de mobilité », rapporte le directeur du pôle logistique du centre hospitalier nordiste, Fabrice Decourcelles. Résultat : « décision a finalement été prise de disposer de notre propre structure. »
Un appel à manifestation d’intérêt spontanée
Fabrice Decourcelles
La vente d’une parcelle de terrain située face à la maternité va fournir les fondations dudit projet, à savoir une structure de proximité fonctionnelle et rassurante, capable d’offrir un accueil adapté aux différents chemins cliniques. Mais pas question pour autant de se lancer dans un métier qui n’est pas le sien. Acquis pour 275 000 euros, le foncier est par conséquent immédiatement remis sur le marché, au même prix, « dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt spontanée pour la mise en place d’un partenariat visant à la construction, l’aménagement et l’exploitation d’un tel hôtel hospitalier », explique Fabrice Decourcelles.
Seuls en lice, deux prestataires « affrontent » alors un jury de concours interne composé des référents des disciplines les plus intéressées à la dynamique (maternité, chirurgie, oncologie…), jury médical qui, au tenant d’un site à l’activité mixte, préfère la formule exclusive proposée par le groupe immobilier spécialiste du secteur, Seclem GGL Santé.
80 % d’occupation cible
Doté de 40 chambres (dont 8 de dimension familiale), tarifées 90 euros hors restauration et assorties de 240 m2 d’espaces collectifs, l’équipement à venir sera ainsi prioritairement réservé aux patients du centre hospitalier. Toutefois, Seclem GGL Santé se voit délié de cette obligation en cas d’occupation insuffisante, c’est-à-dire en deçà d’un taux cible fixé à terme à 80 %.
Et pour garantir un remplissage optimal, deux interlocuteurs dédiés travaillent de concert, l’un chez le promoteur-gestionnaire, l’autre au sein de l’hôpital, afin d’imbriquer le plus étroitement possible la démarche hôtelière au parcours patient, à l’appui d’une interopérabilité des systèmes et d’une communication soutenue vers chacune des parties concernées, soignants et soignés. Enfin, si Seclem GGL Santé assume la politique budgétaire, sociale, hôtelière, qualité et sécurité de l’hôtel hospitalier, le groupe co-construit la politique du patient avec l’établissement, pour répondre aux besoins et s’inscrire dans sa stratégie de développement.
Une structure « perso » à coût zéro ?
Dotée d’un avenant précisant les souhaits de l’établissement en matière d’aménagement et de décoration, la convention partenariale devrait être signée mi-février, conjointement à la promesse de vente. Totalement blanche pour l’hôpital qui ne reverserait à l’hôtel hospitalier que le remboursement de l’Assurance maladie sans prendre en charge l’éventuel différentiel (possiblement assumé par les complémentaires), l’opération permettrait ainsi au CH de Valenciennes de disposer prochainement, à coût zéro, d’une structure d’accueil flambant neuve, tout à la fois autonome et personnelle.
