CHU Angers : un pôle gérontologie adapté aux étés chauds

La gériatrie du CHU d’Angers aura bientôt son propre bâtiment où sera rapatrié aussi un service de soins de suite et de réadaptation (SSR). L’édifice a été conçu pour affronter les étés caniculaires. Et aussi pour que les soignants aient le moins possible à marcher.

© C. Jouannet

« Dans un hôpital, des conditions de températures agréables sont bien plus difficiles à obtenir en été qu’en hiver. » De ce point de vue, Eric Cambon, conducteur des opérations, chargé de faire sortir de terre le nouveau bâtiment pour la gériatrie est assez heureux.

Aujourd’hui, le bâtiment est clos. « Hors d’eau et hors d’air », comme disent les gens du BTP. Il reste 10 mois d’ici l’ouverture, début 2024, pour les aménagements intérieurs, les équipements et le mobilier. Six étages dont quatre pour les patients, 164 lits, 10 000 m2 en tout, le confort intérieur y a été particulièrement travaillé.

« Les matériaux n’ont rien de révolutionnaire. L’isolant, ce n’est pas encore de la laine de bois. C’est du classique, de la laine de roche. Mais les études thermiques ont été très poussées », explique Eric Cambon.

Trois étés de canicule

Des logiciels de simulation thermique dynamique ont tourné plusieurs fois. Ils ne se sont pas appuyés, comme c’est la norme dans le bâtiment, sur les moyennes de températures estivales des 30 mais des trois dernières années. Caniculaires. En ont découlé quelques évolutions architecturales.

La taille des fenêtres a été réduite, l’épaisseur de la couche isolante des vitrages a été augmentée. Des brise-soleil ont été ajoutés. Les toits-terrasses ont été recouverts d’une peinture blanc-gris réfléchissante. Des recommandations particulières seront faites dans l’utilisation des volets roulants.

Soufflage d’air au lieu de clim

Eric Cambon et Olivier Derouet (direction gestion du patrimoine) © C.Jouannet

Pour combattre la chaleur, le rafraîchissement a remplacé l’idée de climatiser. Ainsi, à l’heure des grandes chaleurs, au lieu de chercher à faire descendre la température à un niveau précis, ce qui réclame beaucoup d’énergie, on vise seulement à l’abaisser par de l’air froid soufflé.

Des conditions de vie plus confortables sont obtenues dans une plage de températures situées entre 21 et 26 °C.  Ce choix a conduit à installer des capacités de ventilation supérieures à la normale. Dans le même temps, en soi, un plus grand brassage d’air dans l’édifice a des vertus sanitaires. « Il s’agit toujours d’air neuf, pas recyclé », précise Eric Cambon.

Bâtiment compact

La seconde grande qualité du nouveau du bâtiment est d’avoir été dessiné pour raccourcir au maximum les circulations en général, pour les soignants en particulier. « C’était une volonté de la logistique et des soignants, un élément fort du programme transmis aux architectes et qui a prévalu jusqu’à la fin », indique Eric Cambon.

Un avantage, de ce point de vue, était de partir d’un bâtiment plutôt compact construit sur une base de 75m sur 30m seulement. Les étages supérieurs, ensuite, ont divisés en deux parties égales, ascenseurs et monte-charge postés au milieu, réservés d’un côté aux visiteurs, les autres aux services.

Immédiatement à la sortie des monte-charges ont été installés les offices centraux pour la restauration ainsi que les espaces de stockage d’étage pour les produits pharmaceutiques, les consommables généraux, l’épicerie, le linge et les déchets. « On ne peut pas faire plus court, tant pour les logisticiens d’étage qui arrivent ou repartent vers le rez-de-jardin réservé à la logistique que pour les soignants qui se servent et desservent les chambres », explique Eric Cambon.

De moitié en moitié

De nouveau, chaque moitié d’étage est virtuellement divisée en deux. Les bureaux des infirmiers, infirmières et les espaces techniques de lavage sont situés au centre. Ainsi, ont-ils moins de pas à faire.

Le sous-sol, voué à la logistique est séparé en trois zones. Celle des arrivages dans le prolongement des quais de livraison des camions. Elle donne sur des stocks spécialisés, avant les monte-charges (ascenseurs) utilisés par les logisticiens d’étage. « Un des points principaux a été d’avoir conçu un bâtiment dans lequel les flux logistiques ne viennent pas interférer avec les circulations des patients et du personnel », précise Gérald Gasquet, directeur des approvisionnements et de la logistique.

Fluidité

Ces circulations parallèles correspondent à un objectif général de fluidité qui rejoint celle du parcours théorique des patients. Ils sont éventuellement accueillis en hospitalisation de jour au rez-de-chaussée, en soins critiques, s’il le faut, au 1er étage ou plus longuement dans les étages au-dessus dans l’équivalent du service de soins de suite et de réadaptation (SSR) jusqu’ici installé dans la banlieue d’Angers, à Saint-Barthélemy-d’Anjou. Plus tard, ils peuvent être amenés à rejoindre l’EHPAD associé depuis deux ans au pôle de gériatrie du CHU dans une direction commune mais à 3 km de là.

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