Un mini chez-soi à la nouvelle résidence senior des Salins

Gérée par l’association des Salins de Bregille, la résidence autonomie de Besançon a été rénovée de fond en comble autour de plusieurs principes fondateurs : la sécurité des personnes âgées, le bien-être avec la possibilité de personnaliser son environnement immédiat, et une ambiance plus conviviale. Directeur des services économique, logistique et patrimoine de la structure, Philippe Jeunot nous fait visiter le nouveau bâtiment.

© Les Salins

Plus que centenaire puisqu’elle a été fondée en 1918, l’association des Salins de Bregille (750 salariés, budget annuel de 42 millions d’euros), implantée dans le Doubs, le Var et les Bouches-du-Rhône, gère plusieurs établissements sanitaires et médico-sociaux, parmi lesquels une résidence pour personnes âgées à Besançon.

Enquête auprès des résidents avant la rénovation

Philippe Jeunot

Conçu en 1968, ce bâtiment avait besoin d’être réhabilité. « Nos 72 studios ne correspondaient plus aux besoins d’aujourd’hui », admet bien volontiers Philippe Jeunot, directeur des services économique, logistique et patrimoine de l’association. Au lieu de se jeter corps et âme dans d’importants travaux de rénovation et de modernisation, les Salins décident, dans un premier temps, de mieux cerner les attentes des résidents ainsi que des personnels.

Une enquête préalable est menée par un cabinet conseil spécialisé en gérontologie. Plusieurs points d’attention constituent les piliers du projet : naturellement assurer la sécurité des habitants de la résidence, favoriser leur autonomie tout en leur proposant un lieu de vie personnalisable, et ouvrir le bâtiment sur l’extérieur.

Détection des chutes

Une première phase expérimentale démarre en 2017, avec 6 studios entièrement repensés. Prévue pour être livrée en mars, la dernière tranche permettra à la résidence de proposer 57 appartements, de deux types (28 m2 ou 45m2). De fait, la nouvelle génération de logements n’a plus grand-chose à avoir avec son prédécesseur.

Dans le domaine de la sécurité, deux caméras à infrarouge placées dans chaque appartement se chargent de détecter d’éventuelles chutes et d’avertir aussitôt le personnel grâce à une alerte envoyée sur les téléphones mobiles. « Ce matériel ne permet pas de reconnaître le visage, juste les contours de la personne », précise Philippe Jeunot.

Les petits détails qui font la différence

À quoi s’ajoute un chemin lumineux très innovant. « Si un résident se lève la nuit, un dispositif de Led se déclenche automatiquement et la guide jusqu’à la salle de bains », illustre le directeur des services économique, logistique et patrimoine. Accessoires et mobilier ont été choisis pour leur accessibilité. La douche à l’italienne de plain-pied est facile d’accès.

« Notre réflexion a porté sur de nombreux détails comme les mitigeurs qui bénéficient d’une double protection, avec des butées pour limiter la température et le débit. Nous avons aussi pensé aux pertes auditives. Placée dans la pièce de séjour, la sonnette d’entrée est doublée d’un indicateur lumineux », ajoute-t-il.

Possibilité de choisir une partie du décor

Chaque appartement dispose d’un balcon de 4 m2, élément important de connexion avec l’environnement proche. Autre credo du nouvel aménagement, le bien-être est amélioré par la possibilité pour le résident d’apporter sa touche au décor. Cela passe par l’installation de quelques meubles personnels, mais aussi un pan de mur qu’il peut aménager à son goût. « Avant son installation, il peut choisir parmi l’une des six couleurs de peinture prédéfinies. L’idée, c’est de proposer un mini chez-soi », insiste le directeur des service économique, logistique et patrimoine.

Cependant, Philippe Jeunot, perfectionniste, regrette ne pas avoir pu donner toute l’importance qu’aurait revêtu l’emplacement du lit. « Sa place est surtout pensée de manière fonctionnelle, essentiellement en vue de dispenser d’éventuels soins avec une accessibilité en tout point. Mais cette disposition ne correspond pas forcément avec le souhait de la personne dans l’optique d’une espace intime bien à elle. »

Une ambiance village

Afin de créer une ambiance village, la résidence a alloué à chaque étage un nom de rue différent, attribué à un peintre dont les reproductions des toiles ornent les murs. À chaque niveau, une salle de réception permet aux personnes âgées d’accueillir dans un plus grand espace leurs amis ou leurs familles. Les deux ascenseurs trop petits ont été remplacés par un ascenseur central et panoramique vitré pouvant contenir 10 personnes et desservant les différents niveaux du bâtiment.

Les aspects extérieurs de la résidence ont été aussi pensés pour renforcer la convivialité, avec un parcours de marche, une fontaine et un kiosque. Au final, l’association a dépensé plus de 5 millions d’euros sur ses fonds propres pour réaliser tous ces travaux, quelques aides financières obtenues venant atténuer ces charges.

Côté cuisine, la résidence prend un soin particulier d’acheter une partie des denrées auprès de fournisseurs locaux, et de proposer au menu une alimentation plaisir, avec des plats qui font partie du patrimoine culturel, de la tête de veau au pot-au-feu en passant par les moules frites. « Chaque résident dispose de sa table, dressée avec une nappe blanche. Et il peut inviter ses proches à déjeuner. »

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *