Le nouvel hôpital de Maubeuge imaginé avec une maquette numérique 7 D

Remplaçant l’ancien bâtiment devenu obsolète, le nouvel hôpital de Sambre Avesnois à Maubeuge sera livré à l’été 2021, à quelques kilomètres de son site originel. L’ouvrage promet une bien meilleure qualité d’exploitation grâce à sa conception-réalisation fondée sur une modélisation collaborative en BIM 7D. Comme cette version de la maquette numérique intègre les futures interventions de maintenance, elle cherche à les faciliter et en optimise les coûts.

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Construit dans les années cinquante, le CH de Sambre Avesnois accuse le temps malgré des travaux de remises aux normes et de restructurations successives. Afin de renforcer et moderniser l’offre de soins du territoire, la construction d’un tout nouvel équipement est donc décidée en 2014, pensée à périmètre égal mais érigée quelques kilomètres du site premier.

« Il ne s’agissait pas de faire plus grand mais de doter les 240 000 habitants du Sambre Avesnois d’un lieu leur garantissant le parcours de soins optimal dans une organisation architecturale cohérente », décrit Adeline Martin, directeur adjoint achats et logistique au sein de l’institution.

Livraison prévue cet été

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Sur 4 niveaux et 33 000 m2, l’établissement pivot du secteur sanitaire regroupera ainsi 273 lits répartis en différents pôles d’activité dont un plateau ambulatoire de 23 places et un plateau technique comprenant 5 blocs opératoires, un laboratoire, un centre de dialyse (40 postes), un site d’imagerie médicale, un service de stérilisation et la pharmacie.

Le chantier débute en mars 2019, avec une livraison prévue pour décembre 2020, date qui, pour cause de pandémie, glissera finalement à l’été 2021, le transfert intégral des services et chambres étant désormais fixé au mois d’octobre prochain.

Utilisation du BIM 7 D

Pour gagner en efficience, le chantier est traité en conception-réalisation par le groupement formé de l’entreprise mandataire Bouygues Bâtiment Nord-Est et ses partenaires, parmi lesquels le cabinet d’architectes Brunet Saunier. Mais la quête d’optimisation va plus loin encore avec, inscrite dès le cahier des charges, la volonté d’un projet conduit avec une maquette numérique (BIM) en sept dimensions.

« Alors que de nombreuses études montrent que la majorité des coûts d’un bâtiment proviennent de l’entretien et de l’exploitation des installations, le BIM 7 D permet, en effet, de concevoir un bâtiment plus rationnel et de gérer précisément sa maintenance en anticipant les cycles de vie, en planifiant les interventions et en organisant la traçabilité des pièces », décrit avec enthousiasme le responsable technique du CH, Bruno Delvallée.

La maintenance anticipée

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L’atout du BIM, c’est aussi l’opportunité à tous les acteurs d’apporter leur pierre à l’édifice, à l’image de la démarche adoptée par l’EHPAD de Roybon (lire notre article du 10 décembre 2019). Mais la modélisation des données graphiques du bâtiment n’offre pas seulement ici « une nouvelle méthodologie de travail, plus collaborative, au sein de laquelle chaque service va notamment pouvoir plus aisément projeter son équipement pour nourrir une liste rigoureuse des achats », comme le décrit Adeline Martin, elle ouvre aussi la voie d’un nouveau processus de suivi de l’ouvrage tout au long de sa vie, en cohérence avec la GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur).

Mieux encore : « en cartographiant les accès bien plus précisément qu’un DOE (dossier des ouvrages exécutés) ne le fait et en réservant aux techniciens des espaces pensés par eux et pour eux, cette maquette numérique évolutive va très concrètement simplifier nos futurs chantiers d’entretien, et par là même en optimiser les coûts », ajoute le responsable technique. Une optimisation loin d’être négligeable au regard des quelque 3 000 interventions de plomberie et 3 500 dépannages électriques annuels !

Un BIM manager indispensable

Bien sûr, afin de demeurer opérante, tant en termes de localisation que de références, la maquette doit être régulièrement mise à jour, et ce toujours en interaction avec la GMAO. D’où un premier impératif : « s’assurer, dès le début du programme, que les logiciels respectifs seront bien upgradés de manière compatible au fil du temps », pose Bruno Delvallée.

Compte tenu de la complexité de l’opération, « il ne faut pas non plus hésiter à investir dans la prestation d’un BIM manager pour assurer une mise à jour de la maquette au moins deux fois l’an », poursuit-il. Mais une fois ces deux conditions réunies, la performance est assurée : alors que le nouvel hôpital vient améliorer la qualité de l’offre de soins du territoire, sa construction sous BIM 7D garantit un équipement en toujours bon état et au meilleur coût, de son premier jour jusqu’à sa démolition. Un argument qui fait on ne peut plus sens face à un investissement qui s’élève à 115 millions d’euros, toutes dépenses comprises.

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