Le cube opératoire tourne rond à l’Hôpital Fondation Rothschild

Entre cabinet et bloc opératoire, l’unité d’opération flexible, également appelée cube opératoire, a changé la face des interventions ophtalmologiques réalisées à l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild depuis plus de deux ans.

Techniquement, la solution se présente comme une structure modulaire légère et compacte expulsant un flux d’air stérile, par flux laminaire descendant, sur 2 m2 de surface d’opération, table à instruments comprise. Concrètement, « c’est la possibilité de réaliser des interventions chirurgicales sur de petits sites opératoires, comme un œil, en toute sécurité sanitaire sans pour autant recourir au bloc conventionnel », résume le docteur Christophe Panthier.

Comme quelques autres praticiens de métropole et outre-mer, cet ophtalmologiste de l’Hôpital Fondation Rothschild (Paris 19ème) teste le dispositif depuis mars 2020 pour ses interventions sur la cornée et ne cache pas sa satisfaction : « ce cube opératoire répond parfaitement aux attentes de la chirurgie ambulatoire sans absolument rien changer à la technique chirurgicale ni à ses conséquences. »

La puissance du cube

Ainsi, positionné dans une pièce classique (25 m2 suffisent), mais à proximité du bloc opératoire pour répondre aux recommandations de la Haute Autorité de Santé, ledit cube a déjà permis de réaliser 1 500 interventions. Et leurs résultats témoignent officiellement de la « non-infériorité » de l’alternative face à la chirurgie conventionnelle. « Si l’on excepte le temps d’appropriation des lieux, dont l’espace est forcément plus réduit, les bénéfices sont même immédiats et multiples », assure Christophe Panthier. Pour le patient d’abord : accueilli tout habillé et accompagné d’un proche s’il le souhaite, son expérience se révèle à la fois plus courte et moins anxiogène.

Du côté des soignants, « l’intérêt tient dans la réduction des temps de préparation », avance le spécialiste. Enfin, le cube élèverait aussi l’organisation à une puissance supérieure, en autorisant une réduction des équipes (brancardier, infirmier anesthésiste dédié), la diminution du coût de certaines chirurgies et, surtout, une optimisation notable des flux. « Pour un budget minime comparé à celui d’un bloc opératoire (70 000 euros environ contre 300 000 à 400 000 euros), cette infrastructure innovante permet en effet de gagner entre 15 % et 20 % de temps par vacation sans modifier ou altérer aucune des conditions opératoires », rapporte Christophe Panthier.

99 % des patients séduits

Bien qu’utilisé depuis plus de quinze ans dans d’autres pays européens, les cubes opératoires, ou blocs mobiles préfabriqués et réversibles, sont encore en phase d’expérimentation en France et réservés aux seules interventions ophtalmiques. Toutefois, « tout acte chirurgical pratiqué sur une petite surface et sous anesthésie locale sera demain rendu possible par ce système », assure Christophe Panthier citant pêle-mêle les affections ORL, les canaux carpiens ou encore la dermatologie.

Alors que les chiffres issus d’une étude qualité qu’il vient récemment de mener sur le sujet attestent sans conteste de son efficacité – huit chirurgiens sur dix satisfaits et plus de 99 % des patients conquis – l’Hôpital Fondation Rothschild se prépare d’ailleurs à accueillir quatre autres modules qui viendront, dès 2025, équiper ses nouveaux bâtiments.

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