La Clinique du Cambrésis introduit la réalité virtuelle au bloc opératoire

Pour diminuer l’anxiété de ses patients lors des anesthésies locales, la clinique du Cambrésis leur propose de bénéficier d’un casque de réalité virtuelle, en lieu et place des traditionnels sédatifs. Sans contre-indication, cette technique d’immersion dans une « bulle » est amenée à se développer pour améliorer le confort des personnes en pré et en post-opératoire.

Lors d’une anesthésie locale, le patient n’est pas endormi. « Il peut être stressé par l’environnement du bloc opératoire qu’il ne connaît pas, par les bruits et tout ce qui se passe autour de lui », reconnaît le docteur El Houcine Hafidi, anesthésiste à la clinique du Cambrésis (46 lits, 4000 patients par an, groupe Elsan).

Pour apaiser les personnes les plus anxieuses, l’établissement de santé a opté pour la réalité virtuelle, au lieu d’acheter et de recourir à des sédatifs susceptibles de déclencher des effets indésirables (nausées) ou de possibles complications (allergies, problèmes cardiaques).

Un casque pour une séance d’hypnose

La solution se compose d’un casque, acquis par la clinique et semblable à ceux employés pour les jeux vidéo, qui diffuse des images hypnotiques mis au point avec la collaboration d’anesthésistes, grâce à une application, accessible par abonnement (140 euros mensuels).

« Trois programmes d’une durée oscillant entre 10 à 30 minutes sont disponibles. C’est un équipement destiné essentiellement au confort du patient qui est le résultat d’une belle collaboration entre toutes les équipes du bloc opératoire. Les étapes de l’opération s’enchaînent de manière sereine. Les infirmières du bloc et de la salle de réveil se sont prêtées au jeu parce qu’elles savent que cela réduit l’anxiété des patients », atteste Stéphanie Montel, directrice de l’établissement.

Un outil proposé lors de la consultation pré-anesthésique

Après avoir été anesthésié localement et avant d’être opéré, le patient chausse le casque et se retrouve immergé dans « une bulle ». « Le système lui permet d’être ailleurs. Il ne se rend même pas compte que le chirurgien a commencé son intervention », explique le docteur Hafidi. La technique est proposée aux personnes les plus inquiètes par la perspective du bloc opératoire lors de la consultation pré-anesthésique obligatoire.

Adapté à tous les patients

« La solution est adaptée à n’importe quel patient, y compris les personnes âgées. Il n’y a pas de contre-indication » assure le praticien. « Cela ne remplace pas l’anesthésie, mais cela vient en complément », prévient-il. Une vingtaine de personnes ont accepté de bénéficier de l’équipement disponible depuis deux mois à la clinique. Le docteur Hafidi estime que la technique est amenée à se développer, en pré ou post-opératoire, dès qu’une situation de stress se présente. La clinique du Cambrésis songe par exemple à l’utiliser pour des personnes particulièrement angoissées la nuit.
Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *