Boucle d’induction magnétique : une révolution pour les malentendants

Les boucles d’inductions magnétiques (BIM) sont une solution simple pour favoriser l’inclusion des personnes malentendantes dans les établissements recevant du public, en particulier les EHPAD. En France, 16 % de la population a des problèmes d’audition. Après 50 ans, le phénomène touche une personne sur trois.

© Epictura / HayDmitriy
La technologie des boucles d’induction magnétiques n’est pas récente. Elle a été inventée en 1947 par Samuel Lybarger, ingénieur à la « Radio Ear Hearing Aid Company ». Son principe est simple : transmettre directement un son d’une source sonore à un appareil auditif (lequel doit être réglé par un audio-prothésiste) sans déformation ni amplification, en créant un champ d’induction magnétique.  Ce système est très répandu dans le monde anglo-saxon, que ce soit aux bornes d’accueil ou dans les lieux accueillant du public et, en particulier, des personnes âgées dépendantes.

Pourtant simple et relativement peu coûteux, il est très peu déployé en France. Pourtant, la réglementation prévoit que les accueils des établissements recevant du public remplissant une mission de service public ainsi que des établissements recevant du public de 1re et 2e catégories soient équipés obligatoirement de ces boucles. Depuis 2017, tous les établissements neufs jusqu’à la catégorie 4 sont concernés par cette obligation (arrêté du 20 avril 2017 relatif à l’accessibilité aux personnes handicapées des établissements recevant du public lors de leur construction et des installations ouvertes au public lors de leur aménagement).

Installation en salle

Plusieurs solutions techniques sont disponibles pour améliorer l’accessibilité des malentendants. Il est possible d’installer une boucle d’induction magnétique fixe dans une salle. Un amplificateur spécifique « boucle magnétique » est alors relié d’une part à la sonorisation existante ou directement à un micro, et d’autre part à un câble électrique disposé en boucle autour de la salle. Le dispositif amplifie le signal sonore et le transmet sous forme de courant alternatif dans la boucle, ce qui crée un champ magnétique.

Ce dernier crée un signal induit dans la bobine réceptrice située dans l’appareil auditif de l’utilisateur. Le signal peut aussi être réceptionné dans des écouteurs à distribuer aux participants qui en ont besoin (moins de la moitié des malentendants sont appareillés). Ces dispositifs collectifs sont particulièrement utiles dans les salles d’animation accueillant un public âgé. Le coût d’installation (étude en amont, matériel, main d’œuvre, déplacement, conseil, certificat de conformité IEC n°60 118-4) varie entre 4.000 et 10.000 € HT.

Boucles individuelles portatives

La deuxième option consiste à distribuer une boucle magnétique portative. Il s’agit ici d’un système de transmission du son par ondes radio ou parfois de transmission infrarouge, avec un émetteur et des récepteurs individuels. Les personnes bénéficiant de la « position T » sur leurs appareils de correction auditive utilisent ces récepteurs avec un « collier magnétique », ce qui permet l’analogie. Certains établissements disposent d’un parc de boucles individuelles qu’ils mettent à disposition de leurs usagers malentendants. Ces dispositifs individuels peuvent par exemple être remis à des proches rendant visite à leur parent, permettant de renouer un dialogue que la surdité a pu altérer.

L’établissement peut aussi s’équiper d’une boucle magnétique de guichet, avec un amplificateur dans lequel la boucle est intégrée, à poser ou à fixer. Une personne équipée d’un appareil auditif disposant de la fonction T perçoit la voix amplifiée en se tenant simplement devant l’amplificateur.

Aujourd’hui, les boucles d’induction magnétiques sont principalement acquises par des municipalités pour équiper des salles de spectacle, des médiathèques, ou des salles de réunion, et par des universités comme par exemple à Reims ou à Nanterre. La Fédération Nationale SurdiFrance va bientôt lancer une campagne de sensibilisation sur l’utilité de ces dispositifs d’assistance, à destination du grand public et des audio-prothésistes. L’objectif est que toutes les salles de spectacles, de conférences, de formation, de culte en soient équipées.
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