Olivier Fraissinet, adepte du « benchmark plus »

Directeur des achats et des approvisionnements de l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille depuis le mois de septembre, Olivier Fraissinet se définit comme un acheteur pragmatique, partisan du recours à l’intelligence collective. Il recourt régulièrement à ce qu’il appelle le « benchmark plus », partage d’information avec ses homologues dépassant le simple échange de cahier des charges.

 

Olivier Fraissinet semble fonctionner par cycles de sept ans. Mais c’est peut-être un hasard finalement, en tout cas l’un de ces hasards de la vie qui seraient incompréhensibles s’il n’y avait un fil rouge qu’il a su habilement dérouler. Sept ans à Pointe-à-Pitre et un peu plus de sept ans à la direction régionale Paca-Corse de l’Établissement Français du Sang (EFS) avant d’entrer à l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) en septembre dernier.

Master 2 en droit public

Reprenons ce fil rouge depuis le début, en 2007. Encore un 7 ? Là, ce n’est pas un hasard car c’est cette année-là qu’il termine ses études et que commence sa carrière, après un master 2 en droit public avec une spécialisation en marchés publics à l’Université de Montpellier. Un bagage qu’il complète par des formations en pilotage de la performance achat et en management des achats.

Cette appétence lui ouvre toutes grandes les portes du service de la commande publique du Grand port maritime de Guadeloupe, le premier port des Caraïbes françaises. Beau départ. Olivier Fraissinet y reste donc sept ans, ce qui révèle une belle capacité d’adaptation quand on connaît le climat social pour le moins bouillonnant de ce département ultramarin lorsqu’on travaille non loin de la Soufrière…

Pragmatique, mais audacieux

À 38 ans —nous serions tentés d’écrire “à 38 ans seulement” — Olivier Fraissinet a une vision à la fois très pragmatique et très pointue de l’achat : « Pourquoi avoir choisi durant mon cycle d’études de m’orienter vers les marchés publics plutôt que vers le droit administratif ? s’interroge-t-il. Tout simplement parce que je souhaitais me diriger vers une discipline qui sache concilier la réglementation et l’économie ».

Olivier Fraissinet aime le concret, il l’avoue : « Les formations que j’ai suivies après mon cycle universitaire étaient encore plus intéressantes, confie-t-il, car j’avais une sensibilité particulière pour l’économie et la performance achat ». Il aime également le contact direct avec les fournisseurs, les services prescripteurs : « Là, nous sommes dans le concret, dit-il, en allant interviewer les prescripteurs, en étant à leur écoute afin de traduire au mieux leurs attentes ».

Pour lui, afin de tenir la distance, plusieurs qualités sont indispensables, des qualités qu’il a testées en Guadeloupe, comme la ténacité : « La diplomatie également, ajoute-t-il dans un sourire, la capacité à imposer son point de vue en douceur ». Mais bien d’autres lui semblent nécessaires comme le sang-froid, par exemple : « Nous sommes soumis à un gros stress, convient-il, et dans ces moments-là, que nous connaissons tous, il faut impérativement garder son calme, ne pas perdre de vue ses objectifs ».

Utiliser le réseau

L’une des clefs dont il se sert très souvent, c’est ce qu’il appelle la capacité collaborative ou l’intelligence collective : « Être autocentré sur son métier est une erreur, il faut savoir échanger avec d’autres établissements, qu’ils soient publics ou privés, qu’il s’agisse d’établissements de santé ou non ». C’est ce qu’il qualifie de “benchmark plus”, sa volonté d’aller plus loin. « Il faut partager l’information, dépasser le simple échange de dossiers de consultation, ce que nous sommes tous capables de faire ».

Sitôt arrivé à l’Institut Paoli-Calmettes, Olivier Fraissinet s’est rapproché des autres acheteurs du réseau Unicancer qui regroupe 18 établissements et un membre affilié, répartis sur 21 sites hospitaliers : « Nous formons une véritable communauté d’acheteurs, un réseau piloté par la fédération ». L’occasion pour lui de participer à des rencontres régulières, d’échanger par exemple sur le SI achat : « Pour moi, capitaliser sur l’expérience des collègues est important, même si, au niveau des achats, peu de choses nous différencient des autres hôpitaux ».

À Paoli-Calmettes, plusieurs chantiers l’attendaient sur lesquels il travaille déjà, comme la réorganisation de la fonction achat qu’il doit faire évoluer : « L’un de nos objectifs, c’est de centraliser les achats à moyen terme, d’ici la fin 2022 ». Mais il entend prendre sa place au sein de l’institution en privilégiant le dialogue et l’ouverture d’esprit, l’une de ses marques de fabrique.

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