Les achats complexes, de test en retex

Dans un contexte bouleversé par les crises successives, l’économie hospitalière doit viser une « nouvelle performance », notamment grâce à la valeur apportée. Pour la DGOS, les achats complexes constituent bien un de ces nouveaux leviers à activer d’ici 2027. Avec un potentiel estimé à 700 millions d’euros.

Conséquence d’une dynamique collectivement poursuivie depuis 2018, « les effets de la massification s’atténuent. Il faut donc trouver de nouveaux relais d’efficience économique, même si ce n’est plus la seule préoccupation. » Présentant l’actualité de la DGOS depuis l’amphithéâtre du Beffroi de Montrouge, Raphaël Ruano a donc profité des 11e journées de l’achat hospitalier pour tracer la nouvelle feuille de navigation du programme Phare dont il porte la responsabilité.

Aux côtés des processus logistiques, des achats durables ou encore des achats en coût complet, les achats complexes font clairement partie de ces gisements à exploiter. Avec – comme il se doit donc dans le cadre de cette fameuse « nouvelle performance » recherchée – deux objectifs : certes, un potentiel économique estimé à 700 M€ mais aussi une contribution à l’amélioration du soin et un moyen technique de recentrer l’hôpital sur son cœur de métier. « Il ne s’agit plus d’acheter un produit ou une prestation mais d’acheter un résultat, via un marché de performance », résume le document de la DGOS, un marché sur lequel l’industriel ou le prestataire s’engage (mécanisme de bonus/malus).

17 cas pilotes

Cette méthode d’achats sera d’abord testée via trois chantiers : les solutions combinant dispositifs médicaux et prestations associées et permettant ainsi d’optimiser le parcours de soin, les conditions de travail des équipes et/ou l’activité de l’établissement (projets OMEPS), les achats globaux visant l’optimisation technico-économique de certains équipements (imagerie médicale, biologie…) et, enfin, les activités plus éloignées du soin mais dont la question de l’efficience se pose entre internalisation ou externalisation (nettoyage, restauration, blanchisserie…).

Répartis sur ces trois domaines, 70 scénarios d’achat ont ainsi été identifiés et 17 cas pilotes « d’ores et déjà lancés dans toute la France », a indiqué Raphaël Ruano. Une phase bouclée à l’automne 2023. Selon les retours d’expérience, « l’idée est ensuite d’essaimer dans les trois domaines en question puis d’étendre le champ d’expérimentation à d’autres domaines cliniques », a prédit le responsable du programme Phare. Ces deux étapes sont programmées entre 2023 et 2026.

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