La nouvelle vie de Bertrand Lignon

Aujourd’hui directeur des moyens opérationnels du centre hospitalier d’Auch, l’établissement support du GHT du Gers, Bertrand Lignon présente un parcours singulier. Celui d’un touche-à-tout, ingénieur en génie industriel qui a choisi de tourner le dos à une carrière prometteuse chez Zodiac pour intégrer en 2009 l’univers hospitalier. Mont-de-Marsan, le CHU de Toulouse et, en mai 2020, le centre hospitalier d’Auch où il occupe depuis quelques semaines un poste dont l’amplitude peut faire rêver…

Il a 40 ans à peine et derrière lui une carrière particulièrement atypique qu’il assume d’autant plus qu’elle lui permet aujourd’hui d’occuper un poste qu’il n’aurait pu obtenir s’il était resté au CHU de Toulouse. « C’est celui qu’occupait mon directeur des ressources matérielles au CHU ! ». Effectivement, à moins de la pousser dans l’escalier…

Mais, même pour plaisanter, ça ne viendrait pas à l’esprit de Bertrand Lignon, tant il est fier du parcours qu’il a suivi pendant près de dix ans à Toulouse, un parcours qui lui permet aujourd’hui d’être à Auch un directeur des moyens opérationnels heureux : « Ça me permet de “grandir” un peu différemment, confie-t-il, d’avoir une vision à 360° et de superviser l’ensemble des travaux et des services techniques ». Sans oublier de nouvelles responsabilités comme la sécurité ou les travaux d’investissements.

Mais avant de continuer sur ses nouvelles fonctions à Auch, effectuons un rapide flash-back qui met en lumière une étonnante curiosité, sa capacité à se remettre en question, à prendre des risques. En effet, alors qu’il était responsable de la maintenance et de l’exploitation des fluides au CHU de Toulouse, il n’a pas hésité à quitter l’équipe de cinquante personnes qu’il animait pour frapper un jour à la porte du directeur des achats : « Pierre-Jean Cognat était sidéré lorsque je lui ai demandé d’intégrer sa direction afin d’y occuper un simple poste d’acheteur ! ». Et il n’était pas le seul à être surpris : « Combien de collègues ne m’ont-ils pas demandé si j’avais été puni pour me retrouver ainsi au bas de l’échelle », dit-il en riant.

Une expérience dans les achats

Ce passage aux achats, pour lui, c’était un choix : « Je voulais savoir ce dont j’étais capable seul, au sein d’une petite équipe de quatre personnes ». Mais il ne partait pas en terre inconnue : « Je suis titulaire d’un diplôme d’ingénieur et d’une spécialisation en achats internationaux, alors je me suis lancé ». Une expérience qu’il met aujourd’hui à profit à Auch où il supervise également les achats. Après cet exercice pour le moins original pour un ingénieur en génie industriel, Bertrand Lignon retrouve le métier d’origine qui lui manquait tout de même.

« D’autant qu’entre 2013 et 2015 nous avions conduit de très belles opérations : la construction sur le site hospitalier de Purpan du bâtiment Pierre-Paul Riquet (pas moins de 80 000 m2 sur sept niveaux) celle du bâtiment de l’URM (urgence réanimation médecines) qui couvre 40 000 m2, et l’Oncopole, qui abrite sur 65 000 m2 l’Institut universitaire du cancer de Toulouse… ». Après deux ans, exit donc les achats pour retrouver son cœur de métier. Et le voici responsable des services techniques, hors gros travaux d’investissements, à la tête d’une équipe de 180 personnes, lorsqu’une opportunité se présente au centre hospitalier d’Auch…

Des circuits décisionnels plus courts

« Dans un centre hospitalier de cette taille les circuits décisionnels sont plus courts et, par conséquent plus rapides, se félicite-t-il, en outre, être membre du Codir est un atout, les échanges entre directeurs sont directs ». Et quand on voit l’amplitude du poste qu’il occupe désormais, on comprend que Bertrand Lignon préfère que les prises de décisions soient plus fluides : travaux, services techniques, informatique, biomédical, logistique, achats…

La tâche qui l’attendait était à la mesure du poste : « Lorsque j’ai pris mes fonctions je me suis attelé à la réorganisation de la direction, explique-t-il, ainsi, pour prendre un exemple, il n’y avait plus de directeur des services techniques depuis novembre 2019, heureusement que l’équipe a pu “tenir la boutique” grâce à certains agents qui avaient de quinze à vingt ans d’ancienneté ». Sans attendre, il s’est donc mis à l’ouvrage en commençant par les achats. Et c’est là que l’on voit que son expérience d’acheteur au CHU de Toulouse a servi à quelque chose. Il s’est attelé ensuite à la logistique : « Le Covid était passé par là et les équipes qui s’étaient dépensé sans compter étaient sur les rotules ».

Bientôt un hôpital neuf

Son ancien poste sera remplacé le 19 avril et il souhaite organiser sa direction par pôles : achats, biomédical, logistique, technique et informatique. Il faut dire que quelques gros chantiers l’attendent : « Alors que nous pensions simplement réhabiliter l’hôpital qui date des années soixante-dix, nous allons pouvoir en construire un de toutes pièces grâce aux crédits débloqués par le Ségur de la santé ». Le nouveau bâtiment développera 40 000 m2. « Nous sommes en phase de programmation médicale dans le cadre d’un plan santé global ».

Là, il pourra suivre les opérations de A à Z : « C’est génial, s’enthousiasme-t-il, nous sommes dans les starting blocks ! ». Mais il faudra attendre 2030 et, dans l’intervalle, sécuriser le bâtiment actuel : « Nous devons encore tenir huit ans ». Dans l’intervalle, il va falloir rentrer un nouveau scanner, terminer la nouvelle unité de sénologie, renouveler l’unité de traitement d’air de la réa… Mais rien qui ne l’inquiète plus que ça. Bertrand Lignon est dans son élément : « Et j’ai pu préserver mon cadre familial sans avoir à déménager, confie-t-il dans un large sourire, il me fallait avant une heure de route pour rejoindre le CHU, à peine distant de 20 kilomètres, et aujourd’hui, pour rejoindre Auch, à 60 kilomètres, il ne me faut pas plus de temps, même plutôt moins… ».


2 réactions
  1. ABDELAZIZ dit :

    Bonjour Bertrand, Vous pouvez être fier de votre parcours. Sachez que je le suis pour vous! Amitiés. Djamil

  2. KIENER Adrien dit :

    Bravo Bertrand pour tout ce travail réalisé .ce nouveau challenge reflète des qualités humaines associées à des compétences de grandes qualités .
    Bon vent et peut être a bientôt

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *