Guillaume Morand, acheteur public tout terrain

Le GHT Yvelines Sud a choisi l’expérience en recrutant Guillaume Morand comme directeur adjoint chargé des achats. Depuis quinze ans, ce professionnel chevronné a travaillé pour plusieurs collectivités et de grands établissements publics, en créant et en contribuant à moderniser la fonction achat.

« Le groupement recherchait quelqu’un d’opérationnel et expérimenté pour prendre en charge les sujets très rapidement », argue Guillaume Morand pour expliquer son arrivée en juillet comme directeur adjoint chargé des achats du GHT Yvelines Sud (dix établissements). Il n’y avait en effet pas de temps à perdre en raison du congé maternité de la directrice des achats et du départ de son bras droit. Ses quinze ans d’activité et son profil plaidaient en sa faveur.

Déployer le e-procurement à Rouen

Sa formation initiale ne le prédisposait pourtant pas à une telle carrière. Diplômé d’une école de gestion et d’informatique, il démarre sa vie professionnelle en 2004 comme poste d’ingénieur d’affaires dans une importante SSII implantée en Normandie. Il commence à se frotter aux joies du code des marchés en répondant aux appels d’offres.

Deux ans plus tard, il passe de l’autre côté de la barrière lorsque la mairie de Rouen, désireuse de donner une nouvelle impulsion à son service des achats, lui propose d’en prendre la tête. « Avant-gardiste, mon directeur voulait quelqu’un du privé et de l’informatique pour mettre en place un système de e-procurement au bénéfice des marchés de fournitures de la ville. A l’époque, c’était révolutionnaire », se souvient Guillaume Morand.

De la RATP à la CNRSI

Après avoir suivi son conjoint en Ile-de-France en 2008, il fait une pige de 5 mois à la RATP en remplacement d’un congé maternité, entre autres pour superviser un appel d’offres de fourniture de matériel électrique à l’occasion de la création de la nouvelle ligne de tramway T2. Il s’y sent comme un poisson dans l’eau, frappé par la maturité de la fonction à la régie, « avec une approche très professionnelle grâce à un triptyque acheteur/prescripteur/juriste fonctionnant de la phase amont jusqu’à l’exécution des marchés ». Son parcours convainc alors la mairie d’Argenteuil de le recruter comme responsable des achats, afin d’améliorer la gouvernance et les processus.

Le changement d’échelle est total quand il rejoint la Caisse Nationale du RSI pour coiffer trois services : achats, marchés publics et contrôle de gestion. « J’ai pris mon poste après la fusion des quatre caisses. Il fallait rationaliser la fonction achats, lancer des marchés communs, et apprendre à travailler ensemble alors que les équipes étaient installés à La Plaine Saint-Denis et à Sophia Antipolis, à 800 km de distance. »

Découverte de l’achat hospitalier au CH d’Annecy

En 2011, il intègre la direction des achats de Pôle Emploi pour coordonner les fournitures courantes, avant d’être détaché au cabinet de la direction générale dans le but de prendre en charge deux accords-cadres « à fort enjeu » portant sur l’offre digitale (MOOC, applications interactives…) et les prestations intellectuelles. À sa demande, il effectue une mobilité volontaire à la mairie de Fresnes pendant un peu plus d’un an comme directeur des achats et de la commande publique pour doter la commune de méthodes plus robustes, avant de réintégrer l’établissement public.

Toujours prêt à relever de nouveaux challenges, il n’hésite pas lorsque le GHT Haute Savoie/Pays de Gex lui offre de devenir son responsable des achats et pose ses malles dans la région alpine au printemps 2019. Plusieurs différences lui sautent au visage. « À l’hôpital, l’acheteur n’est pas éloigné des opérationnels, il travaille en lien direct avec les médecins et pharmaciens, avec une réflexion sans cesse centrée sur le patient. On sait à quoi on sert et quelle est la finalité des marchés que nous passons. C’est très valorisant. » La polyvalence demandée à l’acheteur est une autre particularité. « L’achat est vu comme un tout et la liquidation des factures fait partie des responsabilités de la fonction », donne-t-il en exemple.

Un état d’esprit incroyable pendant la première vague

L’engagement sans réserve des équipes l’a également profondément marqué. Pendant la première vague, Guillaume Morand constate avec admiration le dévouement des agents qui se consacrent aux approvisionnements de manière spontanée, en travaillant le week-end et en annulant leurs congés. « Annecy faisait partie des premiers clusters. L’état d’esprit était incroyable. Je suis fier d’avoir travaillé à leurs côtés ».

Pour des raisons familiales, il quitte Annecy « la mort dans l’âme » pour revenir en région parisienne en juillet dernier. Le GHT Yvelines Sud lui propose un objectif motivant, celui de poursuivre la transformation de la fonction achat territoriale. « Communiquer sur le travail des achats, donner plus de visibilité à la direction générale grâce à des outils de pilotage, mieux intégrer les établissements parties dans la démarche font partie de la mission », résume Guillaume Morand, confiant : « la volonté politique est présente et je peux compter sur l’expertise de mes quatre acheteurs ».

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