Emmanuel Dudognon : Il faut répondre à la demande de souplesse et d’agilité

Arrivé en provenance du CHU de Brest, Emmanuel Dudognon a pris, en mai dernier, la tête de la direction des achats du CHU de Lille et du GHT Lille Métropole Flandre Intérieure. Il souhaite poursuivre le travail mené sur la sécurisation et la convergence des marchés et le fonctionnement par filière d’achat, tout en cherchant à simplifier l’organisation et les processus afin de mieux s’adapter à chaque établissement, quels que soient la taille et les besoins.

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Les achats du CHU de Lille attendaient leur directeur depuis un certain temps. C’est chose faite avec la nomination d’Emmanuel Dudognon, dont l’arrivée prévue en mars a été décalée en mai, en raison de la crise sanitaire. Titulaire d’un master 2 de management des établissements sanitaires et sociaux, Emmanuel Dudognon était, depuis 2016, à sa sortie de l’EHESP (directeur d’hôpital, 53e promotion : Denis Mukwege), directeur adjoint aux finances du CHRU de Brest.

 

Pour autant, la matière ne lui est pas inconnue : « Lorsqu’on aux travaille aux finances, on a forcément des liens avec la direction des achats. Et j’ai assuré l’intérim à la tête des services économiques du centre hospitalier Bretagne Sud lorsque j’étais élève-directeur », poursuit le trentenaire, « la thématique des achats m’a toujours attiré, d’où ce choix pour mon deuxième poste. » Le challenge à relever est de taille dans un CHU classé 2e meilleur hôpital public l’année dernière (classement Le Point) et l’un des plus importants GHT hexagonaux – Lille Métropole Flandre Intérieure – rassemblant dix établissements -puisqu’Emmanuel Dudognon porte la double casquette.

 

Faire le point sur 2 ans de fonction achat territoriale

 

L’un de ses premiers chantiers a été la réalisation d’une évaluation, toujours en cours, chargée de faire le bilan de deux ans de fonctionnement de la fonction achat territoriale. « Les équipes se sont beaucoup investies, beaucoup de choses ont été faites grâce au travail collaboratif qui a bien fonctionné. Mais il est temps aujourd’hui de faire le point et d’évaluer la performance de la fonction achat territoriale, analyser ce qui fonctionne ou pas, voir ce qui reste à accomplir et identifier les points sur lesquels il faut mettre l’accent », justifie le nouveau directeur des achats du GHT nordiste. À l’issue de cette radiographie, un plan d’action sera échafaudé cet automne et présenté aux dix directeurs d’établissements.

 

Un portefeuille d’achats de 700 millions d’euros

 

Le sujet des ressources devrait figurer au menu des échanges. « La question ne sera pas tabou », assure Emmanuel Dudognon. Partie de la direction des ressources physiques du CHU de Lille avec la direction des approvisionnements et de la logistique, la direction des équipements et la direction du patrimoine et des infrastructures, la direction des achats comprend actuellement une trentaine de personnes, répartie entre le service de la commande publique (une vingtaine de rédacteurs et de gestionnaires marchés) et le service achats proprement dit, constitué de 7 acheteurs responsables de filières, copilotées avec l’aide des établissements partie, « à quoi il faut ajouter les pharmaciens acheteurs rattachés à l’équipe de manière fonctionnelle », précise-t-il. Peu d’acheteurs métier donc, au regard de la charge de travail territoriale : 400 procédures et un volume d’achat de 700 millions d’euros. « La demande est telle que les sept acheteurs ne peuvent pas forcément donner suite à tous les projets », reconnaît-il.

 

Répondre à la demande de souplesse

 

Le nouveau directeur veut d’ailleurs « affiner » l’organisation. « Il faut parvenir à apporter plus de souplesse tout en maintenant la sécurité juridique. La récente crise sanitaire l’a encore démontrée : il y a une demande générale d’agilité et de simplification. » Emmanuel Dudognon en est persuadé : « le crédit accordé aux acheteurs passera aussi par cette capacité à répondre à ces attentes, quelle que soit la taille de la structure. Notre GHT comprend un éventail diversifié, de Bailleul, le plus petit, au CHU, dont le budget atteint 1,4 milliards. La fonction achat doit s’adapter à chaque établissement tout en conservant un cap commun, car il n’y aura pas de retour en arrière. » C’est pourquoi il veut insuffler une plus grande « culture relation/client ».

 

Changer de braquet

 

En parallèle, il souhaite aussi enclencher la dynamique de deux chantiers névralgiques : le contrôle de gestion des achats et le système d’information achat. « Le GHT doit se donner les moyens de franchir un cap. Priorité de la première phase, la sécurisation juridique a été atteinte bien qu’il reste du travail s’agissant de la convergence des marchés. Le fonctionnement par filière d’achat est bien entamé. Il faut aujourd’hui parvenir à changer de braquet pour que la fonction achat soit perçue comme stratégique ».

 

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