Un itinéraire étape par étape vers l’achat responsable

Parents du label « relations fournisseurs et achats responsables », la Médiation des entreprises et le Conseil national des achats ont la ferme intention d’élargir le cercle de la famille. Si 2200 organisations publiques et privés ont signé la Charte RFAR, première étape, seules 62 sont passées à la phase labellisation. Pour encourager bien d’autres à suivre leur exemple et s’améliorer progressivement, le label sera bientôt gradué en trois niveaux, en fonction de la maturité des pratiques.

« Embarquons le plus possible d’organisations, publiques ou privées, vers les achats responsables au meilleur niveau. Evidemment, l’étape finale, c’est le label. Mais il ne faut pas dire que c’est le label ou rien, parce qu’on en découragera un certain nombre. D’où cette idée de parcours national des achats responsables », a résumé Pierre Pelouzet, le médiateur des entreprises, hier, lors de la présentation de la nouvelle formule, au nombre des propositions faites au gouvernement au printemps dernier (lire notre article du 1er avril 2021).

La Charte, porte d’entrée actualisée

La porte d’entrée de ce cheminement reste la Charte, née en 2010 sous l’égide double du Conseil national des achats et de la Médiation des entreprises. Le document change de nom pour devenir « Charte relations fournisseurs et achats responsables ». Et son contenu (10 engagements) a été remis au goût du jour, afin de couvrir plus complètement le périmètre, aussi bien dans les domaines économique, environnemental, social que sociétal. D’autant qu’il ne s’agit plus seulement de contrôler ses externalités négatives. Mais aussi d’apporter une contribution positive à la société et à la planète.

Photo de famille des nouveaux signataires de la Charte le 13 octobre

Le 13 octobre, onze nouvelles structures ont adhéré officiellement à la Charte et rejoint les quelque 2200 signataires. Cinq côté public : la chambre des métiers d’Alsace, un office HLM, la communauté de communes Bernay Terres de Normandie, le CHRU de Nancy et le Resah.

« Cette charte a beaucoup d’utilité car elle nous permet de mobiliser l’ensemble de nos équipes autour d’un objectif d’achat responsable, totalement compatible avec la norme internationale », a expliqué Dominique Legouge, DG du Resah qui s’est aussi engagé dans la labellisation.

Graduation du label

La centrale d’achat hospitalière travaille actuellement plus particulièrement sur la prise en compte de l’impact territorial de ses achats, en termes économique, social ou environnemental. « Cela nous a conduit avec nos collèges d’UniHA à créer un consortium dont l’objectif est de mettre en place une politique d’achats commune qui vise à localiser la production des EPI en Europe, et si possible en France (lire notre article du 27 mai 2021) », a illustré Dominique Legouge.

La deuxième innovation du parcours, c’est la « graduation » du Label, également renommé « relations fournisseurs et achats responsables ». Car le sésame est exigeant, avec un processus de plusieurs mois et une évaluation réalisée par un organisme tiers. « Ce n’est pas une démarche hors-sol », a rassuré Jean-Luc Baras, président du CNA, parce qu’elle a été construite dès l’origine avec des professionnels de l’achat.

Inciter plus de structures à s’engager

Pierre Pelouzet © Ministère des Finances

Trois niveaux ont été imaginés : bronze, argent et or, en fonction de la maturité des pratiques. La définition de ces marchés est en cours. Le détail devrait être connu à la fin de l’année ou début 2022. « Le bronze, c’est je ne suis pas parfait, mais je peux montrer qu’une démarche est en marche, l’argent, c’est la confirmation d’un certain nombre de points, et l’or, c’est l’excellence », a schématisé Pierre Pelouzet. Et pour faciliter le démarrage, un autodiagnostic flash, utilisable par tous, sera bientôt disponible sur la plateforme Impact.

Ce cheminement par étapes a le soutien du gouvernement. « On veut un label inclusif, avec une capacité d’embarquement » et « une démarche progressive », a confirmé Mariella Morandi, conseillère d’Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable.

L’idée est évidemment d’inciter un plus grand nombre de structures à s’engager. Et d’agrandir le cercle des labellisés, au nombre aujourd’hui de 62. Une douzaine d’entre elles appartiennent au secteur public, notamment le ministère des Armées, la région Centre Val de Loire ou le Port autonome de Paris. Du côté de l’Etat, qui cherche à être exemplaire, l’objectif est ambitieux avec 80 % des achats labellisés en 2022. Déjà signataire de la charte, le ministère de l’Intérieur a, par exemple, décidé de franchir le Rubicon.

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