Matériel médical : le GCSMS Meuse s’engage dans l’économie circulaire

Regroupant une douzaine d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), le groupement de coopération sociale et médico-sociale Meuse, très engagé dans une démarche développement durable, joue la carte de l’économie circulaire. Plutôt que de jeter du matériel médical usagé, les établissements le cèdent à une entreprise solidaire qui se charge de le réparer et de le reconditionner. L’initiative a été distinguée par un Trophée Santé Achat dans la catégorie achat durable.

© Epictura / IgorVetushko

Né en septembre 2018, le GCSMS Meuse, regroupant une douzaine d’EHPAD, a aussitôt souhaité intensifier la démarche de développement durable. « Lors de la constitution du groupement, nous avons regardé dans chaque structure quelle politique RSE était appliquée. Plusieurs actions ont été menées, par exemple avec la mise en place de compacteurs pour les cartons, métaux, des bacs de compostage pour les déchets ménagers. Certaines structures se sont équipées de douchettes spécifiques pour économiser l’eau », illustre Christiane Hann-Arend, directrice de l’EHPAD Saint-Charles de Gondrecourt-le-Château et administratrice suppléante du GCSMS .

Mené avec l’aide d’un prestataire, un important travail a été entamé au sujet du gaspillage alimentaire. Une analyse a été réalisée, site par site, notamment en pesant, pendant une période de quinze jours, les restes des repas et les reliquats en cuisine. « On veut commander moins, mais acheter une meilleure qualité », résume-t-elle.

Recycler plutôt que de jeter

 

La rénovation de plusieurs sites et le déménagement de certains EHPAD dans des locaux neufs a posé la question des équipements stockés et inusités. « En général, on met toujours de côté des déambulateurs, des fauteuils ou des lits en se disant que cela pourra toujours servir en cas de besoin », constate Christiane Hann-Arend. L’économie circulaire apparaît alors comme une solution naturelle à laquelle adhère le groupement. « Nous voulons anticiper la réglementation, avant que des injonctions nous imposent de le faire », ajoute la directrice.  Contact est pris avec l’antenne de Toul d’Envie Autonomie, entreprise solidaire, dont la mission est de réinsérer des personnes éloignées de l’emploi, et qui travaille déjà avec le Conseil départemental de la Meuse.

Le prestataire collecte, trie et revalorise

 

Le prestataire est venu dans les structures inventorier et récupérer le matériel médical qui ne servait plus. A Gondrecourt-le-Château, la liste a été établie avec l’aide de l’ergothérapeute. L’EHPAD a ainsi donné par exemple une plateforme de pesée dont la réparation aurait coûté plus cher que le neuf. A charge pour Envie Autonomie de venir enlever le matériel, de faire le tri et, pour les produits recyclables, de les réparer, de remplacer les pièces usagées, de les nettoyer et les aseptiser puis de les tester, avant de les revendre. Les équipements irrécupérables sont valorisés par leurs soins par l’intermédiaire d’autres filières. 


Une opération gagnant/gagnant

 

Les EHPAD cèdent gratuitement le vieux matériel et ne touchent pas un centime sur la remise dans le circuit. « Cela ne nous coûte rien et nous permet de réaliser des économies car nos équipes n’ont plus à se préoccuper de transporter ces matériels à la déchetterie. Par ce biais, une démarche de prévention des troubles musculo-squelettique est mise en œuvre. Les personnels peuvent se consacrer à d’autres tâches, sur leur cœur de métier. Le temps agents, c’est aussi de l’argent », rappelle Christiane Hann-Arend.

Satisfaits de cette opération, les établissements programment de renouveler cette action en faveur de l’économie circulaire avec un autre prestataire, cette fois pour les meubles en fin de vie.  Cet engagement est ainsi porté par tous les adhérents du GCSMS Meuse.

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