L’Hôpital Foch va banaliser ses DASRI sur place

Alors qu’il produit 300 tonnes de déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) par an, l’Hôpital Foch a décidé de traiter ces derniers en interne pour les transformer en déchets classiques. De quoi éviter quantité de rotations de camions.

© Epictura

Au moment de changer d’activité, le président du transporteur de DASRI de l’Hôpital Foch confie que le modèle de son entreprise fondée sur des rotations de camions ne tient plus et qu’il réfléchit à une machine pour traiter et transformer les déchets sur place. À l’époque, la remarque interpelle l’établissement de Suresnes dans les Hauts-de-Seine.

Julien Lagarde

Aujourd’hui, l’établissement s’apprête à s’équiper d’une telle solution qui va nécessiter beaucoup de transport. « Dans un contexte où la pandémie a été vectrice d’explosion du volume des DASRI, on a vu une première limite de notre système actuel, un système classique qui consiste à faire récupérer et traiter ces déchets par un prestataire qui amène nos bacs quotidiennement sur un site soit pour incinération soit pour banalisation (technique qui traite ces déchets de sorte à pouvoir les éliminer par la filière des déchets ménagers, NDLR) », explique Julien Lagarde, responsable services généraux de l’Hôpital Foch.

« La crise a montré que cette solution n’est pas solide. Par ailleurs, en sept ans, le coût du traitement de ces déchets est passé d’environ 580 € la tonne à 700 €, voire plus en 2023 », calcule-t-il. « Un point douloureux » pour l’établissement qui produit quelque 300 tonnes de DASRI par an.

Une logistique gourmande en espace

Alors que l’hôpital Foch veut aller plus vite dans le déploiement de sa politique RSE portée par sa direction (lire notre article du 18 janvier 2023 ), Julien Lagarde s’est chargé de trouver un nouveau moyen de gérer les DASRI. Dès 2021, il consulte les fournisseurs dans le but d’évaluer la possibilité de traiter un gros volume quelque part sur le site. Il trouve finalement un industriel qui lui propose d’installer deux machines capables de désinfecter par micro-ondes à 110 °C, et dont les rotatives recracheront du broyat solide. Et ce sans eau.

Julie Swaenepoël

Pour accueillir les engins d’une emprise de 50/60m² au sol et de plus de 4 mètres de haut, la salle choisie est située au niveau du quai logistique, au – 6. « Il s’agit de notre zone d’évacuation habituelle », précise Julie Swaenepoël, directeur qualité, risques et logistique de l’Hôpital Foch, pour souligner la fonctionnalité du projet évitant de revoir le flux des bacs en amont. Seuls ces derniers vont changer, de volume, de matière et de couleur. Il faudra ensuite former seulement quelques personnes au pilotage la machine (via une console) et celles agissant dans la zone, puisque le système sera transparent pour les étages.

Un enjeu de taille

L’investissement se monte à 450 000 €. Un quart sera financé par l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (Ademe) qui a retenu l’initiative dans le cadre d’un appel à projets. Côté finances, le retour sur investissement sera rapide. « Nous allons diviser le coût par deux immédiatement », souligne Julien Lagarde. La solution, couplée à l’envoi des déchets banalisés à un incinérateur de Gennevilliers, alimentera une chaufferie, notamment à destination de HLM.

Avec ce nouveau système, qui devrait être opérationnelle au printemps après une courte période de rodage, l’hôpital met aussi fin aux évacuations par camion six jours sur sept. Les déchets, transformés au fil de l’eau, « seront ensuite évacués une à deux fois par semaine. Nous diviserons ainsi les rotations de camions par 3, voire 6, ce qui est intéressant en termes d’empreinte carbone », se réjouit Julie Swaenepoël. Cerise sur le gâteau, le transporteur demeure une entreprise employant des personnes en situation de handicap.

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