Le pari photovoltaïque du CH de Saint-Lô

Le centre hospitalier Mémorial France-Etats-Unis de Saint-Lô se lance dans l’autoproduction d’électricité. Il multiplie les endroits où installer des panneaux photovoltaïques. Objectif : fournir 20% de la consommation globale d’énergie de l’établissement.

© Epictura

« Nous voulons tirer parti du moindre rayon de soleil », explique Eric Vernier, directeur des services techniques, logistique et transition écologique du CH de Saint-Lô. Il doit lancer d’ici la mi-avril, deux appels d’offres pour installer et concéder l’exploitation deux outils de production d’électricité par panneaux photovoltaïques.

Le premier vise à transformer en éco-pâturage et champ de production électrique trois hectares de terrain au sud de l’hôpital. Pour cela, le futur attributaire du marché devra y monter un parc des traqueurs de soleil : entre 15 et 25 panneaux photovoltaïques, d’environ de 100 m2 chacun, fixés à une dizaine de mètres de hauteur pour éviter les ombres portées des bâtiments. Et tournant sur eux-mêmes pour suivre le soleil comme des tournesols et capter le maximum de lumière.

20 % de la consommation

Loïc Bertier

Ainsi, le terrain endosse une fonction agricole et les personnes âgées, dans l’Ehpad, situé à proximité, ne seront pas privées du bonheur de voir courir les moutons. Contrairement à ce qui se serait passé avec des panneaux photovoltaïques au sol. Pour disposer les traqueurs, le futur concessionnaire devra composer avec l’architecte des Bâtiments de France. L’hôpital de Saint-Lô est classé monument historique. « L’exploitant devra s’engager sur une certaine productivité dans la production d’électricité », ajoute Loïc Bertier, responsable développement durable auprès d’Eric Vernier.

Un second appel d’offres du même genre sera lancé avant la fin du mois, pour concéder, là-aussi, l’exploitation de panneaux placés sur le toit de l’Ehpad, sur des ombrières érigées dans les deux parkings, personnel et visiteurs, de l’hôpital (400 places) et sur un nouveau hangar à déchets plus grand qui celui existant actuellement.

Comparer le loyer de la concession au coût du kWh

Les deux concessions devraient fournir à l’hôpital 20 % de sa consommation globale d’électricité. « En pleine production, l’été à midi, la « centrale » produira même 100 % de la consommation instantanée de l’hôpital », indique Eric Vernier.

Eric Vernier

Ses calculs tiennent compte des économies d’énergies obtenues grâce aux travaux en cours, la réfection totale de l’hôpital d’ici 2025, isolation comprise. L’établissement devrait s’épargner ainsi 4 à 8 % des frais actuels de gaz pour le chauffage et l’eau chaude. Des économies malheureusement englouties dans les besoins nouveaux de l’hôpital, notamment du côté des équipements informatiques et numériques. « Tout le monde veut de l’image, observe Eric Vernier, ce qui consomme de l’énergie ». Une chaufferie au bois et un réseau de chaleur, portés par la ville, amélioreront peut-être le bilan énergétique mais seulement dans quelques années. En attendant la consommation électrique devrait rester stable.

Reste le coût de l’orientation prise avec cette nouvelle « centrale » de panneaux photovoltaïques. « En principe rien. C’est la première fois que l’hôpital s’engage dans une démarche de concessions. L’hôpital, qui consacre tous ses investissements au médical, ne porte donc pas dans celui-là. Mais c’est la grande question du coût final reste posée, admet Eric Vernier. L’objectif, c’est plutôt de réaliser une économie : le loyer perçu ou le coût du kWh photovoltaïque servi par les concessionnaires, inférieur à nos contrats actuels. Ils devront aux aussi s’y retrouver pour amortir les investissements de départ et couvrir leurs coûts d’exploitation et de maintenance. »

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