Clinique de l’Anjou : durable rime avec confortable

À Angers, la clinique de l’Anjou (374 lits, 700 salariés) a décidé de réorienter les investissements nécessaires aux audits de certification ISO 14001 vers l’augmentation de son confort hôtelier et de ses qualités d’établissement « vert ».

La suite privilège de la maternité © Clinique de l’Anjou

« Après douze ans, nous sommes rodés ». Soizic Ménard est responsable qualité et gestion des risques de la clinique de l’Anjou. En avril dernier, l’établissement a mis un terme aux procédures ISO auxquelles il souscrivait depuis sa création, en 2009. Trop contraignantes, trop chronophages, aboutissant à un audit ou un contrôle, interne ou externe tous les six mois. « Les process exigés sont ancrés en nous, ils font partie de l’identité de la clinique. Il nous paraît plus d’actualité maintenant de nous préoccuper du service hôtelier, d’en faire un axe stratégique et de viser, dans ce domaine aussi, une forme de certification, peut-être une labellisation ».

Chambre VIP à la maternité

La clinique veut améliorer l’accueil de ses patients et de leur entourage. D’abord par les repas qu’elle propose. Elle qui n’a jamais troqué l’assiette en céramique pour la barquette en plastique entend soigner leur contenu, ajouter des « petits plus, autre chose ». Qu’ils soient plus gourmands, qu’ils sortent de l’ordinaire, pour les accompagnants comme pour les patients, même s’ils sont déjà confectionnés à partir de produits locaux, de saison et sur place. Par ailleurs, la clinique veut aménager une chambre VIP à la maternité. Autre axe de progrès : le numérique et les connexions internet.

La clinique ne tourne pas le dos à sa fibre « écolo ». Elle l’a entretenue depuis toujours par le biais de la démarche ISO 14 001 à propos de ses politiques d’achats, du tri et du recyclage de ses déchets. Elle vient d’installer dix bornes de recharge pour voitures électriques sur son parking. « Le respect de l’environnement est évoqué à chaque entretien d’embauche et figure dans le tutorat suivi par tous les nouveaux salariés. Ce n’est pas un critère de sélection. Si la personne n’a pas la fibre écolo chez elle tant pis mais ici, elle respecte le fonctionnement qui va avec dans tous les espaces de la clinique. »

Six couleurs de poubelles

Il y a longtemps que la commande publique de la clinique privilégie ce qui respecte l’environnement. Depuis les grands travaux jusqu’aux produits d’entretiens. Elle a toujours évité le plus possible l’usage unique, grâce à une politique d’achats privilégiant la réutilisation ou le recyclage. La tenue des malades, comme dans celle des soignants, jusqu’à certains équipements de protection individuelle comme les blouses sont réutilisées. Les masques chirurgicaux sont recyclés, les gobelets sont en cartons recyclés et les touillettes de bois.

Des « gestes malins » sont affichés partout, à l’intention du public comme du personnel. Des poubelles de couleur trônent aussi partout : bleues pour le papier, jaunes pour les DASRI, vertes pour les biodéchets, blanches pour le carton, noires pour les ordures ménagères, grises pour la dernière poubelle un peu fourre-tout et pour les points de collectes des aérosols, des solutions hydroalcooliques (SHA), des crayons, des cartouches d’encre, des piles, des petits bouchons, des nourrettes -petits biberons en pastique du pôle mère-enfant. Ces sacs gris sont ouverts et triés à nouveau au centre de tri terminal des déchets.

30 correspondants DD

Soizic Ménard dirige 30 correspondants « développement durable » , 1 à 2 dans les 15 services de la clinique, qu’elle rassemble deux fois par an pour suivre les projets, observer les indicateurs de réussite. Un rapport est rendu une à deux mois par an au conseil d’administration de la clinique. Il suggère généralement de nouvelles idées.

Dernièrement des collectes particulières ont été créées à destination d’associations partenaires. La papèterie et les bouchons de bouteilles d’eau pour l’association Rêves qui se charge de réaliser ceux d’enfants gravement malades. Des déchets métalliques d’abord en provenance des blocs opératoires (lames, fils de bistouris, opercules d’emballage) puis de tout l’établissement (canettes, mobilier) vendus à un ferrailleur servent à acheter des jeux, des doudous, des tablettes numériques pour réduire le stress des enfants hospitalisés. Ils sont distribués en interne par des bénévoles parmi le personnel, soin et souci de l’environnement astucieusement réunis.

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