À Nice, Sainte-Marie reconstruit et rénove 30 000 m2

« Il faut déstigmatiser les hôpitaux psychiatriques ! ». Pour la directrice des établissements Sainte-Marie des Alpes-Maritimes, Stéphanie Durand, c’est l’un des objectifs poursuivis par la reconstruction de son site niçois, placée également résolument sous le signe du développement durable. La première pierre a été posée le 20 janvier.

 

© SCAU Architecture, Image Studio Alma

Il y a quelques jours était posée en présence de Christian Estrosi, maire de Nice, la première pierre du futur centre hospitalier Sainte-Marie, au nord-est de la capitale azuréenne. Reconstruire et réhabiliter un tel établissement en site occupé n’est pas une mince affaire. Portant sur une emprise totale de 30 000 m2, la reconstruction (20 000 m2) et la réhabilitation du site (10 000 m2), dont les bâtiments les plus anciens ont été édifiés il y a un siècle et demi, ne se termineront pas avant septembre 2025 pour sa première tranche.

La première tranche en 2025, la deuxième en 2027

(de gauche à droite) Alain Noziglia, président de l’Association Hospitalière Sainte-Marie et président du Fonds Sainte-Marie ; Christian Estrosi, maire de Nice, président de la Métropole Nice Côte d’Azur, président délégué de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur ; Stéphanie Durand, directrice des établissements Sainte-Marie Alpes-Maritimes © DR

Dans les cartons depuis plusieurs décennies, ce challenge de reconstruction a été validé par l’ARS en 2019 alors que le permis de construire a délivré en août 2022. La deuxième tranche se terminera deux ans après la première, avec 115 lits supplémentaires livrés fin 2027. Le montant de l’opération est estimé à 111 millions d’euros : « C’est un projet d’envergure avec 255 lits d’hospitalisation complète, détaille Stéphanie Durand, notre établissement est le principal opérateur en psychiatrie des Alpes-Maritimes avec 60 % des patients hospitalisés dans le département, de Menton à Cagnes-sur-Mer, englobant également tout l’arrière-pays ».

Et quand on sait que 50 % des patients de Sainte-Marie y sont placés en soins sans consentement, reconstruire et réhabiliter en site occupé demande une phase de réflexion préalable qui n’accepte pas l’approximation et ne laisse rien au hasard, à tous les niveaux. Une première preuve, très prosaïque, avec l’organisation des flux logistiques qui seront intégralement séparés des espaces communs avec la création d’une galerie technique souterraine, directement connectée à l’accès des livraisons et qui desservira chacune des unités.

Raccordement au réseau de chaleur urbain

Chef du projet de la reconstruction et directeur des services généraux par intérim, Philippe Brunetto entre dans le détail : « Pour ne pas nous compliquer inutilement la tâche et continuer notre activité de soins, nous allons procéder en deux temps et utiliser les bâtiments existants dont nous disposons pour y installer provisoirement des unités relais ». L’historique bâtiment central consacré à l’activité administrative sera conservé et réhabilité, alors que Philippe Brunetto confirme que, sur l’intégralité du site, une vingtaine de bâtiments seront démolis.

Lorsque la première tranche sera terminée, les 140 lits premiers lits seront opérationnels ainsi que les nouvelles installations logistiques : « La livraison du nouveau pôle énergie fera également partie de cette première tranche. Côté énergie, justement, le nouveau centre hospitalier sera vertueux, avec tout d’abord le raccordement au réseau de chaleur urbain déployé au nord de la ville : « Utiliser l’énergie fatale de la centrale d’incinération de l’Ariane permettra de chauffer l’intégralité de notre établissement, alors que 340 m2 de panneaux photovoltaïques installés en toiture assureront notre autoconsommation partielle à hauteur de 75 kW de puissance ».

Bâtiment durable méditerranéen

« Afin de créer l’établissement le plus écoresponsable possible, les concepteurs du projet ont choisi de l’inscrire dans la démarche “Bâtiment Durable Méditerranéen”, précise Philippe Brunetto, cette démarche est un référentiel porté par la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et, en partenariat avec l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), par l’association EnvirobatBDM.

© SCAU Architecture, Image Studio Alma

Le premier acte a lieu actuellement avec le concassage sur site des déchets de chantiers qui seront utilisés pour les remblais. La reconfiguration de l’hôpital Sainte-Marie sera l’occasion de faciliter l’orientation et les circulations parmi les services de l’établissement. Ce sera aussi l’opportunité de s’interroger sur l’espace dont chacun pourra bénéficier, et sur les liens qui vont se tisser entre ce lieu qui poursuit son histoire et tous ceux qui la feront vivre au quotidien : le personnel administratif, hospitalier, logistique, les patients ou les visiteurs.

Le choix de l’architecte de créer des patios intérieurs innovants et esthétiques permettra donc de se passer de barreaux aux fenêtres, ce qui participera fortement au bien-être des patients (lire notre article du 11 juillet 2022). Un bien-être souligné par la création de patios végétalisés qui seront agrémentés de végétaux et d’espaces de sociabilité permettant aux patients d’évoluer dans un environnement agréable, apaisé et intime. « Le jardin central sera intégralement repensé tout en gardant sa vocation d’échange et de lieu de vie emblématique du centre hospitalier, conclut Philippe Brunetto, en tout, notre nouvel hôpital offrira 5 000 m2 d’espaces verts dont une partie sera dédiée aux patios, de 150 à 400 m2, dont disposeront chaque service.

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