5,3 milliards d’euros € HT, c’est le chiffre donné par le gouvernement, s’agissant du montant des achats publics numériques en 2019, à la suite d’une demande du député de l’Ardèche Hervé Saulignac. Ce calcul a été obtenu partir de 5361 marchés recensés par l’Observation économique de la commande publique (OECP).
Les collectivités locales pèsent près d’un tiers des marchés passés (pour seulement 10 % du volume financier global), juste devant l’Etat et les hôpitaux, regroupés dans la même rubrique, avec 27 % des consultations mais 36 % des montants. 43,7 % des marchés ont été lancés par une catégorie fourre-tout, où l’on retrouve aussi bien les opérateurs de réseau (SNCF, Enedis, RATP) que les HLM, des EPIC et des agences ou encore les CPAM, magma représentant 53 % de la masse financière.
Ne pas confondre origine des acteurs et domiciliation
Inquiet du « manque de souveraineté technologique de l’Europe », le parlementaire avait surtout pressé le gouvernement de d’évaluer la part des « acteurs étrangers » dans ce total. Le retour est a priori rassurant : 98,4 % des titulaires de marchés sont « français » (pour 98,8 % des montants), et 1,1 % « européens ». Seul 0,5 % des fournisseurs est étiqueté « hors Union ». La proportion est peu ou proue la même concernant l’Etat qui a mené l’enquête en 2020, puisque 97,3 % de ses achats sont réalisées auprès d’entreprises tricolores.
Mais ces réponses sont biaisées puisque la « nationalité » du prestataire dépend en fait de sa domiciliation. Les filiales et bureaux de groupes asiatiques ou nord-américains basées dans l’hexagone sont donc ipso facto considérées comme françaises.