L’industrie des DM affectée par la pandémie

Le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (SNITEM) a dévoilé le 11 février les derniers résultats de son « Panorama de la filière industrielle des dispositifs médicaux » en France. Déjà fortement impacté par le changement des règles du marquage CE, le secteur n’a pas été épargné par la pandémie et les conséquences d’une « supply chain » bien plus compliquée. 79% des industriels interrogés annoncent arrêter la fabrication de certains produits.

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1440 entreprises recensées contre 1502 en 2019. Avec un nombre de salariés également en baisse, passant de 89 130 personnes à 87 690. Selon l’étude réalisée par le cabinet D&Consultants pour le compte du SNITEM, le bilan de santé 2021 des entreprises françaises du DM est moins brillant que les éditions précédentes (Lire notre article du 10 janvier 2020 ).

La filière, quasiment composée exclusivement de PME (93 %) et d’entreprises centrées sur le DM (91 %), connaît des turbulences. Si 63 créations d’entreprises ont été recensées, 126 ont disparu des écrans radar dans le même temps. Plus de la moitié (53 %) de ces dernières ont cessé leur activité, un tiers a été l’objet de rachat ou de fusion.

Certes, le chiffre d’affaires se maintient et progresse même légèrement, passant de 30,2 à 30,7 milliards d’euros. Néanmoins, pondère l’enquête, cette légère dynamique est essentiellement portée par les exportations.

Hausse des coûts liés aux matières premières et à la logistique

La pandémie et une « supply chain » compliquée ont réduit les marges et mangé de la trésorerie avec la nécessité de stocker. Le SNITEM a donné des exemples de l’explosion des coûts des matières premières : dans le pire des cas jusqu’à 88 % pour les matières plastiques, 200 % pour les métaux, 400 % pour les composants électroniques.

Toutefois, la mauvaise passe n’est pas que conjoncturelle. Interrogés, les industriels, à l’instar des panoramas des années passées, continuent de souligner plusieurs entraves à la mise sur le marché de produits : des prix trop faibles (notamment dans le cas d’innovations incrémentales), l’accès au remboursement trop long, sans oublier le nouveau processus de marquage CE, admis comme nécessaire, mais jugé trop alambiqué.

Focus sur la sous-traitance

Résultat : 79 % du panel (contre 70 % lors du précédent panorama) annonce rationaliser les gammes et stopper certaines références. Et 40 % des industriels indiquent avoir renoncé au lancement d’un nouveau DM en France.

Nouveauté, le panorama SNITEM apporte également un éclairage chiffré sur la sous-traitance du secteur, soit 650 entreprises (2,3 milliards de CA, environ 15 000 salariés), majoritairement là encore des TPE-PME (89 %), localisées à 95 % en France. La moitié des prestataires est concentrée dans 3 secteurs : la mécanique, la plasturgie et l’électronique. Autre donnée intéressante : les fabricants de DM s’appuient en moyenne sur 15 sous-traitants.

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