Télémédecine : un milliard d’économies potentielles à qualité de soins égale

D’après une récente étude de l’Institut économique Molinari, la téléconsultation et la télé-expertise pourraient faire économiser près d’un milliard d’euros par an en France, dont un cinquième au profit des urgences.

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Publiée au mois de janvier, l’étude signée par Pierre Bentata, professeur d’économie à l’ESC de Troyes pour le compte de l’Institut économique Molinari (IEM) cherche à objectiver les économies potentielles de la télémédecine, boostée par la pandémie après un démarrage plutôt poussif (moins de 10 000 actes par mois jusqu’à l’été 2019).

Une prise en charge précoce

Mais si le coronavirus a incité bon nombre de praticiens à changer leur fusil d’épaule, avec 4,5 millions de téléconsultations en avril 2020, ce volume a été divisé par quatre au cours de l’été suivant. Pourtant, la solution est parée de bien des vertus.

L’enquête de l’IEM constate que plus de 8500 études d’impact ont été publiées au cours de la dernière décennie, « faisant l’objet de 103 revues systématiques et méta-analyses ». La télémédecine accélère une prise en charge précoce, réduisant les risques d’aggravation d’une pathologie et par ricochet les hospitalisations. Elle facilite la coopération entre généralistes et spécialistes, permettant, lorsque le DPI existe, de transférer rapidement des données, de prendre conseil et d’orienter rapidement le patient vers des soins ad hoc.

Désengorger les urgences

Elle élimine aussi les visites inutiles et les déplacements. Et désengorge les services d’urgence. Pour l’étude, alors que la fréquentation des urgences a augmenté de 15 % en 4 ans, la téléconsultation pourrait être un instrument efficace pour inverser cette dynamique qui représente une dépense de 3,1 milliards d’euros par an.

Au final, l’étude chiffre ainsi à plus d’un milliard d’euros les économies annuelles qui pourraient être réalisées en France. Soit presqu’un tiers (293 millions) lié aux déplacements des patients, 467 millions nées de dépenses moindres relatives aux consultations de généralistes et de spécialistes et 284 millions au profit des services d’urgence.

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