Pour elle, c’est donc essentiellement de ce côté-là que ça risque de coincer, car même si les Ehpad sont parfaitement rodés pour les mesures à prendre en cas d’épisodes caniculaires, la prise en compte des mesures sanitaires dans le cadre du déconfinement va forcément se traduire par des investissements qui n’étaient pas prévus : « Dans la grande majorité des cas, seuls les lieux de vie sont climatisés et les investissements à réaliser sont lourds si l’on veut rafraichir l’ensemble des bâtiments ».
Climatisation et Covid
Dans le Val-d’Oise, au nord de Paris, Gilles Tixidor dirige la Résidence Arpavie d’Enghien-les-Bains. Il s’est retrouvé sous les feux de l’actualité début juin lorsque France 2 a diffusé au JT de 20 heures un sujet sur le casse-tête qu’allait représenter pour les Ehpad la préparation d’épisodes caniculaires alors que la page Covid n’est pas encore tournée. Il faut dire que le sujet était en or, puisque le directeur de cet établissement de 72 chambres n’a pas hésité à transformer le parking du personnel en salle de cinéma.
Un parking transformé en salle de cinéma
« Même si entre la salle de restaurant et nos salons d’étages nous disposons déjà de quatre espaces communs rafraichis, nous avons souhaité en créer un de plus pour respecter les mesures de distanciation physique, explique Gilles Tixidor, en sous-sol la température est de 18° et l’investissement n’a pas dépassé les 1 000 €. Finalement, ajoute-t-il, le plus difficile sera d’encourager les résidents à venir découvrir ce nouvel espace au sous-sol, du moins la première fois ».
Il a également mobilisé tous les ventilateurs et les climatiseurs individuels de l’établissement, mais les dernières directives ministérielles lui facilitent pas la tâche : « Nous devons éteindre les climatiseurs mobiles quinze minutes avant de pénétrer dans les chambres, mais avec les télécommandes, dit-il en souriant, ce n’est pas vraiment insurmontable… ». Depuis le début de la crise il s’est habitué à ce qu’il appelle “la culture du jour le jour” et sait s’adapter en temps réel à l’évolution de la situation : « Notre plan de sécurisation de reprise d’activité est validé, conclut-il, pour cet été, l’investissement le plus lourd sera certainement en termes de ressources humaines ».
Quand le thermomètre frôle les 45°
Dans le Vaucluse, Dina Rousseau a préféré prendre les devants. Directrice de deux Ephad situés dans le Comtat Venaissin, au nord d’Avignon, elle vient de prendre possession d’une vingtaine de climatiseurs mobiles. Impossible de faire l’impasse, bien évidemment, surtout après la canicule qui a frappé la région l’année dernière : « Le 28 juin 2019, un record de chaleur a été battu à quelques kilomètres d’ici, raconte Dina Rousseau, le thermomètre est monté jusqu’à 44,3° à Carpentras ! ». Et non loin de là, dans le Gard, le record de France était pulvérisé à Gallargues-le-Montueux où la température atteignait 45,9° !