Une centaine d’agents sur le terrain
Avant d’arriver à l’Hôpital Européen, Muriel Touboul assurait depuis 2002 la direction de la qualité, de la gestion des risques et des relations usagers à l’hôpital Saint-Joseph, ainsi que la direction de la recherche clinique depuis 2015. Issue d’une formation initiale en ingénierie de la santé et en affaires réglementaires, complétée par un M2 de direction des établissements sanitaires, elle explique : « C’est vraisemblablement ma formation en ingénierie de la santé m’a le mieux permis d’appréhender avec pragmatisme des situations parfois complexes, dit-elle, et celle que nous venons de traverser est un beau cas d’école ! ».
La direction des ressources matérielles de l’Hôpital Européen est en effet une grosse machine que Muriel Touboul définit comme le prestataire des services de soins : « Notre direction est très opérationnelle, explique-t-elle, entre les services techniques, le biomédical, l’économat, la pharmacie, la lingerie, l’hygiène hospitalière, le brancardage et la restauration, une centaine d’agents sont en permanence sur le terrain. Tous ont été très largement sollicités au moment de l’épidémie ».
Anticiper et rationaliser
Ses journées étaient rythmées par les réunions de la cellule de crise où tout était passé en revue : « L’état des stocks, les commandes en cours, les délais prévus pour les livraisons, les produits en rupture et les solutions de substitution à trouver ». Car à Marseille comme ailleurs, les tensions sont vite apparues : « Sur les médicaments d’abord, problématique anticipée par la pharmacie qui a su gérer stocks et réapprovisionnements avec une rigueur militaire. Très rapidement elles se sont également manifestées sur les produits de bio-nettoyage et les EPI, confie Muriel Touboul, ainsi, nous avons dû faire une croix sur les sur-blouses jetables ».
Partager les informations pour plus de cohésion
Les interactions avec sa collègue de l’hôpital Saint-Joseph étaient réguliers : « Nous partagions notamment les résultats de nos recherches fournisseurs ou les nouvelles pratiques que nous devions élaborer dans l’urgence ». Mais les échanges étaient parfois plus prosaïques : « Ainsi, Saint-Joseph nous a dépanné lorsque notre stock de pousse-seringues est devenu insuffisant, raconte Muriel Touboul, il en a été de même pour certaines références de matériel biomédical ».
S’il y a une leçon à tirer de la crise, c’est bien celle de la collaboration entre acheteurs et responsables des ressources matérielles : « Mais également, au sein même de l’hôpital, celle du partage d’informations qui doit être pérennisée ». Durant la crise, la synergie entre les différents services ressources de sa direction a été évidente : « Elle a trouvé tout son sens, relève Muriel Touboul, fédérer les agents des services ressource autour d’un pôle coordination, jouer un rôle d’interface, de suivi des budgets, c’est une philosophie commune avec la direction des ressources matérielles de l’hôpital Saint-Joseph. Cette logique fonctionnait au plus fort de la crise, alors il n’y a aucune raison que nous ne la pérennisions pas ».