La logistique, nouveau gisement de gains pour Phare

Pour relayer les traditionnels leviers de gains, le programme Phare investigue de nouveaux domaines, au premier rang desquels figure la logistique en raison de son fort potentiel. Le ministère veut accompagner les établissements volontaires pour étudier l’optimisation de la supply chain.

Responsable du programme Phare à la DGOS, Raphaël Ruano ne cesse de le répéter, les leviers classiques de l’achat vont de moins en moins contribuer à sa performance économique. Pour autant, les objectifs de gains prévus par le plan ONDAM continent de progresser. On espère 548 millions d’euros en 2020, 633 en 2021 et 740 en 2022. Parmi les nouveaux gisements figure la logistique, sujet sous-estimé mais cependant majeur puisqu’il impacte toutes les prestations des établissements, des soins jusqu’à la restauration.

Avec cinq enjeux en ligne de mire : la sécurisation des processus (définition d’un référentiel des bonnes pratiques logistiques, renforcement des outils avec les SI, l’automatisation et la dématérialisation et de l’expertise des logisticiens), l’optimisation du niveau des stocks (réductions du besoin en fond de roulement, de l’ampleur des dispositifs de stockage du GHT et des coûts de stockage associés, réduction du risque de rupture d’approvisionnement), l’amélioration des interfaces avec les fournisseurs (limitation du nombre de points de livraison), gestion de « bout en bout » de la distribution des produits, sans oublier l’amélioration de la qualité de vie au travail (gain de temps pour les équipes soignantes déchargées des activités logistiques)


Un potentiel de plus de 100 millions annuels


A l’occasion des journées de l’achat hospitalier de Montrouge le 27 novembre dernier, Raphaël Ruano a estimé – en se fondant sur une étude de 2014 réalisée par le SGMAP et la DGOS – que ce gisement pourrait s’élever à plus de 100 M € par an tous GHT et leviers d’action confondus (mutualisation territoriale, ajustement des stocks). A condition que la fonction soit mature partout en France. Ce qui n’est pas encore le cas, comme l’indique une enquête nationale menée en octobre auprès des établissements supports de GHT, même si nombre de CHU se sont équipées de plateformes depuis une quinzaine d’années. La logistique comprise au sens de « supply chain » est toujours en gestation. Sur 279 coopérations logistiques, seules 66 s’y apparentent. Cependant, l’idée se diffuse :  80 % des coopérations en projet intègrent une vision supply chain de bout en bout (approvisionnements, stockage et distribution).

C’est sans doute pourquoi les gains projetés en matière logistique dans le cadre du plan ONDAM ont été plafonnés à 26 millions d’euros par an à compter de 2020. Le responsable de Phare table sur une « approche pragmatique » en 4 points : mobiliser les établissements avec des gains rapides dégagés par une bonne gestion de stocks à iso-infrastructures, aller plus loin avec des structures volontaires « pour instruire des possibilités d’optimisation de la supply chain (moyens et processus) à plus grande échelle », solliciter les experts du secteur pour que les établissements puissent bénéficier des retours de pairs. Enfin capitaliser ces expériences et les essaimer.
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