Imagerie : un marché cousu main pour des installations sur mesure aux HCL

Dans le cadre d’un plan d’équipement ambitieux déployant un nouveau site de traitement et de nouveaux bunkers, les Hospices civils de Lyon ont installé, l’année dernière, une IRM Linac couplant radiothérapie et imagerie. Pour implanter ce nouvel équipement, il a fallu imaginer un montage atypique : le bâtiment construit pour l’occasion a fait l’objet d’un marché fournitures-conception.

©HCL-Elekta

Avec un 2ème site de traitement sur le groupement Est réunissant 2 « bunkers » et 1 appareil de radiochirurgie « GammaKnife » ainsi que l’extension du centre Sud pour y accueillir un 5ème bunker, le plan d’équipement radiothérapiques des HCL ne manque pas d’ambitions. Ni de moyens : 18 M€ sur quatre ans. Mais le « clou » de ce déploiement est assurément l’acquisition – pour la première fois en France – d’une IRM Linac, un équipement de radiothérapie guidée par IRM. L’histoire en était contée lors des 62èmes Journées d’études et de formation des ingénieurs hospitaliers de France organisées fin juin, à Paris.

Image et rayonnement simultanés

En associant un accélérateur de particules à un système embarqué d’Imagerie par résonance magnétique haut champ (1,5 Tesla), cet IRM est « le seul système capable de combiner simultanément l’émission de rayonnement d’un accélérateur de dernière génération et l’acquisition d’images d’une qualité équivalente à celle obtenue en radiologie », expliquait ainsi Otman Ettijani, responsable de comptes chez Elekta, la société conceptrice.

©HCL-Elekta

L’intérêt est immense : quel que soit l’organe concerné, une visualisation précise de l’anatomie possible durant le traitement, donnant la possibilité d’adapter celui-ci, à la fois en temps réel – au gré des mouvements des organes – et d’une séance à l’autre, en fonction de la réponse sur la cible et les organes à risque. L’association des deux systèmes performants ouvre donc la possibilité de traitements stéréotaxiques de haute précision, avec un repérage optimisé jusque dans des zones jusqu’alors inaccessibles, un dosage maximisé et l’ouverture potentielle à de nouvelles indications comme les tumeurs du pancréas.

Exigences spécifiques pour le bâtiment

 

Plan du bunker et cage de faraday © HCL-Elekta

Si l’IRM Linac bouscule la radiothérapie, elle en secoue aussi les installations habituelles par des exigences très spécifiques mixant celles d’une IRM à celles de la radiothérapie. Résultat : un bunker dont les murs et plafonds, épais de respectivement 150 cm et 160 cm de béton, sont traversés de réseaux techniques aux angles de pénétrations particuliers, 45° pour le tube de Quench destiné à éliminer cette vaporisation hypothétique d’hélium échappée de l’aimant de l’IRM et 30° pour la conduite d’eau glacée réservée au refroidissement du compresseur d’hélium…

Le tout sans oublier, bien sûr, la cage de Faraday, indispensable pour isoler la machine de toute fréquence extérieure susceptible de nuire à la qualité des images. « Même si 8 de ces dispositifs sur 10 sont installés dans des bunkers existants », comme tenait à le souligner Otman Ettijani, cela nécessite donc des adaptations, voire – idéalement – un bâtiment neuf.

Un montage atypique

©HCL-Elekta

C’est ce qui fut fait aux HCL, au sein d’un site dédié de 430 m2 construit sur deux niveaux (dont un niveau technique). « Pour garantir une parfaite maîtrise des interfaces fortes, atypiques et complexes, existant entre l’équipement et le bâtiment, le choix s’est porté sur un marché de fourniture d’équipement incluant le bâtiment avec l’équipementier pour mandataire de l’opération », a détaillé le chef du département investissements travaux des HCL, Valéry Brunel. Sur la base d’un « contrat de confiance » sériant des objectifs précis en matière de coûts, délais et qualité, Elekta a ainsi coordonné entreprise générale (Léon Grosse) et maîtrise d’œuvre pour le compte de l’établissement hospitalier, maître d’ouvrage et conducteur d’opération.

Le montage innovant n’a pas seulement permis de gagner en congruence. Par la fluidité distillée, il a également dopé le calendrier : « signé fin avril 2019, le marché de travaux de 4,2 millions d’euros s’est concrétisé par le lancement du chantier début décembre 2020 et s’est, malgré le Covid, achevé quatorze mois plus tard pour accueillir le premier patient en juin 2021 », s’est félicité Valéry Brunel. Depuis, une douzaine de patients y bénéficient chaque jour d’un traitement de pointe dont la haute précision a donc exigé une non moins haute technicité

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