EPI : le CH de Cholet lance ses propres productions

La logistique hospitalière montre, pendant cette crise, son inventivité et sa réactivité. Pour compléter les achats et les dons d’équipements de protection, le CH de Cholet a lancé, grâce à plusieurs partenariats, des circuits de fabrication. Un collectif de 45 bénévoles fabrique, depuis le 15 avril, des surblouses à partir de sacs de tri sélectif, un pressing local des tabliers imperméables et trois lycées de la région des visières.

© CH Cholet

« Le terrain a fait preuve d’une très grande réactivité dans tous les domaines. Heureusement que nous avons eu du répondant pour faire face à la crise », constate Joël Doumeau, directeur des affaires économiques et logistiques du centre hospitalier de Cholet. Moins frappée par la vague épidémique que d’autres établissements, l’hôpital a accueilli des patients Covid 19 venus de région parisienne.

Comme partout en France, le CH du Maine-et-Loire a demandé à ses acheteurs, en télétravail, de focaliser leurs énergies sur la recherche de sources d’approvisionnement. A charge pour eux de vérifier aussi les propositions émises par des intermédiaires de tout poil.  « Nous avons eu la possibilité d’avoir des contacts en Chine avec l’aide d’un parent, établi sur place, de l’un de nos médecins. La piste était assez bien sourcée mais finalement nous n’en n’avons pas eu le besoin. »


Des volontaires pour trier et vérifier les masques


Dans tous les services, on s’est retroussé les manches. Disposant d’un peu de temps en raison de la baisse des consultations, une équipe de volontaires, composée d’assistantes médico-administratives et d’une orthoptiste s’est chargée, lors de la livraison des stocks stratégiques de l’Etat, du comptage des masques FFP2, mais aussi de leur contrôle et du tri. « Elles ont vérifié la qualité, notamment la perméabilité. La date de péremption était parfois dépassée et certains masques dégageaient une odeur de moisi. » L’équipe s’est aussi assurée du bon état des dons. « L’entreprise Thalès installée à Cholet nous a par exemple offert plusieurs dizaines de milliers de masques, ainsi que des sur-lunettes ».


Fabrication de surblouses par 45 bénévoles


Et comme les achats, les stocks et les dons ne suffisaient pas, l’hôpital du Maine-et-Loire a su faire preuve d’inventivité pour les produits les plus en tension. Lancé auprès des entreprises notamment de l’agro-alimentaire, secteur important dans la région, un appel aux dons de surblouses n’a pas eu le succès escompté. Mais il a été cependant à l’origine de la création d’un atelier de fabrication installé dans les locaux de l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) vidé de ses étudiants en raison du confinement. 

© CH Cholet

« Les équipements de protection sont élaborés à partir de sacs de tri sélectif à la fois souples et solides, selon les caractéristiques demandées par notre service d’hygiène. Chaque surblouse nécessite deux sacs avec une découpe sur la base d’un patron et un assemblage au fer à repasser grâce à une technique rôdée », détaille Joël Doumeau.


Les équipements sont réalisés grâce aux efforts conjugués d’une part de l’Agglomération du Choletais qui fournit les sacs et, d’autre part, d’un collectif de 45 bénévoles. « La production en série a démarré le 15 avril après-midi. L’objectif est de sortir 2000 pièces par jour. Notre consommation optimale oscille autour de 2800 surblouses par jour, et pourrait passer à 4000 si la situation venait à s’aggraver. »


Fourniture de visières par trois lycées


Mais ce n’est pas le circuit d’approvisionnement local que l’hôpital a démarré puisqu’un pressing vendéen voisin lui procure des tabliers imperméables. Là encore, l’initiative fait suite à un appel du CH de Cholet. « On cherchait à trouver du film imperméable de vêtements. Cette entreprise qui avait interrompu son activité en raison du confinement a adhéré à notre idée et a proposé de confectionner les tabliers, avec une production de 2700 unités par jour ».

© CH Cholet

Un autre partenariat avec trois lycées a débouché sur la fabrication totalement gratuite de visières, « par le biais de l’inspection académique qui a contacté ces établissements, dont l’un est spécialisé dans la filière textile et mode et dotés de matériels capables de réaliser ces équipements », précise le directeur des affaires économiques et logistiques.

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