Le CHU du Mans a la mission de superviser les stocks d’Etat en matériels sanitaires contre le Covid-19 pour le département de la Sarthe, en particuliers les masques. Pour l’aider dans cette tâche, et aussi gérer ses propres stocks, l’Armée lui a prêté de deux de ses sous-officiers, spécialistes en logistique et en approvisionnement. Tous les deux appartiennent au 2ème régiment d’infanterie de marine (RIMa), installé au camp d’Auvours, situé à une dizaine de kilomètres du Mans.
Ce soutien a été décidé par la cellule de crise réunie autour du préfet de la Sarthe dans le cadre de l’opération « Résilience », au cours de laquelle les forces armées prêtent main forte à la société civile dans la lutte contre la pandémie. Elles s’y emploient notamment par un soutien logistique aux services publics qui en ont besoin. L’une des compagnies du 2ème Rima est justement spécialiste du sujet.
Des demandes multipliées par 20
© ministère des armées/EMA
« En temps ordinaire, nous sommes cinq à travailler sur notre plateforme logistique, indique Nicolas Kieffer, ingénieur coordinateur des fonctions logistiques du centre hospitalier du Mans. Mais les demandes des services en masques, surblouses, charlottes, lunettes… ont été multipliées par 20. Nous sommes débordés. Rien qu’en masques, l’hôpital en réclame 30 000 par semaine en ce moment. Nous devons gérer les arrivages, réduits jusqu’ici. L’autre urgence est de reconstituer, en relation avec le service achat, les stocks de tous les produits à usage unique, de première importance dans cette crise, et qui ont fondu comme neige au soleil. »
C’est à cette tâche qu’a été affecté l’adjudant Philippe, responsable de gestion logistique au 2e RIMa. Depuis qu’il est arrivé fin mars, il gère particulièrement une quarantaine de références de ces produits critiques.
Organiser le réseau de distribution
L’autre sous-officier, le sergent Simon, a la charge de la distribution des stocks de matériels qualifiés de « stratégiques » dans la Sarthe dans la lutte contre le Covid-19. Masques chirurgicaux et FFP2, blouses, charlottes et autres équipements de protection…, ce sont au total plus de 120 références de produits à livrer à tous les établissements de santé.
En matière de masques, comme partout, l’Agence régionale de santé (ARS) décide des dotations de chaque établissement. Mais, c’est au sergent Simon, pour l’hôpital, que revient d’organiser leur réception, leur contrôle, le reconditionnement en vue de leur livraison et d’organiser les circuits de distribution. D’identifier en particulier les centres collecteurs par zone (souvent les hôpitaux locaux) où les différents établissements, pour personnes âgées (EHPAD), pour personnes handicapées, établissements de santé mentale (EPSM) etc, peuvent venir se fournir.
Affectés au CHU jusqu’à la fin de l’épidémie, les deux sous-officiers, qui resteront au CHU « apportent leur expertise et leurs savoir-faire en situation de crise, situation pour laquelle ils sont formés et entrainés », précise le ministère des Armées. « Est-ce parce qu’ils ont une culture du collectif qui aujourd’hui est également très forte dans l’hôpital ? Est-ce en raison, tout simplement, de leur compétence particulière de militaires ? Ils se sont très vite intégrés à notre équipe », constate Nicolas Kieffer.
