Une plateforme logistique mutualisée dans le Morbihan

À Vannes, le projet de plateforme logistique territoriale porté par le groupement hospitalier Brocéliande Atlantique a été retenu en novembre dernier par la DGOS à l’issue de l’appel à candidature lancé en juin 2020. Un projet ambitieux de centralisation des stocks et des approvisionnements qui passe notamment par la réaffectation des surfaces libérées dans les établissements, la diminution des stocks immobilisés, la mise en place d’une politique logistique commune, la mutualisation des outils logistiques, informatiques et de transport.

Le magasin actuel du CH Bretagne Atlantique

Le groupement hospitalier Brocéliande Atlantique (GHBA) s’inscrit dans le mouvement impulsé par le ministère pour dynamiser la logistique hospitalière. « Que le programme Phare s’ouvre à l’optimisation de la logistique est une bonne nouvelle, explique Thomas Maréchal, directeur des achats, des équipements, des fonctions logistiques et hôtelières du GHBA, et savoir que notre projet fait partie des dix qui ont été retenus sur la cinquantaine qui étaient en lice est une grande fierté pour nous, car c’est un travail collectif ».

Surface de stockage éclatée

Thomas Maréchal

La candidature déposée par le GHBA porte sur l’étude de faisabilité d’une plateforme pharmaceutique et logistique de territoire qui s’inscrit dans le cadre d’une réflexion globale sur l’état de ses hôpitaux et de leurs réserves : « Nous sommes dans une démarche d’optimisation des flux logistiques, confie Thomas Maréchal, et c’est parce que nos sept établissements ont des configurations très différentes que la plateforme que nous souhaitons créer à Vannes va nous permettre d’améliorer nos protocoles et nous inscrire dans une logique territoriale de mutualisation des ressources logistiques ».

 

Une logique qui apparaît aujourd’hui indispensable pour gagner en efficacité. En effet, sur les trois principaux établissements du groupement (Vannes/Auray, Ploërmel et EPSM) on compte pratiquement 10 000 références stockées réparties dans six magasins différents. Une surface de stockage qui approche les 3 500 m2, mais qui est éclatée et complexifie l’approvisionnement de plus de 330 points de livraison. Le nombre de flux hebdomadaires, lui, varie de 21 à 414 selon les magasins ! Autant dire que la plateforme territoriale mutualisée n’est pas un luxe…

Des établissements très hétérogènes

Les sept établissements du GHBA sont très hétérogènes, du centre hospitalier de Vannes, l’établissement support, au centre hospitalier de Belle-Île-en-Mer, seul établissement insulaire de France métropolitaine à être rattaché à un GHT situé sur le continent : « L’approvisionnement de ce centre hospitalier n’est pas commode, convient Thomas Maréchal, il nous faut donc prendre en considération des situations très particulières et conduire en mode projet l’étude qui débouchera sur la création de notre plateforme territoriale pharmaceutique et logistique ».

Marine Paboeuf, cheffe de projet opérationnelle et co-pilote de la fonction achats territoriale du GHBA, a réuni autour d’elle une équipe projet de huit personnes : « La composition pluriprofessionnelle du comité opérationnel projet permet une large représentation des différents métiers concernés ainsi que celle des établissements intégrés au projet, tous ont été associés à la rédaction de la réponse à l’appel à candidature de la DGOS et se réuniront aussi souvent que nécessaire pour faire le point sur l’avancée du dossier qui s’inscrit dans la dynamique de notre schéma directeur immobilier et architectural ».

Un schéma à étapes successives

Le projet est envisagé comme un schéma à étapes successives. Ainsi, tous les établissements du GHBA travaillent depuis septembre 2016 à la construction du collectif territorial, en particulier dans le domaine des achats et de la logistique hospitalière : « Officiellement créée en janvier 2018 grâce à différents soutiens méthodologiques du Resah mandaté par la DGOS, notre fonction achats poursuit sa montée en charge progressive, dit Thomas Maréchal, les acteurs de cette fonction achats sont également fortement impliqués dans la question des approvisionnements et des flux logistiques inter-établissements ».

Le magasin du CHBA aujourd’hui

Pour l’équipe projet, il s’agit de mutualiser une partie de leurs ressources logistiques et regrouper dans des locaux communs leurs magasins pharmaceutiques et généraux. « À terme, le projet consistera à créer une plateforme regroupant les PUI de territoire, un magasin général, des bureaux administratifs pouvant accueillir les fonctions achat territoriales du GHBA, dont les acheteurs, les gestionnaires approvisionneurs et les pharmaciens ».

Informatisation et robotisation

Pour Thomas Maréchal, les enjeux sont particulièrement importants : « L’informatisation des process de commandes, de gestion des stocks centraux, des réserves déportées, de distribution des livraisons dans les services ainsi que les intégrations automatiques des mouvements dans les outils de gestion est indispensable à la rationalisation des approvisionnements et des coûts associés », explique-t-il.

« La robotisation des dispensations pharmaceutiques et des préparations des piluliers est également un axe de réflexion à intégrer au projet pour sécuriser les process d’approvisionnement, mais aussi pour permettre aux pharmaciens de mieux se réorienter vers leur cœur de métier ». Le livrable du CHBA devrait être bouclé en décembre. Il permettra alors de lancer alors un chantier de plusieurs années. La plateforme mutualisée pourrait être opérationnelle d’ici cinq ans.

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *