Pharmacie nouvelle génération à l’hôpital du Mans

Bâtiments reconfigurés, flux en « marche en avant », méthode plein-vide pour les commandes, automates de dispensation globale et individuelle nominative : l’hôpital du Mans vient de presque tout moderniser en même temps dans sa pharmacie.

© CH Le Mans
De Brest, Rouen, d’ailleurs encore en France, quatre cents professionnels se sont déplacés pour assister, le 27 novembre dernier, à l’inauguration de la nouvelle pharmacie à usage intérieur (PUI) de l’hôpital du Mans. Trois ans de préparation, un an et demi de chantier, 7 millions d’euros de travaux (dont 2 pour les équipements) la modernisation est d’ampleur. « Tout revoir ainsi d’un coup a quelque chose d’exceptionnel », souligne Nicolas Kieffer, ingénieur coordinateur des fonctions logistiques à l’hôpital du Mans.

Un seul niveau

D’abord le lieu. La pharmacie n’a pas changé de place. Elle occupe toujours le même secteur C de l’hôpital mais son activité est ramenée sur un niveau du bâtiment au lieu de trois. Et elle a été agrandie. La surface globale d’opération de la PUI passe de 1700 à 2500 m2.

En amont de la pharmacie – autre changement majeur – l’hôpital passe aux commandes de médicaments par la méthode du plein-vide. Cette petite révolution connaîtra une nouvelle étape en 2021. Un réseau pneumatique fera l’objet d’un nouvel investissement pour l’envoi de médicaments en urgence.

La pharmacie, aidée par ses locaux reconfigurés, a complètement repensé ses flux. Ils s’effectuent en « marche en avant » : réception, stockage, préparation, consolidation, distribution en un seul mouvement, sans retour en arrière, jusque dans les services, avec les livreurs, en camionnettes qui montent dans les étages.

Temps libéré dans les services

Jusqu’ici, toute la préparation des médicaments et des solutés, se faisait à la main. Dorénavant, deux robots s’en chargeront, salués à l’inauguration comme d’avant-garde. Ce sont d’une part un Becton Dickinson pour la dispensation globale, d’autre part un Swisslog pour la dispensation individuelle nominative.  Tous les deux sont sous garantie pendant un an et font l’objet d’un contrat de maintenance avec les fournisseurs pour la suite.L’hôpital n’a pas lancé de marché en propre pour les acheter. Il est passé par la centrale d’achat du Resah.

La tâche des préparateurs évolue donc, déportée de la manipulation vers l’informatique – en ce moment le paramétrage du robot de dispensation individuelle – et le contrôle du travail des automates.

Le temps libéré à la dispensation générale par le premier, va permettre à la pharmacie de prendre en charge, avec l’aide du second, la dispensation individuelle nominative effectuée jusqu’ici dans les services. L’arrivée des automates ne supprime pas d’emplois à la pharmacie. Les quatre préparateurs se partageront le travail en deux postes et demi au robot de dispensation générale et un poste et demi à l’automate de dispensation individuelle. Bientôt, 1700 anneaux individuels de médicaments pour les 1700 patients de l’hôpital seront acheminés vers les services.

C’est le grand apport de la nouvelle PUI. « Les gains vont être multiples. Je pense entre autres à la diminution des efforts physiques demandés aux préparateurs mais celui-là, le temps gagné dans les services est a priori énorme. Nous allons d’ailleurs le mesurer au sein d’un service-pilote, celui de gastro-entérologie », indique Anne-Lise Tesson Lecoq, pharmacienne, directrice de la PUI et en charge de sa réorganisation depuis le début. Le remplissage des piluliers prenait une heure et demie en moyenne, chaque matin dans chaque service.

Conception étendue de la PUI

Avec ses nouveaux automates, la pharmacie part de zéro. Pour le moment, seul le premier fonctionne depuis le 17 septembre. Pour le second, qui commence par découper les boîtes de médicaments en vue de les répartir malade par malade, les apprentissages sont encore en cours. Mais la nouvelle pharmacie n’est pas en retard.  « Nous avons construit de nouveaux locaux, revus tous nos process. Nous aurons accompli cela en cinq ans, un délai relativement court », estime Anne-Lise Tesson-Lecoq.

D’autant que la nouvelle PUI, dans son nouveau format, assume quelques tâches annexes. Par exemple, la fourniture des traitements pour essais cliniques. Elle a aussi aménagé une officine en interne pour un service de proximité aux pharmacies de centre-ville. Avec des commandes gérées aussi par son robot de dispensation globale. Dans une zone particulière, elle gère aussi les aides techniques. Une conception finalement élargie de la PUI d’aujourd’hui.
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