Le logipôle du GHT Rance-Emeraude sur les rails

En 2027, l’hôpital de Saint-Malo, reconstruit à neuf, s’appuiera sur une base logistique nouvelle desservant le groupement territorial comprenant aussi les hôpitaux de Dinan et de Cancale. Pour la concevoir, l’analyse de tous les flux a été fine et l’automatisation y sera maximale.

© Luna Collin/CH St-Malo

Dijon, il y a quelques années, Toulouse, Montpellier, Nancy…. Saint-Malo aussi aura bientôt son logipôle, à la pointe du service logistique hospitalier rendu à des équipes soignantes et aux patients.

C’est prévu pour 2027. Le programme technique détaillé en est à sa relecture dans les services : achats, finances, services techniques…Avant qu’un assistant à maîtrise d’ouvrage rédige le dossier d’appel d’offres pour lancer l’appel à candidature auprès des architectes.

Le dernier mètre

Le bâtiment sera livré un peu avant le nouvel hôpital, placé à côté de lui, comme aujourd’hui. Le lieu d’implantation définitif est encore en discussion mais ce sera ailleurs que le site actuel de Broussais, inondable.

Le logipôle sera un bâtiment de type industriel d’une surface de 10 000 m2. « Alors que les services logistiques hospitaliers se préoccupent surtout, en général, de cheminements, le logipôle permettra de travailler sur la logistique du dernière mètre », s’enthousiasme Johann Sauvêtre, coordinateur logistique du GHT Rance Emeraude.

Stéphane Deschamps

Pour ce faire, un travail minutieux d’analyse des flux de l’ensemble du GHT a été accompli. Les opérations effectuées par les soignants, le temps qu’ils y passent ont été recensés. « L’enjeu était de repérer les limites de l’organisation actuelle : voir ce qui ne marchait pas ou seulement à demi », explique Stéphane Deschamps, directeur du « Grand projet » du GHT Rance Emeraude, dessein doté d’un budget de 450 millions d’euros.

 

Schéma général partagé

© Luna Collin/CH St-Malo

Elle est le résultat de l’histoire. L’hôpital de Saint-Malo a 50 ans, celui de Cancale 15. Il sera conservé mais celui de Dinan subira une rénovation lourde. Ils ont, chacun, leur stratégie logistique. « Toute notre réflexion a visé à définir une nouvelle fonction logistique d’ensemble autour du logipôle, établissement central qui, de ce fait, améliorera notre bilan carbone, mais qui, surtout, visera à débarrasser les soignants de la logistique », poursuit-il.

« Comme dans tous les hôpitaux, la grosse difficulté, c’est de dépasser les cloisonnements, ce qui fait que l’information circule mal, la succession difficile des étapes depuis le passage de la commande à la livraison. C’est ce sur quoi nous avons travaillé pour aboutir à un schéma partagé par tous les services. A ce programme, s’ajoutent les nouvelles réponses à apporter aux préoccupations environnementales », ajoute-t-il.

Comme les grandes plateformes logistiques commerciales

Johann Sauvêtre

Le logipôle sera organisé différemment des entrepôts d’aujourd’hui. « L’espace de réception sera plus grand. Les marchandises y seront déballées, contrôlées, dispatchées, obéiront immédiatement à un parcours de distribution pensé pour l’optimisation des flux et du coût des flux, comme de grandes plateformes logistiques commerciales. En cela, nos entrepôts vont se professionnaliser. Nous optimiserons aussi nos stocks et nos surfaces de stockage », indique Johann Sauvêtre.

Le service rendu par le logipôle se fera au plus près des besoins : livraison de simples plats ou de plateaux-repas selon les attentes des patients, de sachets ou d’assemblages de médicaments en fonction des personnes. En transitant dans de « justes espaces » de stockage dans les services », précise Stéphane Deschamps.

La technologie jouera un rôle accru. Un réseau de distribution pneumatique verra le jour. « La pharmacie et les labos ont besoin de faire circuler documents, éprouvettes et flacons plus de 50 fois par jour », plaide Stéphane Deschamps. Le logiciel de gestion des stocks (WMS) existant déjà à la pharmacie et aux laboratoires sera généralisé.

Robots et drones

L’équipe de pharmaciens, de cadres de santé, d’aides soignants qui a imaginé les flux associés au futur pôle logistique © Luna Collin/CH St-Malo

Les transports de matériel se feront le plus possible par automates, AGV, robots de dispensation de médicaments, robots porteurs. « Les AGV ramèneront les déchets après avoir distribué les chariots-repas », met en avant Stéphane Deschamps. Il s’attend aussi à ce que cette informatique, omniprésente, s’appuie à l’avenir sur les ressources de l’intelligence artificielle. Des drones feront leur apparition pour servir des établissements éloignés, en commençant par les hôpitaux de Cancale et de Dinan mais aussi leurs EHPAD.

L’organisation humaine de cette nouvelle logistique n’est pas encore arrêtée mais la logistique d’étage y tiendra une place importante. « Nous allons continuer de travailler sur ces aspects. Notamment avec les architectes, souligne Stéphane Deschamps. Pour le moment, ce que tout le monde attend, ce sont des plans pour pouvoir se projeter dans le fonctionnement concret de tous les jours ». C’est en avril que le jury de l’hôpital choisira les finalistes du concours d’architectes.

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