L’architecture du futur CHU de Nantes adaptée à la logistique

Le futur CHU nantais formera un nouveau quartier, en bordure de Loire, composé d’une douzaine de pavillons de spécialités reliés par des passerelles, soumis, en général, à des fonctionnements très horizontaux. Le souci de la logistique a inspiré sa conception.

© LMNB/Studio Art&Build Architects Pargade Architectes Artelia Signes Paysage

Dévoilé en 2014 par le cabinet d’architectes ArtBuild, le futur CHU de Nantes a été repris l’an dernier par les équipes du cabinet Patriarche. Pour la maîtrise d’œuvre d’exécution seulement. Les travaux débutent en ce moment, ouverture prévue, en 2027 (lire notre article du 24 janvier 2022 ).

« Notre programme, pour le concours d’architecte, remonte à 2011. Ensuite, nous avons beaucoup travaillé les avant-projets sommaire et définitif. Les plans ont été revus jusqu’en 2017. Le Covid nous a inquiétés mais la structure en pavillons, fournissant de nombreuses entrées et sorties, permet de bien distinguer les flux, nous n’avons rien changé », explique Guillaume Catoire, ingénieur des travaux au CHU, en charge de l’opération.

Spécialités en vertical, fonctions à l’horizontal

© LMNB/Studio Art&Build Architects Pargade Architectes Artelia Signes Paysage

Le futur CHU ne sera pas à l’étroit en bord de Loire sur la friche des industries liées, entre autres, aux anciens chantiers navals. Il constituera un nouveau quartier avec ses commerces en rez-de-chaussée et autour d’une allée-jardin. Il s’étendra sur 10 ha. C’est pourquoi il est composé d’un grand nombre de bâtiments, treize au total, peu hauts, six étages seulement. Ils seront reliés par des passerelles, situées le plus souvent au 1er étage mais aussi au 2ème et au 3ème.

« Les activités, type spécialités médicales, sont réparties en verticalité, dans les différents pavillons. Les fonctionnalités par plateaux, comme les 57 blocs opératoires réunis en un seul tenant, résume Guillaume Catoire. Ce croisement est intéressant. De plus, il est prévu de moins en moins de circulation dans les étages à mesure que l’on monte. Ainsi un grand parking occupera le sous-sol avec dépose rapide des patients, les consultations se feront au rez-de-chaussée, l’ambulatoire au 1er étage, les hospitalisations dans les étages au-dessus. »

La logistique à mi-hauteur

De grands plateaux de bureaux seront aménagés au même étage, comme pour les blocs, de façon à favoriser le mélange des disciplines et des personnels, en particulier les médecins et les chercheurs, fondement d’un établissement hospitalo-universitaire.

Le 2ème étage sera, lui, consacré à la logistique pure. A mi-hauteur du bâtiment afin de réduire les distances à parcourir. Pour la distribution des arrivages du linge, des repas, des médicaments, du matériel biomédical. Et le retour des armoires de vaisselle, des déchets, du linge sale qui arrivera par réseau pneumatique.

Cuisine et blanchisserie extérieures

Ces flux arriveront ou repartiront des quais du sous-sols par des ascenseurs spécialisés. Ils nécessiteront toujours du transport. En provenance de la cuisine qui demeure au même endroit qu’aujourd’hui, à 3 km de là, même si elle sera reconstruite d’ici 2027. De la blanchisserie, installée, elle aussi à cet endroit-là.

Pierre Nassif

C’est à ce 2ème étage que rouleront aussi les AGV. Leur achat sera lancé au dernier moment pour profiter des dernières technologies. « La distribution se déroulera, en complément, par des logistiques d’étage. Les soignants se verront ainsi libérés de certaines tâches, pour la qualité de leur vie au travail, ajoute Pierre Nassif, directeur de la logistique et de la supervision du nouvel hôpital (lire notre article du 17 mai 2022 ). Nous recensons en ce moment ces flux fins qui conditionnent effectivement la vie des services. »

Réseau de chaleur urbain et électricité de quartier

Parmi les décisions à prendre figurera l’achat de nouveaux robots, comme le CHU en dispose déjà pour le transport de ses endoscopes. Ils seront inclus dans les achats de matériels, peu avant la livraison du bâtiment. Le futur CHU utilisera, côté énergie, la géothermie et se raccordera au réseau de chaleur urbain. Ces deux sources d’énergie recyclable lui permettent de réduire la puissance de sa chaufferie de secours. « Dimensionnée pour couvrir 50 % de nos besoins au lieu des 150 % qui auraient été notre obligation sans cela », indique Pierre Nassif.

© LMNB/Studio Art&Build Architects Pargade Architectes Artelia Signes Paysage

Du côté de l’électricité, une bonne partie des toits (2500 m2) seront recouverts de panneaux photovoltaïques, via une mise à disposition à un exploitant. C’est inscrit au permis de construire. Ils appartiendront à un ensemble de quartier de 10 000 m2.

« Cette mutualisation nous évite d’investir », précise Pierre Nassif. Parce qu’il est chargé de la construction d’un nouveau CHU, le directeur logistique va éviter quelques tracas du premier plan de réduction des consommations d’énergie exigé par le « décret tertiaire ». Les moins 40 % d’ici 2030 sont déjà acquis du fait de la reconstruction.

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *