GHT Var : les équipes achats et logistique sur le pont

Comme tous leurs collègues dans le pays, acheteurs et logisticiens du GHT du Var s’adaptent en temps réel aux évolutions de la situation. Ce qui était valable la veille ne l’est déjà plus le matin suivant et il leur faut être capable d’anticiper, prévoir l’imprévisible, tenter d’avoir toujours un coup d’avance quand c’est possible. Du directeur au magasinier, tous sont mobilisés pour accompagner les soignants.

© Epictura / Olivier26
Réorganiser notre logistique ? « Ce n’est pas vraiment la bonne formulation, corrige Thibaud Arnauld des Lions, directeur des achats du GHT azuréen, car nous l’adaptons en permanence à l’évolution de la situation ». Autant dire qu’actuellement il faut être réactif : « Dire que c’est complexe serait bien en dessous de la réalité, constate-t-il, on devrait plutôt parler d’une situation de crise majeure, mais nous ne sommes pas les plus à plaindre car, ici, contrairement à nos collègues de l’Est de la France, nous avons eu quelques jours de plus pour nous préparer ».

Stratégie départementale de prise en charge des patients

Ainsi, à l’échelle du groupement hospitalier de territoire du Var, il a fallu anticiper la montée en charge, gérer les flux de tri, ajuster les dotations et les approvisionnements. Mais aussi revoir l’organisation des infrastructures : « Une stratégie départementale a été déclinée concernant la prise en charge des patients relevant de la réanimation qui permet de multiplier par 2,5 les capacités d’accueil en service de réanimation ; l’activité opératoire programmée a été suspendue pour ne prendre en charge que les urgences et les opérations qu’il n’est pas possible de reporter. Ainsi, au centre hospitalier de Toulon, par exemple, nous avons notamment fermé 10 des 14 salles d’opération, installé la réanimation polyvalente classique en salle de réveil, dédié les locaux de la réanimation et de l’USC à la prise en charge des patients COVID-19 ; la capacité totale de réanimation a été portée dans un premier temps de 16 à 32 lits et 8 lits supplémentaires pourront être ouverts si nécessaires ».

Quatre points relais

Mais pour Thibaud Arnauld des Lions, le plus difficile à gérer, pour l’instant, ce sont les approvisionnements. L’exemple des masques traduit parfaitement cette problématique : « Il a fallu nous organiser au pied levé pour répartir une première dotation de masques chirurgicaux sur 52 établissements de santé, 162 Ehpad et 71 établissements pour personnes handicapées. »

Thibaud Arnauld des Lions

« Vendredi soir, lorsque les palettes ont été livrées sur le quai du magasin général, il nous restait en stock l’équivalent de quelques journées de consommation pour le seul hôpital de Toulon, explique Thibaud Arnauld des Lions, aussi, lorsque l’ARS nous a donné le détail de la répartition par établissement, nous avons immédiatement ouvert nos tableurs Excel pour mettre en place notre stratégie de distribution ». Le directeur des achats et le directeur de la logistique ont alors fait le choix d’approvisionner quatre points relais répartis sur l’ensemble du département, à Toulon, Fréjus, Draguignan et Brignoles, et définir, un à un, les établissements qui pouvaient leur être rattachés.

« Nous avons appelé ensuite chacun des points relais pour obtenir leur accord afin que, de leur côté, ils puissent organiser dès lundi matin la répartition des dotations à chacun des établissements qui leur étaient rattachés ». En plein confinement, et alors que les appels des directeurs d’Ehpad se font de plus en plus pressants, pas d’autre solution que d’assurer soi-même la distribution dès le dimanche.

Livraison des dotations

Après avoir dépalettisé deux premières livraisons de masques, le directeur des achats du GHT et le directeur de la logistique prennent chacun la route au volant d’un camion.  « Nous l’avions pressenti dès le début, les établissements positionnés en première ligne pour la prise en charge des patients atteints du COVID-19 devraient assumer cette mission supplémentaire de livreur des dotations ».

Pour pallier la pénurie de masques, et même si les premiers dons commençaient à arriver, Thibaud Arnauld des Lions avait pris les devants : « Il nous restait un stock de masques FFP2 périmés, confie-t-il, alors nous avons décidé de les recycler ». L’opération est réalisée avec l’aide d’une vingtaine d’étudiants en paramédical, sous la direction d’un cadre de santé. « Nous avons désinfecté des tables du restaurant du personnel que nous avons recouvert d’un champ opératoire et, en quelques jours seulement, les étudiants avaient déjà recyclé 60 000 masques FFP2 ».
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