Des équipes formées à intervenir partout
Bloc opératoire, salle d’imagerie médicale, pharmacie, unité de stérilisation, unité de soins intensifs, salle de soins ambulatoires… deux jours seulement auront été nécessaires pour monter les vingt tentes de l’hôpital de campagne et permettre au centre hospitalier de Cayenne de reprendre sa respiration. Une prouesse logistique ? « Nos équipes sont formées à intervenir sur tous types de catastrophes, en métropole, outre-mer où à l’étranger et nos médecins sont spécialement formés à la médecine de catastrophe naturelle, explique Jean-Michel Audibert le chef du détachement. Les ForMiSC sont capables de mobiliser près de 300 personnes en à peine trois heures ! ».
En appui du centre hospitalier
Préparer le terrain était d’autant plus nécessaire que l’hôpital de campagne de la Sécurité civile se positionne en appui du centre hospitalier de Cayenne : « Nous ne sommes pas là pour traiter les patients Covid ou faire de la réanimation lourde, explique Jean-Michel Audibert, mais plutôt pour éviter l’engorgement des services hospitaliers ». D’une capacité de vingt lits, seize lits d’hospitalisation et quatre lits de soins intensifs, l’ESCRIM se positionne en effet comme un nouveau service du CHG : « Nous sommes connectés à son réseau informatique et nous avons accès aux DMU des patients comme si nous faisions partie intégrante du centre hospitalier ».
Même si l’hôpital de campagne de la Sécurité civile ne devrait rester déployé à Cayenne que durant quatre à six semaines si la situation se stabilise, il fonctionne réellement comme un service du CHG, raccordé notamment à son réseau d’alimentation électrique : « Nous avons nos propres blocs de climatisation et nos groupes de secours, explique Jean-Michel Audibert ».
L’Élément de Sécurité Civile Rapide d’Intervention Médicale est le fruit d’une coopération de plus de 40 ans entre les ForMISC et le SDIS 30 qui l’a vu se déployer sur des théâtres d’opérations complexes : Haïti, Sri Lanka, Indonésie, Sumatra… « Il y a quelques mois encore, nous étions déployés en Albanie après le violent séisme qui a frappé le pays ». Le 26 novembre, en effet, moins de deux heures ont été nécessaires aux équipes de sauvetage sous décombre de l’UIISC7 pour quitter leur quartier et partir pour les Balkans…
Une mission conjointe civils et militaires
À Cayenne, l’Unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile n°7 est intervenue conjointement avec plusieurs SDIS : le SDIS du Gard qui a dépêché huit sapeurs-pompiers, infirmiers et logisticiens, ainsi que huit autres SDIS sur place. « C’est effectivement une mission mixte, explique Jean-Michel Audibert, militaires de l’UIISC 7 et pompiers du Gard travaillent en complémentarité ».
L’hôpital de campagne de la Sécurité civile est opérationnel au moment même où la préfecture de Guyane durcit les mesures de restriction en espérant que ce ne soit pas un coup d’épée dans l’eau : confinement ciblé de certains quartiers des principales communes du département, renforcement drastique du couvre-feu qui commence à 17h, fermeture des bars et des restaurants… Le pic de l’épidémie est prévu pour la mi-juillet, il y a peu de chance que l’ESCRIM soit démonté d’ici la fin août…