Aurore Zoeller, un ADN très service public

À l’instar de ses parents, Aurore Zoeller a décidé de vouer sa carrière au service public, mais dans le secteur de la santé. Venue de l’Hôpital Nord Franche-Comté, elle est arrivée en septembre au GH de Haute-Saône. Pour son troisième poste, elle a voulu se lancer un défi, en ajoutant aux achats et à la logistique qu’elle coiffait déjà lors de ses précédentes responsabilités, la partie travaux comme nouvelle corde à son arc.

Bon sang ne saurait mentir. Fille d’un couple de fonctionnaires de l’Education nationale (intendant et agent comptable dans le secondaire), Aurore Zoeller, qui a « baigné toute petite dans le secteur public », a su très vite qu’elle voulait suivre l’exemple familial et se mettre au service de l’intérêt collectif. Comme elle est strasbourgeoise, c’est tout naturellement qu’elle pousse les portes de l’IEP de la ville du général Kléber et d’Auguste Bartholdi. En 2008, elle complète ce cursus d’un master 2 siglé administration publique, durant lequel elle choisit une option « droit hospitalier ».

Un vrai service rendu à la population

En suivant les cours prodigués par une praticienne du CHU de Strasbourg, elle découvre un monde inconnu ou presque auparavant, et tombe sous le charme. Une sorte de révélation à la Paul Claudel. « Je me suis dit, c’est cela qui m’intéresse, en raison de l’autonomie de l’exercice, du caractère multifacettes de l’activité, et surtout du vrai service rendu à la population », se rappelle-t-elle. L’EHESP incarne alors naturellement l’étape suivante. En 2009, après avoir réussi le concours de DH, Aurore Zoeller intègre l’école de Rennes (48e promotion Marie Curie).

De retour en Alsace, précisément aux hospices civils de Colmar, où elle effectue son stage ouvrier, la jeune élève-directrice met les mains dans le cambouis et se frotte aux joies de la logistique. « J’ai passé quatre de mes dix semaines d’immersion dans les secteurs dits de l’ombre : le transport, la cuisine, la blanchisserie… », se souvient-elle.

Le pôle logistique construit et maintenu grâce à un PPP

À la sortie de l’EHESP, retour dans la capitale des crémants alsaciens afin d’occuper son premier poste, celui de directrice des affaires médicales et de la coopération territoriale. Un périmètre auquel vient s’ajouter la cellule des marchés publics. « La directrice générale avait souhaité me confier en direct la gestion de cette cellule, afin qu’elle soit indépendante des directions fonctionnelles acheteuses », explique Aurore Zoeller. Un choix atypique mais fructueux. « La DG estimait également qu’il était intéressant de me plonger dans cette matière et d’acquérir, dès le départ, d’une culture commande publique qui me servirait tout au long de ma carrière », poursuit-elle.

En juin 2017, changement complet de paysage, même si le voyage est court, à peine 80 kilomètres vers le sud-ouest. Aurore Zoeller quitte Colmar et rejoint l’Hôpital Nord Franche-Comté à Trévenans (Territoire de Belfort) en tant que directrice des ressources économiques et logistiques. « J’ai été frappée par le saut technologique puisque je suis arrivée dans un établissement neuf ». Le site bénéficie aussi d’un pôle logistique moderne, conçu dans le cadre d’un partenariat public-privé, et géré par un GCS, dont elle est le vice-administrateur.

La fonction logistique étendue au brancardage et aux ASH

Un cadre pour le moins atypique. « Il s’agissait d’une gestion très particulière avec le suivi de la fin de chantier, compliqué par des procédures en dommage ouvrage, mais aussi des prestations de maintenance, le tout dans le cadre d’une relation multipartite avec la société de projet, le mainteneur et ses sous-traitants pour la blanchisserie et la livraison robotisée. Car Trévenans dispose d’une galerie de 200 mètres de long où circulent les AGV ».

« La communication avec les partenaires présents dans les locaux a été la clef. Et cette proximité (4 techniciens en permanence sur site, NDR) a permis de faire avancer les dossiers », analyse Aurore Zoeller qui ne manie pas pour autant la langue de bois : « l’avantage d’un PPP, c’est l’obligation de résultats. Le mainteneur a intérêt de trouver rapidement une solution, car les pénalités s’ouvrent dès qu’il y a une panne. »

Cerise sur le gâteau, la fonction logistique qu’on lui confie comprend aussi la gestion du brancardage et des ASH. « J’ai trouvé qu’il y avait une réelle plus-value dans ce choix. En raison de la vraie complémentarité dans le travail avec la direction des soins et des cadres de santé. Nous avions, chacun de notre côté, vraiment quelque chose à apporter dans la manière de voir les choses et d’organiser les tâches. »

Solidarité et inventivité pendant la crise sanitaire

En 2020, la première vague frappe de plein fouet la région. « L’Hôpital Nord Franche Comté se trouve à 40 km de Mulhouse, resitue Aurore Zoeller, nous n’avons pas été épargnés. Mais, humainement, cela a été très fort à vivre. Parce tout le monde a compris que personne ne pouvait travailler sans les autres, et que tous les métiers étaient des rouages essentiels au bon fonctionnement de l’établissement ».

Elle a encore en tête la mobilisation générale, ainsi que l’élan de solidarité. « Des administratifs sont venus donner un coup de main à la logistique », illustre la directrice qui note aussi l’inventivité remarquable de l’époque. « Nous avons par exemple travaillé avec une société spécialisée dans l’hôtellerie afin d’élaborer, dès l’été, des blouses en tissu ».

Un nouveau défi avec les travaux

Comme Jacques Brel avant elle, Aurore Zoeller a voulu voir Vesoul. Depuis septembre, elle a rejoint le GH de Haute-Saône, en tant que directrice des ressources économiques, de la logistique, des travaux et de la sécurité-sûreté, soit une équipe d’environ 150 agents à manager. « Au bout de cinq ans de logistique pure, je voulais me relancer un défi, avec un poste plus large, comprenant la partie travaux ».

Elle devrait être gâtée puisque l’établissement départemental – quatre sites sanitaires et 13 EHPAD – peaufine son plan directeur de rénovation et de reconstruction. Sans oublier, actualité oblige, un plan de sobriété énergétique. « C’est très à la mode, mais il n’empêche qu’on doit optimiser notre patrimoine avec des bâtiments dont l’occupation peut être réfléchie pour permettre d’éviter de chauffer des locaux sous-utilisés. À nous de proposer des solutions. »

 

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