Une « parenthèse gourmande » en soins palliatifs au CH Douai

Comptant aux trois établissements de santé inscrits au projet « Repas à l’hôpital », le centre hospitalier de Douai a, dans ce cadre, testé avec succès une offre 100 % plaisir dédiée aux patients en soins palliatifs.

 

© CH Douai

Quel rôle donner au repas dans le cadre de soins qui ne s’attachent plus à guérir mais à accompagner ? Baptisée à Douai « La Parenthèse gourmande », l’expérimentation faisait partie des six tests identiques démarrés dans les trois centres de santé du programme « Repas à l’hôpital ». Objectif : proposer en soins palliatifs un service hôtelier adapté à des patients dont le régime ne doit plus être que celui de la convivialité et de l’envie…

Thomas Lalou© CH Douai

« Finis en effet les codes habituels de la restauration hospitalière, avec ses composants obligés, ses équilibres requis et ses horaires imposés. Lorsque les impératifs nutritionnels n’ont plus cours, seuls doivent demeurer au menu les notions de partage et de plaisir », pose ainsi, d’entrée, Thomas Lalou, responsable restauration au centre hospitalier de Douai.

Des goûts et des couleurs à la carte

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Pour ce faire, le repas doit d’abord être à portée de main tout au long de la journée, propre à satisfaire, dans l’instant, un appétit souvent fugace qu’il a pour mission de réveiller. « Ainsi, les plats sont-ils mis à disposition dans la chambre de 12 heures à 19 h 30, sur un chariot spécialement créé pour cette opération (environ 10 000 €) et équipé d’un réfrigérateur et d’un micro-ondes », décrit le professionnel nordiste. Pour susciter l’appétence, le menu doit aussi coller au plus juste aux désirs du moment, en interpellant chacun des sens, vue et odorat compris.

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« Chauds, froids ou 100 % sucrés… Sur demande du médecin effectuée à J-1, les cuisiniers ont donc carte blanche pour composer à la carte – le jour de la consommation – des préparations créatives dont les goûts, et même parfois les couleurs, sont les plus accordés possibles aux souhaits du malade », poursuit-il. Enfin, complétant cette « mise en table » exceptionnelle, ces produits, particulièrement soignés, sont présentés en petites quantités dans un service de porcelaine coloré, acquis pour l’occasion.

Partager les mets quand manquent les mots

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Testée entre 2020 et mars 2022, la nouvelle approche proposée à quelque deux cents patients chaque année, a très vite révélé son succès, à la confluence de toutes les aspirations, convives, familles et équipes. En effet, cette pause gustative constitue aussi, pour les proches et les accompagnants, l’occasion d’un temps de partage dans ce moment où l’échange se fait plus difficile et où le soutien cherche son expression.

Sans pour autant lui flécher un budget particulier, « décision a donc été prise, non seulement d’adopter définitivement la pratique au sein de l’unité de soins palliatifs, mais même de la déployer, à compter de cette année, à l’ensemble des lits identifiés de soins palliatifs (lisp) des autres services », annonce Thomas Lalou.

Et de conclure : « Fruit d’un travail pluridisciplinaire qui engage chaque professionnel, du médecin au cuisinier en passant par le diététicien, ce plateau exceptionnel apporte un vrai moment d’évasion, un temps suspendu, apaisant pour les uns, gratifiant pour les autres, d’où le nom que nous lui avons donné de « Parenthèse gourmande. »

 

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