Une chambre gériatrique prototype signée Hugo

Parce que l’hospitalisation des aînés requiert des conditions d’accueil très spécifiques, le groupement de coopération sanitaire Hugo a imaginé un nouveau concept de chambre innovante, Hospi’Senior, alliant confort, sécurité et autonomie. Visite guidée au CHU d’Angers, qui compte aux établissements expérimentateurs du Grand Ouest.

© C.Jouannet/CHU Angers

Le sujet est connu : l’hospitalisation constitue souvent une étape critique pour les personnes âgées, notamment par les pertes de repères et d’autonomie encourus. Convaincu toutefois que ce danger peut être pour partie évité par des soins et un environnement adaptés, le GCS du Grand Ouest Hugo teste la création d’une chambre gériatrique originale.

Démarche interrégionale et partenariale

© C.Jouannet/CHU Angers

Issu donc de la démarche interrégionale des hôpitaux universitaires du Grand Ouest regroupant les CHU-CHR des régions Bretagne, Pays-de-Loire, Centre-Val de Loire, le projet piloté par le professeur Cédric Annweiller, chef du service de gériatrie du CHU d’Angers, s’appuie sur le club des partenaires économiques du GCS : Aia Life Designers, Schneider Electric, Relyens, Eiffage et les étudiants de l’école de design de Nantes Atlantique (lire notre article du 11 novembre 2020). « Nourris par l’expérience des équipes, des patients et/ou des familles réunis en comités thématiques, tous ont ainsi œuvré à une conception collaborative de la chambre gériatrique du futur, baptisée Hospi’Senior », explique la déléguée générale du GCS, Fanny Gaudin.

La technologie au service de l’autonomie

Deux mots-clés ouvrent la porte de ce nouvel espace : bien-être et autonomie. Pour les servir, 13 dispositifs ont été imaginés, portant sur l’aménagement de la chambre (ciel de lit lumineux, espace de rangement dans la tête du lit, orientation du lit vers la fenêtre…), l’autonomie du patient (main courante et guidage lumineux sur les murs, éphéméride…) et l’interface numérique (capteur de détection pose des pieds au sol avec déclenchement de points lumineux, tablette tactile et bras articulé au lit, réglage automatique de l’ambiance lumineuse…).

© C.Jouannet/CHU Angers

Enfin, un espace de socialisation permet de recevoir la famille de manière conviviale tandis que du côté des soins, les technologies misent aussi sur plus de sécurité pour chacun avec des rails aide malade aidant au déplacement du patient ainsi qu’une technologie « dernière génération » capable de détecter les situations inhabituelles, chute ou immobilité prolongée.

Des gains pluriels

« Déployées selon un protocole de recherche multicentrique, ces innovations vont maintenant être testées durant un an dans les CHU volontaires d’Angers, Nantes, Rennes, Brest et Tours », rapporte Fanny Gaudin. L’objectif est évidemment d’en évaluer la pertinence sur 150 patients, ainsi que sur leurs soignants et accompagnants. Mais il s’agit aussi de mesurer l’adaptabilité de l’installation selon les superficies, configurations spatiales et contraintes techniques de différents sites : « alors que les projets gériatriques se multiplient, vieillissement de la population oblige, il faut voir si cette chambre prototype peut être réalisable partout, au moins pour partie », précise la déléguée générale d’Hugo.

© C.Jouannet/CHU Angers

Une « duplication » potentielle, notamment des dispositifs les plus performants, qui permettrait aussi de minorer le coût d’un tel standard hospitalier, en l’état aujourd’hui estimé à 55 000 € HT, hors gros œuvre et/ou second œuvre selon le cas (construction ou rénovation). « Hospi’Senior relève d’un vrai choix politique et stratégique », convient Fanny Gaudin, laquelle souligne néanmoins « les gains précieux d’une telle approche, en termes de qualité des soins et qualité de vie au travail. » Des gains pluriels pour une démarche, à ce jour, unique.

 

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