« Nous n’avons pas flanché. Le secteur a tenu le choc. Au moment où l’on parle beaucoup de pénuries de médicaments, les tensions d’approvisionnement observées au plus fort de la crise ne se sont jamais transformées en ruptures », s’est félicité Frédéric Collet, le 26 janvier à l’occasion du traditionnel point presse de début d’année. Le président du LEEM, qui a mis en avant la mobilisation de tous les métiers de l’industrie du médicament, a rappelé que l’épidémie a provoqué une hausse sans précédent de la demande de certaines molécules. Près de 4 ans de consommation « habituelle » en seulement quelques semaines pour les produits de sédation lors de la première vague, a-t-il illustré.
Relocaliser sans démondialiser
Cependant, le coronavirus a aussi « mis en évidence la dépendance de l’Europe et plus encore de la France vis-à-vis de l’étranger pour ses approvisionnements en matières premières et en médicaments. Ce qui a amené la Commission européenne et le Gouvernement français à s’interroger sur les voies et moyens de recouvrer une plus grande autonomie stratégique. Notre enjeu est aujourd’hui et sera demain de savoir relocaliser sans démondialiser », a commenté le président du LEEM.
Frédéric Collet
Au-delà de la crise Covid, les problèmes d’approvisionnement des médicaments, dont les signalements de tension ou de risque ont augmenté de 80 % entre 2018 et 2019 (lire notre article du 9 novembre 2020), demeurent « un sujet de préoccupation majeur des entreprises du médicament », a assuré Frédéric Collet qui a cité les propositions déjà mises sur la table par le LEEM : mise en place d’appels d’offre hospitaliers multi-attributaires, la restriction des exportations parallèles ou encore la mise en place de prix planchers pour les médicaments à risque de rupture (lire notre article du 19 novembre 2020 )
Centraliser l’information des stocks disponibles pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur
Pour assurer la continuité des approvisionnements, le LEEM a lancé une nouvelle plateforme baptisée TRAC Stocks (Traçabilité, Risque, Anticipation, Consolidation des stocks) pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. « Quand un médicament est en tension chez une entreprise exploitante, il est souvent difficile de savoir réellement si le besoin des patients va être couvert correctement alors même que des alternatives sont disponibles », a argué Nathalie Le Meur, responsable du comité « ruptures » du LEEM.
Le nouvel outil permet à la fois de centraliser dans un format unique toutes les données, de prendre plus rapidement les éventuelles mesures afin de sécuriser les approvisionnements, d’avoir une vision globale par médicament et de diffuser les informations sur la couverture disponible auprès des professionnels de santé. Déployé en priorité fin 2020 pour les médicaments nécessaires à la réanimation dans le cadre de l’épidémie, le dispositif devrait être étendu progressivement dans le courant du premier trimestre 2021, a promis Nathalie Le Meur.
