Le robot de mise à l’unité des serviettes-éponges du GIE Vivarais linge

La blanchisserie hospitalière du sud de l’Ardèche s’est modernisée pour l’arrivée de l’hôpital de Privas comme nouvel adhérent. Et un robot qui attrape les serviettes par le coin a fait son apparition, une originalité en France. La nouvelle installation consomme moins d’énergie et moins d’eau et améliore les conditions de travail.

Le robot de mise à l’unité des éponges© GIE Vivarais Linge

Les appels d’offres créent parfois des surprises. Quand, en septembre dernier, Laurent Le Bris, responsable des opérations du GIE Vivarais Linge, à Aubenas, a ouvert les plis des candidats pour la remise à neuf de ses installations, une entreprise scandinave lui a proposé un « robot de mise à l’unité des éponges ». Grâce à une caméra, il attrape les serviettes et les bavoirs un par un à la sortie des séchoirs et les remet à l’opérateur sur la calandre pour les presser.

2 millions investis

Ce robot, l’industriel danois ne l’avait pas encore vendu en France. Il l’a inclus dans son offre. La blanchisserie a dépensé 2 millions d’euros pour changer de ligne de production. Un choix radical. « L’autre solution consistait à remplacer les automates de l’ensemble du process, obsolètes après vingt-trois ans de fonctionnement. Mais nous n’aurions rien gagné ni en qualité de traitement du linge, ni en productivité », plaide Laurent Le Bris.

Arrivée du nouveau tunnel de lavage © GIE Vivarais Linge

La transformation est complète. Rehausse de la nappe sale pour passer de 35 kg à 50 kg, ajout d’une ligne de stockage sur le tri passant de 1680 kg à 2800 kg, nouveau tunnel de lavage de 11 compartiments de 50 kg, 4 séchoirs dont 1 avec aspiration pour 50 kg de linge aussi, une presse pour la partie lavage et un tunnel de finition, train de calandre, démêleur, plieuse éponge, sans oublier le robot.

Baisse de moitié de la consommation d’eau

Tout est neuf et dans les mêmes locaux, avec plus de confort puisque les espaces de circulation ont été agrandis. La cadence a augmenté : 1200 pièces par heure au lieu de 800 avec le robot de mise à l’unité des éponges, couplé à une plieuse. La production pourra atteindre 10 tonnes de linge par semaine avec une seule équipe de travail. Pour l’instant, elle reste de 6 tonnes mais ce sera 8, en septembre quand l’hôpital de Privas sera servi. 15 ou 16 tonnes seront accessibles par la suite en 2 x 8.

Laurent Le Bris © GIE Vivarais Linge

Le process industriel n’est plus tout à fait le même : l’ancien tunnel de lavage utilisait un flux d’eau à contre-courant, là chaque tambour emploie son eau (bain fixe), ce qui permet de faire des couleurs. Les consommations d’eau et de gaz baissent de moitié. « Ce qui doit nous permettre d’afficher une quasi-stabilité de nos coûts unitaires même si la hausse du prix des énergies, très impactante, nous laisse encore des doutes pour l’avenir », indique Laurent Le Bris. L’objectif est de convaincre d’autres établissements de santé d’adhérer au GIE – 18 membres aujourd’hui dont une clinique – après le CH-Privas-Ardèche. Et de dépasser les 2,2 millions d’€ de chiffre d’affaires actuels.

Travail moins dur, moins de bruit

Le robot pour serviettes-éponges illustre le souci d’améliorer la qualité de vie au travail, l’autre grand objectif du changement de machines. « Faciliter la tâche au quotidien de nos collaborateurs figurait en maître-mot dans le cahier des charges. Car la blanchisserie est un travail exigeant physiquement. Quand on peut l’alléger, il faut le faire. C’est très important », explique Laurent Le Bris.

Il n’y a plus de bacs, tout arrive par tapis, à hauteur d’homme. Le bruit aussi a diminué. « Je n’y croyais guère parce que c’est toujours difficile à obtenir sans changer de bâtiment ou isoler phoniquement. Mais je l’espérais grâce aux nouvelles machines et il y a une baisse. Nous étions à 75 décibels, nous sommes à 65 », note Laurent Le Bris.

Le train de calandres © GIE Vivarais Linge

La blanchisserie emploie 30 personnes moitié hommes, moitié femmes. Pendant un mois, ils ont accumulé les heures supplémentaires pour assurer la production tout en libérant du temps d’installation aux techniciens de l’entreprise danoise. Tout a commencé le 23 avril. Les derniers ajustements de la calandre et du robot ont eu lieu le week-end du 22 mai. Les tournées de livraison ont été avancées. Les établissements clients ont été informés du projet et de la phase d’installation depuis janvier. Aujourd’hui tout revient à la normale. Mais la blanchisserie n’est plus du tout la même.

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