Le nettoyage du futur dès aujourd’hui à l’hôpital de Lavaux

Depuis juillet dernier, l’hôpital de Lavaux situé sur le périmètre du Grand Lausanne (Suisse) expérimente la digitalisation du nettoyage avec l’installation de capteurs connectés sur les distributeurs de savon, de gel, d’essuie-main… De quoi optimiser les passages et gagner du temps. Au bénéfice premier des agents et avec des résultats liminaires plutôt brillants.

©Tork

Comment, à budget contraint, assurer un nettoyage plus efficace, qui plus est dans le cadre d’un projet d’extension ? Digne de la quadrature du cercle, le problème, bien connu, reste néanmoins ardu… Aussi Stéphane Manz, directeur logistique de l’hôpital de Lavaux, a-t-il décidé d’en échanger les règles (et compas !) classiques de résolution contre une réponse digitale, testée depuis un peu plus de six mois dans ses locaux.

Le numérique en appui aux 16 agents

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« Implanté à Cully, au cœur du Lavaux, patrimoine mondial de l’UNESCO et à l’est du canton de Vaud (district Lavaux-Oron), l’hôpital de Lavaux est spécialisé dans la prise en charge de la personne âgée qu’il accueille autour de quatre missions : la réadaptation gériatrique, les soins palliatifs, l’hébergement et l’accueil temporaire de jour », présente-t-il.

Il poursuit : « Mais actuellement doté de 97 lits et 14 places d’accueil temporaire, l’établissement s’est doté d’un projet d’agrandissement qui permettra de se redéployer d’ici trois ans sur le site, avec environ 50 lits supplémentaires, nos bâtiments actuels accueillant alors de nouvelles missions. » Conséquence ? « La nécessité d’optimiser notre nettoyage, tout en assurant le respect des règles d’hygiène hospitalière pour gagner en efficience, et cela en apportant tout l’appui possible aux 16 agents affectés en interne à cette mission (11 ETP, service hôtelier inclus) », résume le professionnel auquel l’outil digital est ainsi apparu comme une solution potentiellement prometteuse.

Installation de capteurs de consommation

 

©Hôpital Lavaux

Papier toilette, savon, gel hydroalcoolique, essuie-mains, poubelles… À l’appui d’un partenariat de testing noué avec un des fournisseurs référencés à la centrale d’achat intercantonale, 65 distributeurs connectés munis de capteurs de consommation sont dans la foulée posés sur les quatre étages du bâtiment, dans les salles de conférences, sanitaires communs (publics et réservés aux personnels) et vestiaires eux-mêmes équipés de compteurs visiteurs.

« Nous nous sommes alors donnés un an pour mesurer l’impact de ces équipements novateurs sur la qualité du service rendu, sur l’optimisation des process et, tout aussi important, sur la plus-value apportée aux missions des personnels. À résultats espérés a minima équivalents, l’objectif visait en effet également à valoriser le métier et à réduire le temps des tâches de ménage pour pouvoir en accorder davantage aux relations avec les patients dans les chambres », livre Stéphane Manz.

Un bilan transparent

Et les résultats du premier semestre ne ménagent aucun suspens. Pour un investissement relativement faible – l’équivalent de 300 à 400 euros mensuel pour les capteurs loués, appareils et logiciels étant mis à disposition par le prestataire – « le bilan est clairement positif avec zéro rupture de consommables (savon, papier hygiénique, gel…) et un arrêt de leurs remplacements anticipés générateur d’une réduction d’au moins 15 % des consommations », se félicite le directeur logistique.

Stéphane Manz

L’image générale de l’établissement y gagne bien évidemment, et, « s’il est encore trop tôt pour évaluer le gain de temps réaffectable aux patients, le système devrait, dès ce mois de mars, permettre de substituer aux modèles de passage prédéterminés des plans de nettoyage « sur mesure », pour partie ajustés au décompte des passages et au débit réel des distributeurs », avance-t-il.

Un service nettement plus réactif donc, rendu dans une logique de consommation plutôt que d’organisation spatiale par des agents davantage responsabilisés et autonomes. Associée à un logiciel de reporting parfaitement interopérable, la traçabilité est par ailleurs assurée, facilitant les contrôles. Enfin, « la data collectée pourrait, à terme, nous ouvrir une gestion plus fine des stocks et des commandes », espère Stéphane Manz qui veut toutefois poursuivre l’observation du dispositif avant de l’adopter… en propre.

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