La palette des talents du CHIC

Les soignants du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (CHIC) ont été invités à créer aux côtés de l’artiste plasticienne Léopoldine Roux des œuvres hautes en couleurs qui égayent désormais deux services de l’établissement. Une initiative soutenue par le Resah et l’association Art dans la Cité qui s’inscrit dans une dynamique plus large destinée à faire admettre l’art à l’hôpital, et participe à la QVT.

 

© LD

« Une bulle d’air dans la journée », « un moment en suspension », « une pause qui repose ». Autour des œuvres de leur main signées qui émaillent désormais les murs de leurs services, les soignants du Centre hospitalier intercommunal de Créteil (CHIC) sont unanimes à saluer les ateliers d’expression artistiques de Léopoldine Roux, des petites heures d’inspiration qui furent autant de temps de respiration dans un quotidien surchargé.

Exposition collective

Emilie Lambert, cadre de sante, à côté de son oeuvre © LD

Car si le 21 juin se tenait l’inauguration de l’exposition collective, « Échappade », l’aventure a pour eux débuté plusieurs mois en arrière. Elle s’inscrit en effet dans une dynamique plus globale portée depuis 2019 par le Centre de l’innovation par les achats du Resah, en partenariat avec l’association Art dans la Cité, attachée au sujet depuis 25 ans.

L’objectif tient en quelques mots : sensibiliser les établissements sanitaires et médicosociaux à l’importance d’intégrer l’art dans leurs espaces. Alors que la majeure partie de ces lieux demeurent toujours exclus du 1 % artistique, « l’ambition est d’apporter à chacun les bénéfices – avérés sur la santé – d’une telle création, en accompagnant l’accueil des visiteurs, contribuant au mieux-être des patients et améliorant le cadre de travail du personnel », explicite la déléguée générale d’Art dans la Cité, Rachel Even.

À chaque dessein son œuvre

Léopoldine Roux devant l’un de ses tableaux ©LD

Sur la base d’un appel à projets, l’idée est ainsi lancée de trois actions de co-création, dont le processus puisse être reproductible dans un cadre budgétaire limité. À chaque site son style « dans une osmose réfléchie entre le lieu d’installation finale, le public et l’artiste », cadre la spécialiste. Le GHT Les Collines de Normandie décide ainsi d’animer la salle d’attente du CH Jacques Monod de Flers (Orne) par des projections immersives de Benoît Labourdette inaugurées le 20 mai dernier.

A Gondrecourt-le-Château (Meuse), l’Ehpad Saint Charles opte pour une production vidéo interactive de Santiago Torres à laquelle les résidents peuvent à tout moment contribuer (vernissage en septembre). Mais à Créteil, le CHIC fait encore un tout autre choix : « offrir aux soignants la possibilité de s’échapper quelques minutes de leur quotidien, le temps de créer un œuvre qui ornera ensuite les couloirs de circulation de leurs services » indique Rachel Even. « L’Échappade » est née !

Cartes postales anciennes revisitées

© LD

Encadrés par l’artiste plasticienne Léopoldine Roux rompue au travail en milieu hospitalier, deux ateliers leur sont donc ouverts dans une flexibilité horaire accordée au planning de chacun. Et, vernis à ongles ou marqueurs en main, une trentaine de professionnels de l’unité de chirurgie ambulatoire et de l’unité de gériatrie aiguë y « customisent » des cartes postales anciennes de Créteil et alentours, au gré de leur humeur et de leur imaginaire…

« L’occasion aussi de tisser d’autres liens au sein des équipes », souligne Chloé Bardet, directrice des achats et des services logistiques des Hôpitaux Confluence. De ces séances collectives naissent 28 créations, toutes aujourd’hui exposées dans les espaces de circulation des deux services récemment rénovés, aux côtés de 6 compositions grand format signées par l’artiste elle-même.

Une promenade dans le couloir

Le tout compose une déambulation colorée entre passé et présent, « une traversée apaisante dans l’espace-temps », glisse Léopoldine Roux, rappelant que « le couloir est [aussi] un passage » et l’hôpital un lieu interpublics « où toutes les générations se fréquentent. »

Les participants autour de Léopoldine Roux, Catherine Vauconsant et Rachel Even © LD

Soutenue à hauteur de 5 000 euros par le Resah, soit un quart du budget global, l’action va donc se poursuivre durant les années à venir, « dans le respect du droit moral perpétuel de l’artiste, incitant à la rêverie et invitant au dialogue entre patients et soignants », insiste Chloé Bardet. Chaleureusement félicités « pour la qualité des œuvres réalisées » par la directrice générale de ce même groupement, Catherine Vauconsant, les soignants ont prouvé que leurs compétences ne se limitaient pas aux seuls tableaux… cliniques.

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