La blanchisserie vitaminée du GCS Charente Maritime Nord

Croulant sous les surblouses, les vêtements de travail et le linge « infecté » en raison de la pandémie, la blanchisserie du GCS Charente Maritime Nord, supervisée par Vincent Pacton, a rallongé ses journées et vient d’intégrer un robot de pliage deux fois plus rapide.

La Covid a fait accélérer Vincent Pacton, responsable d’exploitation de la blanchisserie du GCS Charente Maritime Nord, un ancien du secteur de l’automobile, arrivé à la blanchisserie hospitalière par passion pour la chose industrielle. Il a informatisé celle qu’il dirige depuis 2007, à trois kilomètres de l’hôpital, en zone industrielle de Périgny.

Vincent Pacton

Il avait jusqu’ici orchestré la montée en puissance de son « atelier », 51 personnes (+ trois personnes pendant la crise Covid). Une première fois quand il a étendu sa « clientèle » en travaillant pour l’hôpital de Rochefort et pour les 7 EHPAD du Nord de la Charente-Maritime dans le cadre d’un groupement de coopération sanitaire (GCS). Ensuite, pour accompagner l’essor de l’ambulatoire qui a augmenté de 10 % environ le volume du linge traité. La blanchisserie a atteint 10 tonnes par jour avant la pandémie.

9 tonnes de linge liées au Covid

Mais début 2020, une partie d’entre elle frise la rupture. Les blocs ferment, d’autres services aussi, il y a baisse du linge hôtelier (draps, alèses, serviettes éponge) à laver et à plier. Mais c’est de la « folie » du côté des vêtements de travail et des surblouses. L’hôpital en achète même 30 000 en tissu, donc lavables, pour pallier le manque de surblouses synthétiques.

De plus en plus abondant, le linge « infecté » – à risque infectieux- devient compliqué à gérer. Il arrive dans des poches hydrosolubles pour que les agents de la blanchisserie en soient protégés. Il nécessite deux fois plus de temps pour être traité ce qui est fait par des volontaires après la journée de travail. À lui seul, il représente 9 tonnes de linge en plus par semaine. Finalement, même si la blanchisserie traite les mêmes 10 tonnes de linge par jour, l’augmentation est de 23 % du côté des « vêtements ».

Pour faire face, alors qu’elle tournait en journée continue en deux équipes entre 6h30 et 15h30 puis de 15h30 à 18h, la blanchisserie passe de 6h à 17h et continue d’aller au-delà, le soir. C’est là qu’arrivent les trois contractuels en renforts temporaires.

Fil d’attente au pliage

Cet afflux dû au Covid n’encombre pas vraiment la chaîne du lavage, suffisamment capacitaire même si elle date de 2007. Il bute, à sa sortie, sur le train de repassage du linge « en forme ».

À l’été 2020, Vincent Pacton envisage donc d’investir. En fin d’année, après les procédures d’appel d’offres, il commande un nouveau robot de pliage. Celui-ci est livré en mars, encore à point nommé, puisque la blanchisserie fait toujours face à des pics d’activité qui ont baissé depuis. Grâce au nouveau robot, le rythme du pliage passe de 600 pièces à 1200 pièces par heure, ce qui permet de préparer environ 8500 vêtements de travail par jour.

Le coût moyen reste raisonnable

Cet investissement fait remonter un prix de revient du kilo de linge que Vincent Pacton surveille presque comme le lait sur le feu. Celui-ci avait beaucoup baissé en 2007. C’était un objectif de la nouvelle blanchisserie. Grâce à elle, l’hôpital changeait d’époque. « J’étais automaticien. Nous avons installé nos propres automatismes sur la chaîne de production et l’avons supervisée grâce un système informatique digne de l’automobile. En gros on passait, de l’ère de la clé à molette et du marteau à la valise électronique, comme pour les voitures », explique-t-il.

Cette modernisation avait été réalisée en interne ce qui, outre l’économie apportée, assurait une maîtrise technique sur le matériel et une autonomie vis-à-vis des fournisseurs. Pas d’excès de contrats de licence ou d’entretien par la suite.

Productivité améliorée

Le système a amené de la productivité. Le coût moyen a continué de baisser avec les volumes apportés les nouveaux clients du GCS. « Il reste raisonnable. L’hospitalier, ce n’est pas du simple service hôtelier, avec les normes RABC (Risk Analysis Biocontamination Control). La logistique aussi intervient », souligne Vincent Pacton. Pour lui, elle passe par des tournées de camions dans les différents établissements. Sur place, nulle part de « tortues » (AGV- automatic guided vehicles), les armoires de linge sont acheminées à bras d’homme.

Dans les années qui viennent, l’homme issu de l’industrie qu’il est, prévoit de nouveaux progrès d’automatisations en interne : pour l’engagement du linge dans les vis sans fin de la chaîne de lavage, toujours manuel, pour le tri du linge sale « pas très agréable pour les agents ». Mais il retiendra que la Covid a abouti à une plus grande productivité.

 

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