Covoiturage : le GHU Champagne appuie sur le champignon avec une application

Alors que le gouvernement table sur le covoiturage pour faire des économies d’énergie, le groupe hospitalier universitaire de Champagne a démarré, grâce à une application, la création d’une communauté de conducteurs et de passagers au sein de son personnel. Pour partager les trajets. De quoi économiser les factures à la pompe et de donner un peu d’air non seulement à l’environnement mais aussi aux parkings des hôpitaux.

© Epictura

« Nous avions déjà lancé un système de covoiturage maison, sous la forme d’un tableau informatique, qui permettait aux agents de se mettre en relation. Mais l’outil, rudimentaire, s’est éteint tout doucement », se souvient Cédric Garot, directeur du patrimoine, des achats et de la logistique du CHU de Reims.

Plutôt que de risquer une autre sortie de route, l’établissement décide de piloter le dossier différemment. Et repère déjà une application qui pourrait utilement relancer la mécanique, grâce à une start-up du cru, fondée par Emmanuel Chochoy autour d’un concept, celui de la « smart city galaxy ». Concrètement, la jeune pousse teste de nouveaux outils qui ont trait à la RSE et au développement durable, de la végétalisation de toitures aux solutions de mobilité.

Un produit déjà testé

Cédric Garot

Un service bienvenu. « Tous les jours, quelqu’un m’envoie un mél pour m’annoncer qu’il a une proposition géniale capable de changer la vie de l’hôpital. Mais je ne sais pas dire s’il s’agit d’une bonne solution, et je n’ai pas le temps de répondre à toutes ces sollicitations » , confirme Cédric Garot. Le CHU déniche donc un outil adapté à ses besoins dans le catalogue de la « smart city galaxy ».

Le produit initial, proposé par la start-up, est à l’origine une sorte de concentrateur de solutions de mobilité douce (vélo, bus, train…). « La solution est très intéressante et innovante mais j’étais convaincu qu’il fallait d’abord miser sur le covoiturage avec l’importante augmentation du carburant », explique Cédric Garot.

L’ambition : faire naître une communauté de covoitureurs dans un premier temps pour l’ensemble des hôpitaux du GHT (Reims, Epernay, GH Sud Ardennes avec Rethel et Vouziers, et Châlons-en-Champagne).  Objectif : permettre aux agents de faire des économies sur leur budget de déplacement, et de donner un peu d’air à certains parkings engorgés. « A Reims, il n’y a pas de bouchons. C’est plus facile de prendre la voiture », illustre Cédric Garot. Résultat : 78 % des 8000 agents du CHU utilisent leur véhicule. Avec un ratio de remplissage de 1.08 personne.

Gratuit pour les passagers pendant les 6 premiers mois

Pour les agents, c’est simple. Après avoir téléchargé l’outil Karos sur son téléphone, il suffit de s’inscrire, de rejoindre l’espace dédié au GHT, puis d’indiquer son domicile, son lieu de travail et les horaires souhaités de départ et de retour. « L’application permet alors de voir quels sont les covoitureurs inscrits et quels parcours coïncident », poursuit le directeur du patrimoine, des achats et de la logistique

Chacun choisit s’il veut être passager, conducteur ou les deux en alternance. « Il n’y a pas d’obligation mutuelle. On peut être toujours passager ou toujours conducteur. Et on n’est pas obligé de ramener la personne qui a été transportée à l’aller le matin », précise Cédric Garot. Le passager contribue aux frais de déplacement. Soit 2 euros pour un trajet au maximum de 20 km. Et un euro de plus par tranche supplémentaire de 10 km. Une participation aux frais fixe quel que soit le nombre de passagers.

Les freins au covoiturage ont été anticipés. Pour parer à la crainte de se retrouver sans moyen de déplacement suite à un changement du programme du conducteur, Karos propose une assurance retour. « Si personne ne peut vous ramener, un taxi vient à la rescousse », résume Cédric Garot. Et afin d’éviter de patiner à l’allumage, le système est gratuit côté passager durant les 6 premiers mois. « Karos règle le conducteur. Et offre un bon d’achat dans un supermarché au premier covoiturage »

Démarrage lors de la semaine du développement durable

Le démarrage a commencé le 19 septembre, lors de la semaine du développement durable. Plus de 40 utilisateurs quotidiens sont déjà recensés au 6 octobre. Au total, environ 350 demandes ont été collectées et 150 trajets ont été réalisés. Essentiellement au CHU car les autres hôpitaux vont progressivement l’adopter.

L’application fournit des chiffres sur les impacts vertueux du système. L’émission de 200 kilos de CO2 a déjà été évitée. « Cela permet aussi de mieux connaître des collègues qu’on a juste l’habitude de croiser dans les couloirs », ajoute Cédric Garot qui utilise personnellement l’application.

Des bilans seront réalisés tous les 3 mois pour analyser l’évolution de l’usage et relancer la communication si besoin. « Karos nous accompagne pendant toute la durée du contrat (1 an). C’est essentiel. On sait qu’il y a des changements de comportements au moment des hausses de carburant. Puis, lorsque le prix s’installe, on reprend ses vieilles habitudes. » L’opération se chiffre à un peu plus de 20 000 euros pour l’ensemble du GHT. Un coût raisonnable pour permettre au covoiturage de passer à la vitesse supérieure.

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *