« Conçu avec le SSA », marque de fabrique

A la pointe de l’achat d’innovation, le service de santé des armées (SSA) participe à de nombreux projets de cocréation de produits et de solutions d’avant-garde pour lesquels il peut espérer des redevances en cas de ventes. Il a même déposé sa marque auprès de l’INPI et accole un logo « conçu avec le SSA » à certains des équipements imaginés avec son appui et son savoir-faire.

L’innovation fait partie des gènes du ministère des Armées. En 2018, ce dernier a même créé l’Agence Innovation Défense (AID), guichet unique chargé, en interne comme en externe, de faire germer ou d’accélérer la mise au point de solutions d’avant-garde, comme Bloc Print. Soutenu par la Direction générale de l’armement (DGA), cet outil, imaginé par une start-up avec l’aide de l’université de Lyon et les HCL, et destiné aux grands brûlés, permet de reconstituer de la peau à partir de cellules des patients et de la greffer au moyen d’une bio-impression 3D réalisé par un bras robotisé.

Du plasma lyophilisé à la table mobile de manipulation

Au sein du réseau animé par l’AID, le service de santé des armées (SSA), une des têtes chercheuses du MinArm en matière d’innovation, joue un rôle de premier plan en raison de l’implication de ses équipes. Le centre de transfusion sanguine des armées a par exemple mis au point un plasma lyophilisé, plus facile à utiliser que le plasma congelé. Et nombre d’idées venues du terrain débouchent sur de la co-création de nouveaux produits, comme cette table mobile de manipulation articulaire, acheté grâce au décret de décembre 2018 (lire notre article du 11 septembre 2020 ).

Présentée début avril, lors de la conférence « Innovation Business Santé Défense », la « success story » Oxycos est un autre exemple de co-conception réussie. Dans le domaine du ravitaillement médical, les médecins des commandos avaient sous la main des bouteilles d’oxygène trop lourdes et trop encombrantes. Leur souhait : pouvoir disposer d’une bouteille plus légère et plus compacte, avec une pression de 300 bars au lieu des 200 habituels, aérotransportable, et utilisable n’importe où.

Une nouvelle bouteille d’oxygène médicale testée par les forces spéciales

Après avoir mené une étude de faisabilité, le SSA lance un appel d’offres en 2017, attribué à une PME de Toulon. Un prototype d’un litre est mis au point et testé avant le lancement d’une présérie d’une dizaine d’éléments en 2018. Spécialement imaginée, la bouteille répond aux exigences de départ avec une hauteur de 42 cm et un poids à plein de 2,3 kg.

Baptisé Oxycos, le matériel obtient les qualifications nécessaires (conformité à la réglementation du transport aérien IATA et à l’emploi opérationnel par la DGA) puis une autorisation de mise sur le marché par la Belgique (le remplissage des bouteilles en oxygène s’effectue outre-Quiévrain).

Les forces spéciales testent la bouteille d’oxygène médicale en conditions réelles et donnent leur feu vert : seule une modification est demandée concernant la housse de transport. La présérie est validée et une première commande de 20 bouteilles effectuée.

Marque déposée à l’INPI

Comme ce produit et d’autres sont susceptibles d’avoir des débouchés dans le secteur civil, le SSA prend soin de préserver ses intérêts avec un retour sur investissement via le versement d’une redevance variable en fonction du volume de vente.

Dans la même logique, il a choisi de rendre visible sa participation (expertise, tests, financement…) au moyen d’un logo et d’une marque déposés auprès de l’INPI. Apposé sur les produits co-élaborés et leurs supports de promotion commerciales, le logo « conçu avec le SSA » fait d’une pierre deux coups puisqu’il devient pour l’entreprise titulaire un argument marketing et un moyen de se démarquer.

 

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