Un nouveau directeur des achats de la logistique et des équipements au CH d’Argenteuil

Le 14 mars, Olivier Embs a pris la direction des achats, de la logistique et des équipements du CH d’Argenteuil, avec, en prime, la responsabilité des achats du GHT Sud 95-Nord 92. Ce professionnel aguerri, avec 30 ans d’expérience dans les fonctions supports, ne craint nullement de changer de dimension en passant d’un établissement partie à un établissement support.

« J’ai le goût de la chose publique », déclare-t-il d’emblée. On comprend alors mieux pourquoi Olivier Embs, après des études de lettres, choisit d’intégrer Sciences Po Paris. Un forum emploi, rue Saint-Guillaume, provoque un déclic. La présentation du métier de directeur d’hôpital par Guy Collet, alors aux manettes du CH de Saint-Cloud, éveille sa curiosité. L’étudiant, qui pratique le tennis depuis son plus jeune âge, saisit la balle au bond et réussit le concours d’entrée à l’EHESP de Rennes (31e promo, Karoshi). « Un trait d’union entre la vie universitaire et le monde professionnel », se souvient-il.

Les achats sont au cœur de la vie hospitalière

Olivier Embs aurait pu se focaliser sur les finances après un premier poste au CH de Roubaix. Mais lors d’un changement de côté à la fin de l’année 1995, il devient directeur des équipements, des achats et de la logistique du CH de Pontoise. Une sorte de révélation. « Les achats sont au cœur de la vie hospitalière », argumente-t-il, « un travail qui nécessite de comprendre finement toutes les activités et les besoins et qui touche à l’innovation ».

L’expérience est vite emmagasinée, d’autant qu’Olivier Embs doit aussi coordonner deux groupements d’achats départementaux, l’un sur les articles textiles, l’autre sur les transports aériens, et que le CH René Dubos fait partie de la première vague des « chantiers pilotes » de la mission nationale d’expertise et d’audit hospitaliers (MEAH) en 2003. De quoi capitaliser sur les méthodes et les solutions préconisées afin d’optimiser la fonction achats.

De Saint-Cloud à Antony

Après quasiment dix ans à Pontoise, il est recruté par le CH de Saint-Cloud comme directeur adjoint chargé des services économiques et logistiques. À peine trente kilomètres à vol d’oiseau. Mais une situation cependant complètement différente, puisque l’hôpital est en cours de fusion avec celui de Sèvres, ce qui implique un gros travail d’harmonisation de la logistique hôtelière et médicale (stérilisation, biologie) ainsi que des outils informatiques, avec toute la conduite de projet afférente.

En 2010, Olivier Embs prend la direction d’Antony pour coiffer les finances, les achats, les travaux et l’informatique de l’établissement public de santé Erasme. « En psychiatrie, les besoins sont différents : il n’y a par exemple pas de recours à la stérilisation, pas de consommation de produits sanguins, et beaucoup moins de dispositifs médicaux. Mais la prise en charge des patients nécessite beaucoup de partenariats avec d’autres établissements de santé », remarque-t-il.

À la tête d’une équipe de plus de 200 agents

Adepte du service volée, grand admirateur de Stefan Edberg, joueur suédois, au style élégant, vainqueur six fois de tournois du Grand Chelem et quatre fois de la Coupe Davis, Olivier Embs n’est pas du genre « crocodile », à attendre au fond du court. En 2017, il choisit donc de retourner dans le Val d’Oise et rejoindre le groupement hospitalier d’Eaubonne-Montmorency (GHEM) comme directeur du patrimoine, des achats et de la Logistique.

« Au bout de 5 ou 6 ans, on se pose légitimement la question d’ouvrir ou non une nouvelle étape de sa carrière ». Là encore, les journées sont bien remplies avec une équipe de plus de 200 agents et une vingtaine d’encadrants intermédiaires. « Le GHEM a la particularité d’avoir de nombreux sites et qui sont répartis sur dix communes, ce qui n’est évidemment pas sans impact sur l’organisation des flux logistiques ». Sous sa responsabilité, s’ajoutent l’administration d’un GCS avec une unité de stérilisation inter hospitalière avec l’hôpital d’Argenteuil et la présidence d’un GIP qui exploite une blanchisserie traitant 16 à 17 tonnes de linge au quotidien pour l’ensemble des hôpitaux valdoisiens ainsi que l’hôpital de Saint-Denis.

Les leçons de la pandémie

« On ne s’ennuie pas dans les achats et la logistique. Et aucune année ne ressemble à une autre ». Notamment en 2020 avec la pandémie. « Cela a été très brutal. Notre premier patient a été enregistré le 17 mars. Le 3 avril, ils étaient 187 ». Là comme partout, solidaires, les équipes logistiques ont répondu présent. La crise sanitaire a fait réfléchir le professionnel. « Nous avons revisité la durée de nos stocks de sécurité. Le recours aux dotations a été systématisé pour sécuriser la distribution des EPI aux unités de soins. Et l’organisation a été améliorée pour limiter au maximum les déplacements des soignants vers le magasin et réduire les demandes de dépannage ».

Depuis le 14 mars, succédant à Chloé Bardet (lire notre article du 1er décembre 2021 ), Olivier Embs est désormais directeur des achats, de la logistique et des équipements du CH d’Argenteuil. Le voilà passé dans une autre dimension puisqu’il prend également la responsabilité des achats du GHT Sud 95 – Nord 92 (5 établissements).

Sécuriser le processus achat en conservant sa fluidité

Sa feuille de route comprend quatre axes. « D’abord consolider le processus achat déjà bien établi à l’échelle territoriale et le sécuriser juridiquement compte tenu des enjeux financiers de la fonction achat mutualisée qui représente un volume financier de 200 millions d’euros annuels », débute-t-il. « Comme je viens d’un établissement partie, je suis sensible à la fluidité des processus. Je continuerai donc à y veiller pour qu’il n’y ait pas de retard ou d’embouteillage dans les procédures d’appel public à concurrence », ajoute-t-il aussitôt. Ensuite relancer le PAAT mis en sommeil en raison du coronavirus.

Il lui faudra également harmoniser les applications de gestion économique et financière dans le cadre du Schéma directeur des systèmes d’information qui prévoit la convergence des GEF en 2023 à l’échelle du GHT. « Il y a encore quatre GEF aujourd’hui sur cinq établissements, ce qui oblige la direction achat à un travail fastidieux de requêtes multiples pour avoir une vision consolidée des besoins à l’échelle du GHT ». Enfin automatiser les processus avec le déploiement d’un SI achat pour approfondir le contrôle de gestion. Ce qui ne l’empêchera pas de s’astreindre à fouler la terre battue deux fois par semaine, histoire de mettre son cordage à rude épreuve. « C’est un plaisir. Je me donne à fond pendant une heure. Cela me procure une sensation de bien-être très forte ».

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