C’est un stage, accompli lors du cursus pour obtenir le DESS certificat d’aptitude à l’administration des entreprises (IAE), qui a plongé Marcel Coplo dans le monde des achats en 1998, année inoubliable pour le cercle des amateurs de football, dont il fait partie. Accueilli par la Mutualité française Nord-Pas-de-Calais, il est chargé des achats et de la vente à distance de produits pharmaceutiques, de l’acquisition des biens à l’organisation logistique du circuit, en passant par le calcul des marges. « Il y avait un côté commercial puisqu’il fallait négocier avec de grands laboratoires ».
Vainqueur d’appels d’offres
Arrière latéral gauche lorsqu’il chausse les crampons le week-end, ce juriste de formation (une maîtrise de droit public obtenue à Lille deux ans plus tôt) jongle sans souci avec la matière économique. Tant et si bien que la Mutualité française le recrute dès le stage terminé. Les appels d’offres, Marcel Coplo ne les lance pas encore, mais il les remporte déjà. « J’ai gagné un marché de ce qui s’appelait à l’époque la CRAM Picardie pour la livraison de médicaments et de piluliers », se souvient-il.
En 2006, il repère une annonce dans la Voix du Nord. L’hôpital de Douai cherche son responsable des achats. L’occasion est belle de changer de terrain de jeu. « À l’époque, la fonction achats n’était pas très répandue. Le directeur de l’établissement, Jean-Marie Pourcelot, avait compris très tôt qu’elle allait devenir déterminante. » L’hôpital ne fait pas les choses à moitié pour choisir chaussure à son pied : plusieurs entretiens et des tests effectués par un cabinet de recrutement. Marcel Coplo réussit à se démarquer. Le voilà chargé de superviser les achats et les approvisionnements de l’hôpital de la cité des Gayant.
À fond sur le terrain comme au bureau
Sa prise de poste est pour le moins épique. Au bout d’une semaine, il doit déjà lancer un appel d’offres de 200 lots pour les consommables biomédicaux. « J’en plaisante aujourd’hui, mais à l’époque j’ai eu une petite suée. Heureusement, j’ai pu compter sur l’aide d’un technicien biomédical formidable. On a travaillé à deux, en équipe. » Marcel Coplo ne sait pas qu’une histoire longue de quinze ans commence. Avec un périmètre qui ne cessera de s’étendre.
En 2012, il récupère la gestion du patrimoine (dotation non affectée). Puis quelques années après la problématique de l’environnement, des déchets au bruit en passant par le rejet des eaux. Comme sur le terrain, il se donne à fond. En cinq ans, l’hôpital nordiste parvient à réduire ses DASRI de 298 à 220 tonnes, en travaillant notamment sur l’optimisation des conditionnements (lire notre article du 8 janvier 2020 ). La politique engagée est l’occasion pour le CH de Douai et son acheteur de briller, puisqu’ils réalisent le doublé Trophée de la commande publique/Trophée de l’achat hospitalier en 2018.
Toujours rester en éveil
En août 2021, Marcel Coplo choisit de revêtir un nouveau maillot, celui du CH d’Arras. Satisfait du travail accompli dans le Douaisis. « J’ai eu la chance de travailler aux côtés de directeurs achats qui m’ont donné de l’allant ou poussé à toujours rester en éveil, comme Philippe Honoré ou Thierry D’Angelo, avec lequel il existait une alchimie de pensée. On voyait les marchés publics sous un angle différent, en restant positif : un problème devenait une opportunité. »
À Arras, Marcel Coplo succède à un ami, Mathieu Mascot, parti prendre la direction des achats et de la logistique à Chalon-sur-Saône (lire notre article du 24 juin 2021). Il dit vouloir marcher dans les pas de son prédécesseur. Avec son style, caractérisé par la recherche de la performance économique. « C’est normal pour un piquouzé de l’économie perpétuelle », résume-t-il avec le sourire.
Passionné dans l’âme, Marcel Coplo, supporter des « Sang et Or » du RC Lens, a longtemps transmis sa flamme aux plus jeunes, entraînant toute une génération, de l’âge de 6 ans à celui de 14 ans, dans un club de la région. « Le sport forge l’esprit d’équipe, crée du lien social. J’ai voulu développer l’esprit de compétition, avec bienveillance. Au football comme dans la vie, on peut perdre, mais à condition d’avoir tout donné. »
