La fonction achat conjuguée au futur

Le Conseil national des achats (CNA) et le cabinet Michael Page ont dévoilé les résultats d’une enquête menée auprès des professionnels du secteur et destinée à mieux cerner l’évolution du métier dans les dix ans à venir. Déjà au premier plan aujourd’hui, la question des achats responsables devrait continuer à garder la vedette avec la digitalisation.

© Epictura

Quelle visage aura la fonction achat d’ici 2030 ? Pour en savoir plus sur la façon dont les praticiens voyaient évoluer leur métier, le CNA et Michael Page ont mené l’enquête l’été dernier après la première vague du coronavirus. Réalisée en ligne, l’étude a recueilli au total 622 réponses.

Un métier féminin

Les investigations permettent déjà d’esquisser un portrait-robot de l’acheteur aujourd’hui. La profession est majoritairement féminine (53 %), diplômée (67 % des sondés sont titulaires d’une licence ou d’un master spécialisé en achat/supply chain). Bonne nouvelle : 77 % des personnes interrogées sont satisfaites de leur poste.

Le métier est également de plus en plus visible. 47 % des sondés déclarent que la fonction achat est rattachée directement à la DG dans leur organisation et 56 % qu’elle est représentée dans les Codir ou Comex. « L’influence des achats est indéniablement croissante », a commenté Jean-Luc Baras, président du CNA, lors de la présentation des résultats le 4 mai. Et l’acheteur est amené à devenir un leader de la transformation de son organisation grâce à sa vision transversale.

Les achats responsables sur le devant de la scène

Quid des problématiques majeures actuellement ? Personne ne s’en étonnera, le sujet des achats responsables pointe largement à la 1e place : 60 % du panel a mis en place une politique dédiée, loin devant la dématérialisation (32 % ont un projet d’achat digital) et la gestion des talents (29 % ont créé un programme dédié aux experts achats).

Cependant, le dernier point est un enjeu crucial, a insisté Brice Malm, « partner senior » chez Michael Page, puisque la moitié de l’échantillon interrogé a changé de poste au cours des deux dernières années, a précisé Brice Malm. De quoi pousser les structures privées et publiques à se retrousser les manches pour lutter contre ce turn-over et garder les meilleurs.

Après le présent, le futur. Pour les acheteurs questionnés, cinq éléments vont faire évoluer leur travail dans la prochaine décennie. Là encore, pas de grande surprise : la digitalisation (54 %) et les achats durables (53 %) sont au coude à coude, devant une reconnaissance plus forte du métier (42 %) et une nouvelle culture du risque fournisseur sur les produits stratégiques (42 %).

Les compétences clefs de demain

L’étude a mis en exergue les compétences clefs de demain. Côté acheteur, le sourcing de l’innovation, la déploiement d’une stratégie achat responsable, la maîtrise des outils de digitalisation, le pilotage d’une stratégie en situation de crise et l’analyse de la vulnérabilité du réseau fournisseur constituent le top 5.

Un classement évidemment influencé par la crise sanitaire. La vision des capacités attendues à l’avenir chez les directeurs achats est également très marquée Covid-19 puisque la flexibilité sur les nouvelles formes de travail (télétravail, horaires…) arrive en tête (53 %), à égalité avec l’évaluation de la performance achats et de la contribution à la création de valeur. Logiquement, l’utilisation des outils digitaux apparaît (46 %), suivie du coaching individuel de l’équipe (41 %) et d’un management caractérisé par l’humilité et l’exemplarité (40 %).

 

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *