La carrière atypique de Marie-Hélène Hilselberger

À Nice, la nouvelle responsable des achats du Centre de lutte contre le cancer Lacassagne affiche sans complexe la singularité de son parcours. Nullement formatée pour les achats, un DUT informatique en poche, Marie-Hélène Hilselberger a commencé sa carrière à France Telecom. Mais ses quatorze années passées aux CH de Saint-Lizier et Cannes lui ont donné le goût des fonctions supports.

 

De Cannes à Nice il n’y a que 35 kilomètres, c’est pour ainsi dire à deux pas. Mais Marie-Hélène Hilselberger, elle, a fait un pas de géant en prenant le poste de responsable des achats du Centre Antoine Lacassagne qui surplombe la Baie des Anges. “Lacassagne”, comme on l’appelle familièrement à Nice, c’est l’hôpital de référence de lutte contre le cancer pour l’est de la région PACA. Plus de 6 000 patients y sont traités chaque année. Établissement de santé privé d’intérêt collectif, Lacassagne est membre du réseau Unicancer qui regroupe dix-huit établissements spécialisés. En poste depuis le 31 mars, Marie-Hélène Hilselberger partie de ces acheteurs hospitaliers, de plus en plus nombreux, qui revendiquent des expériences totalement hétéroclites. Hétéroclites, vraiment ? C’est peut-être l’impression que l’on a en parcourant son CV en diagonale.

Structurer la fonction achat

Pour trouver un fil rouge avec des postes le plus souvent techniques, informatiques ou commerciaux, de Paris aux Alpes-Maritimes en passant par Mexico ou Saint-Girons, ce n’est pas gagné. Quoi que, même en passant du Mexique à l’Ariège, on trouve une première trace d’acheteuse en 2004 au centre hospitalier de Saint-Lizier, à quelques encablures de Foix. Après un passage au MiPih, la vocation qu’elle revendique pour l’univers hospitalier la conduit à Cannes où elle prend en 2019 la responsabilité des achats du centre hospitalier Simone Veil.

Une fonction support qu’elle ne lâchera plus, même si elle confesse (avec un humour qui confine à l’autodérision) que son immersion hospitalière n’a pas été aussi simple que ça :« Il m’a fallu apprendre le “jargon” hospitalier… ». Elle va devoir désormais se mettre au “nissart”. Est-ce pour conjurer le sort qu’elle est entrée à Lacassagne le 31 mars plutôt que le 1er avril ? Nous n’en saurons rien, car Marie-Hélène Hilselberger préfère parler du challenge qui l’attend sous la responsabilité de Valérie Maury, la directrice des ressources économiques et financières : « Les conclusions de l’audit réalisé il y a un an étaient sans appel, il fallait engager un responsable des achats afin de structurer la fonction ».

Une feuille de route très ambitieuse

Aussitôt dit, aussitôt fait. Dès qu’elle voit passer l’annonce de recrutement, Marie-Hélène Hilselberger postule. Après un échange convaincant avec Nathalie Ferrari, la chef de projet qui attendait avec impatience une responsable des achats pour la mise en place de la dématérialisation, « il y a eu également un très bon feeling avec la directrice des ressources économiques et financières lors de notre entretien téléphonique, j’ai été séduite par son écoute attentive. Se profilaient alors un poste à construire, de beaux projets à mener, et l’opportunité de travailler dans un établissement à taille humaine ».

Savoir s’adapter, Marie-Hélène Hilselberger l’a toujours fait. Le challenge à relever à Nice lui a plu, défini par la feuille de route très ambitieuse tracée par un cabinet d’audit. C’est pour elle d’autant plus enthousiasmant qu’une partie de ses interlocuteurs sont également nouveaux dans la maison : « C’est pour nous tous l’opportunité de réfléchir autrement, dit-elle, Julien Dégardin, le DSIO, est en poste depuis à peine deux mois, et le responsable des services techniques vient d’arriver également ». Marie-Hélène est ravie de travailler dans une direction qui couvre un très large périmètre, de la dépense aux recettes, en passant par les finances, la gestion du pôle hôtelier, le développement durable et le contrôle de gestion.

Construire un nouveau réseau

« C’est aussi l’occasion de changer de paradigme avec des collègues cadres et d’avancer ensemble sur des projets structurants, construire un nouveau réseau avec les autres centres de lutte contre le cancer », d’autant que la période du Covid n’a pas vraiment facilité l’aboutissement des projets importants. Comme les autres personnes qui prennent un nouveau poste, la nouvelle responsable des achats de Lacassagne déborde d’optimisme. Et elle aime ça : « Les nouvelles équipes, cette proximité, les défis qui nous attendent, ça a vraiment du bon ».

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