Kamel Bouyahiaoui : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »

Passé par l’IRA de Metz, c’est plus tardivement que le nouveau directeur des affaires économiques et logistiques du CHU de Dijon a embrassé la fonction publique hospitalière. Il y a trouvé le parfait équilibre entre son expérience, riche et multiple, et ses valeurs, profondément humanistes.

« Transversal, pluridisciplinaire et pragmatique » : ce sont les mots choisis par le nouveau directeur des affaires économiques et logistiques du CHU de Dijon pour décrire son profil. « Transversal et pluridisciplinaire », tant dans l’approche de ses études (IEP de Strasbourg, IRA de Metz et Prép’ENA) que dans son expérience professionnelle. « Pragmatique », du fait de la diversité de ses précédents postes. Ses premières armes, il les forge en tant qu’adjoint d’établissement scolaire, une fonction pluridisciplinaire par essence.

Les valeurs fortes du monde hospitalier

C’est au détour d’une formation qu’il s’intéresse au métier de directeur d’hôpital : « Je me suis tout de suite identifié, explique-t-il. J’y retrouvais les enjeux du milieu scolaire, que je connaissais bien, avec les spécificités liées au monde sanitaire : la pluralité de métiers, le soin des patients et un grand attachement au service public. Et puis toutes ses forces : la solidarité, l’intérêt général, la prise en charge sans discrimination… autant de valeurs dans lesquelles je me reconnais pleinement ». À ses yeux, l’hôpital est le lieu où « tous les publics et tous les âges sont concernés, où l’intérêt général trouve tout son sens.

Comment ne pas se sentir impliqué, investi ? » En janvier 2017, il rejoint les rangs de l’EHESP en tant qu’élève directeur d’hôpital. Il entre ensuite au sein du GH Sélestat-Obernai (Bas-Rhin), où il occupe le poste de directeur des affaires générales et de la qualité, puis de directeur des finances. « Je m’adapte facilement et j’aime structurer les choses. À travers ces postes, j’ai appris à concilier expérience du terrain et vision d’ensemble ». Une parfaite préparation à ses actuelles fonctions.

Être au service des services de soin

En poste depuis le mois de juin dernier au CHU de Dijon, les nouvelles prérogatives de la direction des affaires économiques et logistiques constituent des enjeux très stimulants. « C’est être au service des services de soin. C’est participer, par une qualité de service, à la prise en charge des patients. On est à la fois là pour accompagner et porter les projets au côté des personnels soignants et médicaux, tout en étant également à l’initiative de projets ».

Tous les domaines d’action de la DAEL sont ainsi concernés, que ce soient les achats, la logistique, l’approvisionnement, la restauration, la blanchisserie, l’ingénierie biomédicale et le transport patient : « C’est le sens même de nos métiers : concourir quotidiennement à l’amélioration de la qualité de vie des patients, mais aussi à celle des professionnels ».

Nourrir une réflexion à l’échelle des territoires

Est-ce en raison de son passage à l’IRA ? Aujourd’hui encore, Kamel Bouyahiaoui garde un attachement particulier aux territoires, et croit à la nécessité d’une coopération à différentes échelles. Celle du GHT Côte d’Or-Haute Marne, mais pas seulement. « Le CHU collabore avec tous les partenaires du territoire avec l’ambition partagée d’agir au bénéfice des patients ». « La mise en place du GHT a demandé beaucoup de travail, et nous devons poursuivre et développer les coopérations avec les établissements parties. »

Mais il est toujours intéressant de s’ouvrir à la coopération et à l’échange d’expérience avec d’autres acteurs, tels que la métropole dijonnaise ou d’autres établissements publics. « À tous les niveaux. Il existe des enjeux et des possibilités de coopérer. Par exemple, nous nous occupons également de la prestation de blanchisserie pour la maison d’arrêt de Dijon ainsi que pour les EHPAD de l’EPCAPA (établissement public communal d’accueil des personnes âgées, NDLR) . »

Le rôle de chef d’orchestre

De nombreux défis attendent les équipes de la DAEL du CHU de Dijon dans les mois et années à venir. Beaucoup d’investissements majeurs et un nouveau projet d’établissement à accompagner, une politique RSE à faire rayonner, une « supply chain » hospitalière à repenser, des innovations en santé à soutenir et une référence nationale dans le transport des patients à porter avec ambition. Des enjeux pour lesquels son équipe doit être un support efficace et proactif.

« Il y a beaucoup de compétences à la DAEL, nous comptons en son sein une équipe motivée et très investie. Le directeur est un chef d’orchestre, dont le rôle est d’harmoniser les compétences et pousser chacun dans son excellence, au service d’une intelligence collective. Il y a un proverbe qui résume bien ma vision du métier : « Tout seul on va certes plus vite, ensemble on va plus loin ». » Et si le contexte actuel d’inflation et de difficulté d’approvisionnement constitue un nouvel enjeu, il en faudrait plus pour décourager cet optimiste : « Cela nous pousse à agir, à collaborer encore davantage avec les autres directions du GHT ». Et de conclure que, « dans la difficulté, il y a certes toujours de la facilité. Je suis un réaliste optimiste qui croit en la notion de prophétie autoréalisatrice, qui fait pencher la balance du côté de la réussite ! ».

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