Jeanne Herzig, globe-trotteuse des achats

Peut-être l’avez-vous croisée dans votre établissement, avec son éternelle valise à roulettes ? En effet, Jeanne Herzig a accompagné durant les dix-huit dernières années pas moins de 187 établissements de santé sur leurs process d’achat, d’approvisionnement et de logistique, avant de choisir de poser ses malles à Cannes, en intégrant la direction des moyens opérationnels du centre hospitalier Simone Veil.

L’histoire a commencé il y a vingt-huit ans, lorsque le centre hospitalier d’Hyères la recrute pour coordonner administrativement un groupement d’achat pharmaceutique. Bien avant l’heure des convergences de GHT, elle anime et fait vivre cette mutualisation de marchés publics pour huit hôpitaux du Var et des Bouches-du-Rhône. Jeanne Herzig ne peut s’empêcher de souligner qu’à cette époque, les groupements d’achats pharmaceutiques ne couraient pas les rues : « On peut dire que nous étions des pionniers ».

Onze ans à coordonner un groupement d’achat pharmaceutique

Pour simplifier et optimiser le recensement des marchés, elle imagine des solutions informatiques, avec les moyens dont elle dispose (SQL, identifiants communs, restitution sous fichiers csv). Mais elle prend le soin de souligner que le mérite ne lui en revenait pas : « C’était un beau travail d’équipe ! ». Et l’un de ses traits de caractère le plus affirmé apparait. L’altruisme, le respect de l’autre, le besoin de donner à ceux qui l’entourent l’envie d’aller plus loin. Comme elle.

Car en 2005, après onze ans passés à la coordination administrative du groupement d’achat pharmaceutique et à la gestion comptable d’une PUI, la direction du CH d’Hyères la catapulte coordonnatrice de la T2A. La voici responsable des finances et du contrôle de gestion, responsable de la facturation et de la production de l’activité, responsable des conventions tripartites, s’occupant des relations avec les tutelles et la trésorerie générale… Pas vraiment tire-bouchonnant, tout ça, non ?

Une véritable histoire d’humour

Elle s’en tire par une pirouette : « Avec un père italien et une mère d’origine allemande, il ne faut pas s’étonner ». Devant notre moue interrogative, elle précise dans un éclat de rire : « Je suis toute la fantaisie allemande et la rigueur italienne ! ». Parce qu’en effet, Jeanne Herzig constitue une drôle de synthèse. Une créativité dingue et une rigueur pas croyable, le tout avec un (gros) zeste de curiosité qui la font tomber dans l’informatique. Et elle imagine des solutions qui laissent rêveur et dit, calmement, presque comme si elle voulait s’en excuser : « J’analyse les logiciels par l’intérieur ».

C’est pourtant cet ensemble de qualités, généralement incompatibles, qui fait qu’elle est “chassée” par le MiPih. « C’est le début d’une merveilleuse aventure, confie-t-elle, pendant dix-huit ans j’ai accompagné pas moins de 187 établissements de santé ! ». D’où le surnom de “globe-trotteuse” ? « C’est vrai, je passais en coup de vent au bureau suivie de ma célèbre valise à roulettes, se souvient-elle, j’ai parcouru tous les coins de la métropole, ainsi que les départements d’outre-mer, et je ne rentrais parfois chez moi qu’après huit semaines de road trip. Des accompagnements PHARE à la mise en œuvre d’une plateforme d’e-Procurement, de schémas directeurs logistiques à la dématérialisation totale de l’approvisionnement : que de merveilleux projets hospitaliers et humains ont vu le jour… ».

Un service au service des services

Aujourd’hui, Jeanne Herzig a choisi le centre hospitalier de Cannes « afin d’y apporter le meilleur de toutes ses expériences et contribuer ainsi à la mise en place d’une politique achat performante, responsable et durable tant au sein du CH Simone Veil que pour le GHT des Alpes Maritimes, dont le support est le CHU de Nice ». En complément de la fonction achats, les fonctions d’approvisionnement et les process internes seront pour elle tout autant des facteurs de progrès et de succès « afin de pouvoir actionner tous les leviers que sont le développement durable, le développement social, l’innovation et la cohérence économique, la mise en place d’outils performants, adaptés, permettra de mesurer ainsi les progrès réalisés et le chemin restant à parcourir ».

Et parce qu’il n’y a pas, selon elle, d’achats réussis sans fournisseur de qualité, la relation fournisseurs sera également une préoccupation de tous les instants. Un de ses objectifs personnels est d’engendrer la lisibilité nécessaire sur l’activité (tant en externe qu’en interne) afin d’être reconnus en tant que “service au service des services”.

Et de conclure avec l’un de ses credo : « Développer l’écoute, le dialogue, la mutualisation des expériences, des idées et des compétences de chacun au service de tous, afin de valoriser et de développer au mieux les synergies nécessaires à l’accomplissement de nos objectifs : servir au mieux la performance économique, le développement social, le développement durable, l’innovation de tout ce collectif qu’est un centre hospitalier au service de ses patients ». Sa célèbre valise a posé aujourd’hui ses roulettes et la routarde entend bien saisir à bras le corps tous les chantiers qui l’attendent à quelques encâblures du Palais des Festivals. Et ça, c’est son nouveau voyage…

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